Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Terrorisme

L’année se termine dans l’horreur pour les chrétiens d’Égypte

L'attaque d'une église, dans le sud du Caire, a fait 9 morts et plusieurs blessés.

Le prêtre Andoras Azmey s’adressant à ses fidèles devant l’église Mar Mina après l’attaque d’hier. Amr Abdallah Dalsh/Reuters

L'extrémisme religieux a encore frappé l'Égypte, à quelques jours des célébrations des fêtes de fin d'année. Après l'attaque sanglante, le 24 novembre dernier, contre une mosquée soufie dans le Sinaï, faisant plus de 230 morts, c'est au tour de la communauté chrétienne de subir une nouvelle fois son lot de violences. Neuf personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées à Helouane, dans la banlieue sud du Caire, dans une attaque contre l'église Mar Mina, menée par un jihadiste armé. Après une annonce du porte-parole du ministère de la Santé, Khaled Megahed, déclarant avoir abattu l'assaillant, le ministère a ensuite rectifié le tir en précisant dans un communiqué que le jihadiste, recherché pour des attaques contre la police, n'avait été finalement que blessé et arrêté.Des images vidéo diffusées sur les réseaux sociaux montrent que l'assaillant présumé – un homme barbu portant une veste avec des munitions, étendu sur le sol – semble être peu conscient, alors que des gens le menottent. Une autre vidéo montre la désorganisation affligeante des forces de l'ordre complètement dépassées par la situation alors que l'assaillant agissait seul.

Selon le communiqué du gouvernement, l'homme était armé de fusils d'assaut, de munitions et d'une bombe qu'il avait l'intention de faire exploser dans l'église. Il a d'abord tué deux personnes en ouvrant le feu dans un magasin situé à 4 km de là, puis s'est dirigé vers l'église et en a tué sept autres, dont un officier. Selon des responsables de la police, cinq gardes de sécurité ont notamment été blessés. La police a ensuite interdit aux passants l'accès au lieu de l'attaque, qui survient avant le Noël copte, célébré le 7 janvier.

 

État d'urgence
L'attaque d'hier s'ajoute aux nombreuses autres que cette communauté, la plus nombreuse du Moyen-Orient, a déjà subi dans le passé. Le 11 décembre 2016, un attentat revendiqué par le groupe État islamique contre l'église copte Saint-Pierre-et-Saint-Paul dans la capitale avait fait 29 morts. L'année suivante, deux nouveaux attentats coordonnés de l'EI avaient ensanglanté le dimanche des Rameaux, dans deux églises, à Tanta et à Alexandrie, dans le nord du pays. C'est à la suite de cette double attaque que le président Abdel Fattah al-Sissi a décrété l'état d'urgence, renouvelé sans discontinuité depuis. Au printemps dernier, alors que le groupe jihadiste est totalement acculé en Irak comme en Syrie, il sévit à nouveau en Égypte en attaquant un bus de pèlerins coptes se rendant au monastère Saint-Samuel dans la province de Minya, faisant 28 morts, dont de nombreux enfants. Après ces attaques, l'EI avait menacé de mener de nouveaux attentats contre les coptes.

Les membres de cette communauté représentent 10 % des quelque 96 millions d'habitants et sont présents dans tout le pays, avec des concentrations plus fortes en Moyenne-Égypte. Ils sont faiblement représentés au gouvernement et se disent marginalisés.

 

(Lire aussi : Une église violemment attaquée par une foule au sud du Caire)

 

 

Défi numéro 1
Dans un communiqué, la présidence égyptienne a affirmé que l'attaque d'hier « renforcerait la détermination (du gouvernement) à débarrasser le pays du terrorisme et de l'extrémisme ». Depuis la destitution par l'armée du président islamiste élu Mohammad Morsi, plusieurs lieux de cultes orthodoxes ont été incendiés, et des groupes jihadistes, dont la branche égyptienne de l'EI, attaquent régulièrement les forces de sécurité principalement dans le nord du Sinaï Depuis son accession au pouvoir, le président Sissi a mis un point d'honneur à faire de la lutte antiterroriste sa priorité numéro un. En juillet dernier, un Conseil national de lutte contre le terrorisme a notamment été mis en place afin d'établir une stratégie nationale globale sur ce plan.

Cependant, la politique répressive du président égyptien n'a toujours pas permis d'endiguer la vague terroriste qui continue de frapper son pays. Elle a en revanche provoqué la colère des organisations de défense des droits de l'homme qui ont répertorié des arrestations massives d'opposants pacifiques, des condamnations à mort, un usage à grande échelle de la torture et des persécutions contre les homosexuels.

Dans une première réaction publique occidentale, la France a condamné un « acte de haine » et a renouvelé son « soutien à la lutte contre le terrorisme », selon le ministère des Affaires étrangères. Lors de leur rencontre en octobre dernier, le président français avait été vivement critiqué par des ONG pour son soutien appuyé à l'Égypte en dépit des nombreuses accusations d'atteinte aux droits de l'homme. 

 

 

Lire aussi
L’échec de la politique du tout-sécuritaire de Sissi

 

Pour mémoire
En Égypte, les coptes en proie à un véritable sentiment d’abandon

« Tu sais, moi, ce que j'aimerais ? Que le ministère de l'Intérieur fournisse des armes aux coptes »

À travers les coptes, l’EI cherche à diviser l’Égypte

L'extrémisme religieux a encore frappé l'Égypte, à quelques jours des célébrations des fêtes de fin d'année. Après l'attaque sanglante, le 24 novembre dernier, contre une mosquée soufie dans le Sinaï, faisant plus de 230 morts, c'est au tour de la communauté chrétienne de subir une nouvelle fois son lot de violences. Neuf personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées à...

commentaires (2)

Pour 2000 les chrétiens de l Egypte ont porté le flambeau et continueront à le faire pour 2 millénaires de plus. Bon courage.

Wlek Sanferlou

19 h 37, le 30 décembre 2017

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • Pour 2000 les chrétiens de l Egypte ont porté le flambeau et continueront à le faire pour 2 millénaires de plus. Bon courage.

    Wlek Sanferlou

    19 h 37, le 30 décembre 2017

  • DANS L,ESPOIR QUE LA MODERATION ET L,AMOUR QUE CERTAINS CHANTENT NE RESTENT PAS DES PAROLES CREUSES ET SE MATERIALISENT DANS LES ECRITS, DANS LES COEURS ET DANS LES ACTES... ON PEUT REVER !

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 31, le 30 décembre 2017

Retour en haut