Rechercher
Rechercher

À La Une - Syrie

Le régime s'acharne sur la Ghouta orientale

"La situation en Syrie se dégrade considérablement" et "s'il n'y a pas d'élément nouveau, nous allons vers un cataclysme humanitaire", a déclaré le chef de la diplomatie française, Jean-Yves le Drian.

De violents bombardements aériens des armées syrienne et russe ont secoué mardi la Ghouta orientale, tuant plus de 100 civils pour la deuxième journée consécutive et mettant hors service plusieurs hôpitaux. Photo AFP / Hamza Al-Ajweh

De violents bombardements aériens des armées syrienne et russe ont secoué mardi la Ghouta orientale, tuant plus de 100 civils pour la deuxième journée consécutive et mettant hors service plusieurs hôpitaux.

Au total, au moins 250 civils, dont près de 60 enfants, ont été tués par les bombardements depuis dimanche dans la Ghouta orientale, fief rebelle proche de Damas et assiégé par le régime, malgré les appels de l'ONU à mettre fin à cette "souffrance insensée".

Le bilan de cette sanglante campagne, qui annonce un assaut terrestre, s'établit à 17 morts dimanche, 127 lundi et 106 mardi selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
L'armée de l'air russe, soutien du régime syrien, a bombardé mardi la Ghouta orientale pour la première fois depuis trois mois, touchant notamment un des principaux hôpitaux de la région, à Arbine, désormais hors service.

"La situation en Syrie se dégrade considérablement" et "s'il n'y a pas d'élément nouveau, nous allons vers un cataclysme humanitaire", a déclaré le chef de la diplomatie française, Jean-Yves le Drian.

Le département d'Etat américain s'est pour sa part dit mardi "extrêmement préoccupé" par les bombardements du régime syrien. "La fin de la violence doit débuter dès maintenant", a exhorté la porte-parole de la diplomatie Heather Nauert devant la presse, dénonçant les "tactiques" du président syrien Bashar al-Assad consistant à "assiéger et affamer".

L'Unicef a manifesté mardi sa colère en une seule phrase: "Aucun mot ne rendra justice aux enfants tués, à leurs mères, leurs pères, et à ceux qui leur sont chers".
L'opposition syrienne en exil a dénoncé "une guerre d'extermination" et le "silence international" face aux "crimes" du régime de Bachar el-Assad dans la guerre qui ravage la Syrie depuis bientôt sept ans.

Les bombardements de civils "doivent cesser maintenant", a exigé le coordinateur de l'ONU pour l'aide humanitaire en Syrie, Panos Moumtzis, tirant le signal d'alarme pour les quelque 400.000 personnes prises au piège dans l'enclave rebelle, qui est le dernier fief de l'opposition près de la capitale syrienne.


(Lire aussi : La nouvelle "dimension stratégique risquée" du conflit en Syrie)

Hôpitaux hors service

Des centaines de blessés ont afflué mardi dans les hôpitaux de fortune de la Ghouta orientale, ont constaté des correspondants de l'AFP.
Les lits manquent et les blessés sont soignés à même le sol tandis que les salles d'opération tournent à plein régime.
"Nous avons reçu un enfant d'un an, le corps tout bleu, le coeur battant à peine. Au moment où je lui ouvrais la bouche pour introduire un tube respiratoire, j'ai découvert qu'elle était remplie de sable. Il avait été récupéré sous les décombres", a raconté à l'AFP le docteur Abou Al-Yousr de l'hôpital d'Arbine, mis plus tard hors service par deux bombardements russes selon l'OSDH.
"J'ai alors rapidement dégagé le sable de sa bouche mais celui-ci avait atteint les poumons. Nous les avons alors nettoyés et il s'est mis de nouveau à respirer", a expliqué, ému, ce médecin après avoir sauvé l'enfant.
"Il s'agit d'un cas parmi des centaines", selon lui.
"Une femme enceinte de sept mois, souffrant d'une hémorragie cérébrale sévère, a été transportée à l'hôpital de Hammouriyé. Elle a fini par succomber à ses blessures et nous n'avons pas réussi à sauver le foetus".

