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Liban - Déchets

Élargissement de la décharge de Costa Brava et préférence accordée aux incinérateurs

Sur cette photo d’archives tirée de notre édition du 7 juillet 1970, un homme ramasse des déchets. Hier, le Conseil des ministres a décidé, dans le cadre du dossier sur la gestion des déchets, l'agrandissement de la décharge de Costa Brava et l'organisation dans les six mois d'un appel d'offres sur la construction d'incinérateurs.

Incapable de penser ou d'agir sur le long terme, pris de court – circonstance atténuante – par l'affaire Hariri et la lutte pour le pouvoir entre les chefs de l'État et de la Chambre, le gouvernement, réuni hier au Grand Sérail, a, encore une fois, été au plus facile : l'élargissement de la décharge de Costa Brava qui continuera d'accueillir des déchets jusqu'en 2019 et l'installation d'incinérateurs. Adieu centres de tris, adieu technologie « waste to energy », adieu solution propre, ont lancé à l'unisson des ministres comme Michel Pharaon, des membres de la société civile et les écologistes.

Au demeurant, la séance a été marquée par un surcroît de tension, cette fois entre Saad Hariri et son ministre de l'Agriculture, Ghazi Zeaïter, vexé du fait que les affaires de son ministère ne sont toujours pas à l'ordre du jour du Conseil des ministres. M. Zeaïter a donc été de sa sortie théâtrale, comme si les autres questions soulevées ne le concernaient pas, et l'on a même eu droit à une bouderie du chef du gouvernement, parce que « personne ne doit lui dicter ce qui doit figurer à l'ordre du jour ». Cela ne l'a pas empêché d'annoncer par la suite que « les législatives auront lieu à la date prévue », en dépit des réserves de dernière minute sur les « mégacentres » et la carte biométrique.

 

(Lire aussi : Quand l'art et le jeu sensibilisent à la problématique des déchets)

 

Voici par ailleurs l'essentiel des décisions prises par le Conseil des ministres :
Agrandissement de la décharge de Costa Brava et organisation dans les six mois d'un appel d'offres sur la construction d'incinérateurs. Outre les déchets de la capitale, la décharge recevra aussi les déchets du Chouf et de Aley. Aucune décision d'élargissement de la décharge de Bourj Hammoud n'a cependant été prise, puisque cette dernière semble suffisamment large pour continuer d'opérer jusqu'au milieu de 2019.

« Nous sommes appelés à prendre des décisions audacieuses », avait pourtant dit M. Hariri à l'ouverture de la réunion. Les deux décharges côtières, construites à même la mer, sont pourtant au cœur d'une polémique en raison de leur potentiel de pollution et leur sursaturation très rapide.

L'exécutif a également décidé de construire une nouvelle décharge à Tripoli et d'œuvrer par la suite pour la fermeture de la décharge sauvage qui existe actuellement. L'usine de traitement des déchets de la fédération des municipalités de Tripoli, censée réduire le volume des déchets parvenant à la décharge sauvage de la ville, avait été fermée par la municipalité en début d'année pour « odeurs nauséabondes ».

Par ailleurs, le gouvernement a approuvé le lancement d'un appel d'offres pour l'achat d'incinérateurs dans les six mois qui viennent. Début novembre, le gouvernement avait déjà approuvé le cahier des charges pour les incinérateurs, au grand dam de la société civile et des écologistes, qui avaient mis en garde contre les risques de toxicité et de pollution.

 

(Pour mémoire : Déchets : de commissions en sous-commissions...)

 

La querelle Aoun-Berry
L'impasse constitutionnelle qui a bloqué le décret accordant une année d'ancienneté aux officiers de la promotion 94 fait, elle aussi, du surplace. Une surprenante proposition de Nabih Berry, dont les détails restent entourés de la plus grande discrétion, a surgi hier. Confiés à Waël Bou Faour, les détails en ont été transmis hier au Premier ministre, Saad Hariri. Ce dernier les transmettra incessamment au chef de l'État. L'idée centrale serait de soumettre le conflit de prérogatives opposant les deux hommes à une commission de sages. On en saura plus aujourd'hui.

Le règlement de ce conflit d'opéra bouffe est impatiemment attendu par les pays amis, tels la France, qui se demandent s'ils ne vont pas se couvrir de ridicule en faisant confiance à un État dont la gouvernance est encore si primitive. Alors même que l'une des décisions du gouvernement, hier, porte sur le choix du Liban pour la tenue à Beyrouth du sommet arabe de 2019.

 

 

Pour mémoire
Hariri ordonne la fermeture du centre de traitement des déchets de Tripoli

Déchets : de mesures hâtives en reports successifs...

Incapable de penser ou d'agir sur le long terme, pris de court – circonstance atténuante – par l'affaire Hariri et la lutte pour le pouvoir entre les chefs de l'État et de la Chambre, le gouvernement, réuni hier au Grand Sérail, a, encore une fois, été au plus facile : l'élargissement de la décharge de Costa Brava qui continuera d'accueillir des déchets jusqu'en 2019 et...

commentaires (4)

Et le Conseil Constitutionnel: pourquoi ce silence?

Beauchard Jacques

10 h 58, le 12 janvier 2018

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Commentaires (4)

  • Et le Conseil Constitutionnel: pourquoi ce silence?

    Beauchard Jacques

    10 h 58, le 12 janvier 2018

  • Un sommet arabe en 2019... à organiser sur les sommets de déchets de Costa Brava ! Irène Saïd

    Irene Said

    10 h 20, le 12 janvier 2018

  • IGNORANTS SUR LES DECHETS... IGNORANTS EN TOUT... A QUAND LE BON DEBARRAS ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 01, le 12 janvier 2018

  • incinérateur !?!?! mais c'est pas possible d'être aussi aveugle

    Bery tus

    01 h 16, le 12 janvier 2018

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