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À La Une - Sécurité

L'Egypte annonce une vaste opération anti-jihadistes dans le Sinaï

L'armée et la police ont déclaré l'"état d'alerte maximale" dans les secteurs visés par cette opération.

Photo AFP PHOTO / EGYPTIAN DEFENCE MINISTRY

L'armée égyptienne a lancé vendredi une vaste opération "antiterroriste" dans plusieurs régions du pays, dont la péninsule du Sinaï où la branche locale du groupe Etat islamique (EI) mène régulièrement des attaques meurtrières.

Baptisée "Sinaï 2018", l'opération qui mobilise notamment l'aviation et la marine, a lieu dans le Sinaï (nord-est), plusieurs régions du delta du Nil (nord) et dans le désert occidental, frontalier de la Libye.

Les forces de sécurité ont lancé ce matin une opération "pour lutter contre les (...) organisations terroristes et criminelles", a annoncé le porte-parole de l'armée Tamer el-Refai dans une allocution télévisée.

L'opération vise à "renforcer le contrôle des zones frontalières (...) et réaliser les objectifs planifiés pour nettoyer les zones où se trouvent des foyers terroristes". "Les forces aériennes ont ciblé certains foyers et des caches" dans le nord et l'ouest du Sinaï, a-t-il ajouté plus tard.

Il a également souligné que la marine oeuvrait au renforcement de la protection des frontières maritimes "pour couper l'afflux de terroristes".

L'armée et la police ont déclaré l'"état d'alerte maximale" dans les secteurs visés par cette opération, ont par ailleurs indiqué les forces armées dans un communiqué.


(Lire aussi : Le drôle de jeu israélo-égyptien dans le Sinaï)


Déploiement de troupes

Des opérations de sécurité sont en cours à Ismaïlia, dans le delta du Nil, et dans la province du Nord-Sinaï, ont confirmé des sources sécuritaires et des témoins oculaires.

Elles consisteront en grande partie en des bombardements par l'aviation sur les zones où se cachent l'EI, ont précisé les sources sécuritaires.

Le déploiement important de troupes, de chars et de véhicules blindés sur le terrain est également prévu, ont-elles ajouté.

Fin novembre, le président Abdel Fattah al-Sissi avait donné trois mois à son chef d'état-major et son ministre de l'Intérieur pour rétablir "la sécurité et la stabilité dans le Sinaï".

Une injonction lancée quelques jours après une attaque contre une mosquée dans le Nord-Sinaï qui avait fait plus de 300 morts. Cet attentat, le plus meurtrier de l'histoire récente de l'Egypte, n'avait toutefois pas été revendiqué.

M. Sissi, au pouvoir depuis 2014 et dont la réélection ne fait pas de doute en mars, a affirmé dans un message publié sur Facebook "suivre avec fierté l'héroïsme" des forces de sécurité, en référence à cette offensive.

Depuis la destitution en 2013 par l'armée du président islamiste Mohamed Morsi, les forces égyptiennes affrontent dans le Sinaï des groupes extrémistes, dont la branche égyptienne de l'EI. Des centaines de policiers et de soldats ont été tués dans ces affrontements.

L'armée avait lancé en 2011 une première offensive dans le nord du Sinaï, qu'elle avait considérablement amplifiée à l'été 2012 après un attentat ayant tué 16 soldats.


(Pour mémoire : L’année se termine dans l’horreur pour les chrétiens d’Égypte)


Une énième opération

En septembre 2015, elle avait lancé une vaste opération dans cette région frontalière d'Israël, affirmant avoir tué plus d'une cinquantaine de jihadistes.

Depuis, elle tente de réduire l'insurrection jihadiste mais selon des analystes, les représailles musclées auxquelles l'armée a recours ne suffisent pas, et sont parfois contreproductives.

Les voisins de l'Egypte comme Israël sont inquiets de la présence des jihadistes dans le Sinaï.

Selon le quotidien américain New York Times, citant cette semaine des responsables américains et britanniques en exercice, Israël a d'ailleurs mené plus de 100 frappes aériennes visant l'EI dans le Nord-Sinaï avec l'accord des autorités égyptiennes en plus deux ans.

L'armée israélienne n'a pas commenté cette information et l'armée égyptienne l'a réfutée, selon des propos attribués à son porte-parole par l'agence étatique russe Sputnik.

Début janvier, le Parlement égyptien a prolongé de trois mois l'état d'urgence instauré initialement en avril 2017 après deux attentats meurtriers contre des églises coptes, notamment à Tanta, dans le Delta du Nil, où une trentaine de personnes avaient péri. Les attaques avaient été revendiquées par l'EI.

L'état d'urgence était déjà appliqué depuis quelques années dans une partie du nord du Sinaï.


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