Outre l'hôpital d'Arbine, six autres hôpitaux ont été visés par les bombardements au cours des dernières 48 heures, dont trois sont désormais hors-service, selon l'ONU.


(Lire aussi : L'impuissance de la communauté internationale face au bombardements de la Ghouta orientale)

'Opération d'envergure'

Selon le quotidien Al-Watan, proche du régime, ces frappes "sont un prélude à une opération d'envergure (terrestre), laquelle peut commencer à tout moment".
Le régime veut reprendre la Ghouta orientale pour mettre fin aux tirs de roquettes des rebelles sur Damas.

Mardi, neuf civils ont péri et 49 ont été blessés dans des bombardements rebelles sur la capitale, selon l'agence officielle Sana.
Les écoles de Damas, dont le Lycée francais Charles de Gaulle, resteront fermées mercredi et jeudi.
La coalition de l'opposition a accusé la Russie de chercher "à enterrer le processus politique" en vue d'une solution au conflit, qui a fait plus de 340.000 morts depuis mars 2011.
Après avoir d'abord opposé les rebelles au régime, la guerre en Syrie s'est complexifiée avec l'implication de groupes jihadistes et de puissances étrangères.

Dans la région d'Afrine (nord-ouest de la Syrie), l'armée turque a tiré mardi sur des forces du régime syrien venues prêter main forte à la milice kurde syrienne que la Turquie veut déloger de ce secteur proche de sa frontière.




Lire aussi

Damas prépare l’ultime assaut contre la Ghouta

Sous les décombres de la Ghouta, les secouristes syriens retrouvent des proches


Pour mémoire

Damas veut en finir à tout prix avec les derniers bastions rebelles   

Déluge de feu sur la Ghouta orientale : plus de 220 morts en quatre jours

Malgré l’annonce de cessez-le-feu, la Ghouta craint le pire


De violents bombardements aériens des armées syrienne et russe ont secoué mardi la Ghouta orientale, tuant plus de 100 civils pour la deuxième journée consécutive et mettant hors service plusieurs hôpitaux. Au total, au moins 250 civils, dont près de 60 enfants, ont été tués par les bombardements depuis dimanche dans la Ghouta orientale, fief rebelle proche de Damas et ...

commentaires (5)

Il y a des images terribles de souffrances d'enfants, de femmes et des hommes pères de familles. Il faut que cette guerre s'arrête un jour. Ça devient une boucherie! Déclencher une guerre est facile, le plus héroïque c'est de savoir faire la paix.

Sarkis Serge Tateossian

00 h 55, le 21 février 2018

Tous les commentaires

Commentaires (5)

  • Il y a des images terribles de souffrances d'enfants, de femmes et des hommes pères de familles. Il faut que cette guerre s'arrête un jour. Ça devient une boucherie! Déclencher une guerre est facile, le plus héroïque c'est de savoir faire la paix.

    Sarkis Serge Tateossian

    00 h 55, le 21 février 2018

  • Un jour, quelques responsables seront interrogés sur ce massacre. la photo de l'article est saisissante ! des enfants syriens avec quelques paquets de biscuits pleurent de peur sous les bombes de leur armée...

    L'ARCHIPEL LIBANAIS

    17 h 59, le 20 février 2018

  • Que les bactéries wahabites aux ordres disrael se rendent sinon on assistera à un 2ème Alep. Libération par la force.

    FRIK-A-FRAK

    17 h 28, le 20 février 2018

  • LA RUSSIE, L,IRAN ET SES ACCESSOIRES SONT PARTENAIRES DES MASSACRES COMMIS PAR LE REGIME ET PAR EUX MEMES CONTRE LE PEUPLE SYRIEN ! OU EST LA FAMEUSE JUSTICE INTERNATIONALE ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 30, le 20 février 2018

  • Voilà, l'armée syrienne tue des Syriens.

    L'ARCHIPEL LIBANAIS

    10 h 55, le 20 février 2018

Retour en haut