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Liban - Interview

Pharaon à « L’OLJ » : Mon alliance avec les FL, un facteur naturel de stabilité

La configuration des alliances électorales à Achrafieh reste incertaine, au regard notamment de deux inconnues : Michel Aoun et Saad Hariri.

Les municipales de 2016 à Achrafieh ont valu au député Michel Pharaon d’être reconnu comme l’homme de tous les possibles par les partis entre lesquels il a réussi à mettre au point une entente électorale – le courant du Futur, les Forces libanaises, le Courant patriotique libre (CPL) et les Kataëb, au lendemain de l’accord de Meerab, et avant le consensus sur la présidentielle. À la veille des prochaines législatives, cet indépendant, fort d’une entité propre, explique à L’Orient-Le Jour les scénarios électoraux possibles.

Il revient au préalable sur le contexte des municipales de 2016. « C’est par souci principal de maintenir l’équilibre communautaire au sein du conseil municipal que Saad Hariri m’avait confié la mission de peaufiner une coalition électorale, tout en étant convaincu à l’avance de mon échec, au regard entre autres des divisions au sein du CPL », explique M. Pharaon à L’OLJ. 

« Sachant que la donne à Achrafieh était en faveur du 14 Mars pur, que ce soit au niveau de la députation, de la municipalité ou des moukhtars, il était effectivement impossible de faire réussir cette liste (consensuelle, NDLR), à moins d’une volonté politique ferme dans ce sens », ajoute-t-il. Il fera sienne cette volonté pour assurer la victoire de ce qu’il appelle, sur un ton pragmatique, « un accord purement électoral », presque un accord de circonstance. C’était en tout cas un service rendu à Michel Aoun, qui deviendra quelques mois plus tard président de la République.

À quelques mois des prochaines législatives, faut-il s’attendre à une réédition de ce schéma ?  Cette possibilité est ouverte, mais reste soumise à plusieurs aléas. Si l’ancien mode électoral, à savoir le scrutin majoritaire, avait été maintenu, « nous aurions opté pour une bataille électorale au lieu d’une entente pragmatique, et garanti au moins trois des cinq sièges parlementaires ». Mais « la nouvelle loi a mis en place huit sièges parlementaires », et ses mécanismes, complexifiés par rapport à la précédente, rendent plus difficile le choix des alliances – elles-mêmes brouillées par le jeu politique sous le nouveau mandat. 

« Les FL opéreront-elles un rapprochement avec les Kataëb plutôt que de rester entièrement liées au CPL, si encore l’alliance de Meerab reste de mise ? Quid de Saad Hariri et de ses rapports respectifs avec les FL et le CPL ? Sinon des rapports du CPL avec le courant du Futur ? » s’interroge Michel Pharaon.

Dans cette équation, dont il est presque une constante, il se présente comme « un indépendant, naturellement proche des FL, sans être loin des Kataëb, en collaboration ininterrompue avec Saad Hariri, de même que l’un de ceux qui ont appuyé le président de la République et, enfin, un proche de plusieurs instances de la société civile ».

Se greffant sur l’échiquier d’Achrafieh, le CPL est depuis les municipales de 2016 dans une position de « redevance » à l’égard de Michel Pharaon – un sentiment que Michel Aoun ne lui avait d’ailleurs pas caché au lendemain de l’échéance.


(Lire aussi : L’entente CPL-FL et l’écueil des élections)


La visite de Bassil à Achrafieh
Vue sous cet angle, la récente tournée à Achrafieh du chef du CPL, le ministre Gebran Bassil, « sans annonce préalable » demeure aux yeux de Michel Pharaon, et jusqu’à preuve du contraire, un acte isolé, « une sorte de visite familiale » (restreinte au domicile de Nicolas Sehnaoui), voire de visite-station, comme il a pu en faire dans le Akkar. D’autant plus que son passage à Achrafieh n’est « pas en conformité avec une orientation claire de Michel Aoun ». En effet, « les concertations sont toujours en cours entre le président de la République et Samir Geagea sur les alliances électorales en vue », explique-t-il à la lumière de sa visite la semaine dernière à Baabda.

Le député s’interroge en outre sur l’opportunité d’une visite effectuée par une figure absente des pourparlers de 2016 menés au domicile de Michel Pharaon entre le député Ibrahim Kanaan, seul représentant du CPL, Eddy Abillama, délégué des FL, et le Tachnag, en coordination directe avec Michel Aoun et Samir Geagea. Cette visite pourrait-elle marquer une volonté du côté du CPL de faire cavalier seul, en misant sur une candidature potentielle de Nicolas Sehnaoui ? Michel Pharaon préfère ne pas s’aventurer dans des spéculations, mais n’écarte pas cette hypothèse. 

« Si le premier essai d’une coalition a fini tant bien que mal par réussir, cela ne suffit pas à dire que le second ne sera pas celui d’une bataille », se contente-t-il de dire. Il fait remarquer que « la majorité chrétienne à Achrafieh reste clairement pour le 14 Mars » et qu’ « une alliance entre les FL et moi est, dans cette circonscription, un facteur naturel de stabilité ».

Partant, si les concertations entre les FL et le CPL n’aboutissent pas à une entente, la chance serait à un retour aux alliances traditionnelles, en l’occurrence entre les FL, les Kataëb (en la personne notamment du député Nadim Gemayel), et Michel Pharaon, explique le ministre.


(Lire aussi : Les FL et le PSP planchent « en profondeur » sur les législatives)


L’îlot préservé du 14 Mars
L’inconnue sera alors Saad Hariri, qui est « toujours un acteur à Achrafieh »: décidera-t-il d’appuyer ses alliés du 14 Mars, ou bien s’alignera-t-il sur la position du président de la République, avec qui les rapports sont au beau fixe ? « Saad Hariri aura le choix, soit de suivre le tempo des alliés chrétiens traditionnels de Beyrouth, soit d’aller au-delà », dit-il, en rappelant néanmoins que c’est sur le tempo chrétien qu’avait commencé l’ouverture politique sur Michel Aoun à Achrafieh.

Mais peut-on toujours parler de 14 Mars ? Beyrouth I en constitue un îlot préservé, répond-il en substance. Certes, « la pratique et le réalisme politiques rendent nécessaires des compromis, comme cela se fait au sein du gouvernement, mais autant ces compromis sont nécessaires, autant les grands thèmes souverainistes sont incontournables ». Les élections étant « par essence une étape primordiale de débat et d’échanges », il serait impératif de redonner du souffle aux aspirations souverainistes. Surtout que la tendance des discours électoraux dans le pays est au ménagement du Hezbollah, « de peur de paraître biaisés » – une frilosité qu’il condamne vertement, en rappelant les constantes qu’il défend : « La distanciation est la garantie d’une stabilité à court terme – elle n’est d’ailleurs pas respectée par la partie qui en est directement concernée. La seule garantie de stabilité sur le long terme est la stratégie de défense, qu’il faudrait s’atteler à réexaminer au plus tôt. »

Il estime que la configuration des alliances, dans des bastions souverainistes comme Achrafieh, renverraient un message fort dans ce sens.

La société civile
En outre, Michel Pharaon renvoie des signes de profond respect à la société civile, qu’il estime avoir représentée en 2009 : outre le volet politique stratégique « naturellement porté sur le 14 Mars », sa candidature était celle des indépendants désireux de s’investir dans des projets de développement durable. Aujourd’hui, en dépit de l’épisode des municipales (l’alliance politique plurielle contre les représentants de la société civile), « je n’ai pas de problème à discuter avec les acteurs de la société civile, ni eux avec moi ». En atteste la coordination qu’il aurait établie avec des activistes sur le dossier des déchets (où il mène la bataille contre le projet des incinérateurs), et avant cela, à travers les projets-pilotes qu’il avait mis en œuvre au ministère du Tourisme, au sein du précédent gouvernement, notamment dans le domaine de l’écotourisme.



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commentaires (2)

ELLE, QUI N,ETAIT PAS GROSSE EN TOUT COMME UN OEUF, ENVIEUSE, S,ETEND, ET S,ENFLE, ET SE TRAVAILLE. EST-CE ASSEZ ? DITES-MOI ; N,Y SUIS-JE POINT ENCORE ? LA FONTAINE

LA LIBRE EXPRESSION

10 h 49, le 30 janvier 2018

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Commentaires (2)

  • ELLE, QUI N,ETAIT PAS GROSSE EN TOUT COMME UN OEUF, ENVIEUSE, S,ETEND, ET S,ENFLE, ET SE TRAVAILLE. EST-CE ASSEZ ? DITES-MOI ; N,Y SUIS-JE POINT ENCORE ? LA FONTAINE

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 49, le 30 janvier 2018

  • Bref, il n'est n'ai pour ni contre, bien au contraire.

    Marionet

    08 h 44, le 30 janvier 2018

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