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Liban - Éducation

Quand l’art et le jeu sensibilisent à la problématique des déchets

Des enfants de sept écoles publiques transforment des restes en objets artistiques.

Des centaines d’enfants ayant participé au projet réunis sur la scène du théâtre al-Madina. Photo Red Oak

« Un joli mot, deux mots, comme mon pays est beau » : les paroles de Helwa ya baladi, célèbre chanson de Dalida et du répertoire arabe, résonnent à travers la bouche des enfants au rythme des percussions de plastique ou encore des boîtes de fer au théâtre al-Madina à Hamra. Une cérémonie s'y est en effet tenue afin de récompenser les écoliers de sept écoles publiques du Grand Beyrouth pour leur participation active au projet Up Cycling for Hope initié par l'association Red Oak, en étroit partenariat avec le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) qui a financé le projet et le ministère de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur.

Ce projet vise à sensibiliser de façon durable à la problématique des déchets, mais également à donner une image plus positive du déchet à travers l'art. Il se situe dans la continuation du projet artistique de la fondatrice de Red Oak, Nadine Abou Zaki.

Après avoir été sensibilisés à la question environnementale durant des ateliers de travail, qui se sont étalés sur trois jours et au cours desquels des activités ont été organisées, les 1 200 élèves des sept écoles publiques sélectionnées ont transformé leurs propres déchets ménagers, récoltés avec soin dans leurs maisons, en instruments de musique. Les bouchons de bouteilles de plastique ou encore les CD ont également servi à former d'importantes œuvres murales qui ornent désormais leurs écoles.

Cette aventure artistique et responsable a été conjointement menée par les écoliers libanais et les réfugiés syriens âgés de sept à douze ans. Les deux groupes ont travaillé ensemble pour parvenir à ces réalisations. Si Mireille Girard, représentante du HCR au Liban, a souligné dans son discours l'impact de l'afflux de Syriens au Liban sur l'aggravation de la crise des déchets, elle n'a pas manqué d'ajouter que des projets tels que celui de Red Oak représente « une façon de contribuer au développement du pays qui aide les réfugiés ». « Les enfants libanais contribuent aussi au présent et au futur de leur pays. Il n'y a aucune limite à tout ce que l'on peut réaliser lorsque l'on travaille ensemble », a-t-elle ajouté.

 

(Lire aussi : Contestation du plan d’agrandissement des décharges maritimes)

 

Commencer par l'individu
Ce ne sont pas seulement les enfants qui se sont impliqués dans cette aventure. Tout leur entourage y a pris part aussi. « Cette question a vraiment eu un impact sur leur environnement. Les autres camarades présents dans l'école, les professeurs, leurs directrices et leurs familles s'y sont associés. Ce projet a donc eu une étendue plus large », a expliqué Nadine Abou Zaki, artiste et fondatrice du projet Red Oak qui a mis à disposition des écoles des conteneurs de recyclage. L'objectif de cette initiative est de favoriser de façon durable, au sein des familles, des comportements respectueux de l'environnement, les enfants, par mimétisme, étant capables d'encourager leurs parents à faire de même dans leur entourage.

Ces écoliers représentent la génération future et l'espoir du pays du Cèdre, selon les personnes présentes à la cérémonie. Ils ont appris à gérer leurs déchets de façon responsable et plus créative. Il s'agit d'une graine semée pour arriver à un processus véritablement durable, selon le directeur du ministère de l'Éducation, Fady Yarak, qui représentait le ministre Marwan Hamadé. « Cette initiative devrait être généralisée à d'autres écoles », a-t-il souligné ainsi, avant d'ajouter en s'adressant aux écoliers : « Vous êtes l'espoir. L'arbre est chacun d'entre nous. Vous nous donnez de l'espoir. »

Le visage anxieux et rempli d'excitation des enfants, présents dans la salle à l'annonce des récompenses, a montré à quel point ils se sont investis dans le projet et assimilé l'enjeu que celui-ci représentait, ainsi que l'impact que leur travail peut avoir. « Il faut commencer par l'individu (...) les résultats sont au-delà de nos espérances », s'est réjouie Nadine Abou Zaki.

Les organisateurs et les partenaires du projet espéraient notamment que cette sensibilisation puisse faire émerger plus tard dans les consciences de ces citoyens de demain une volonté de changer la situation environnementale du pays.

Les écoles qui ont participé au projet sont : l'école Uruguyay (Jisr el-Wati), l'école Salma Sayegh (Achrafieh), l'école Sobhi Saleh (Jnah), l'école Omar Fakhoury (Jnah), l'école de Amroussieh-3 (Choueifate), l'école de Ghobeiry-2 (Chiyah), l'école de Furn el-Chebbak-3 (Aïn el-Remmaneh).

 

 

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commentaires (1)

Cela aurait été bien de faire participer ou d'inviter notre super-ministre de l'environnement, M. Tarek el-Khatib, qui semble être tellement concerné par le problème des déchets etc. ! Irène Saïd

Irene Said

22 h 00, le 29 décembre 2017

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Commentaires (1)

  • Cela aurait été bien de faire participer ou d'inviter notre super-ministre de l'environnement, M. Tarek el-Khatib, qui semble être tellement concerné par le problème des déchets etc. ! Irène Saïd

    Irene Said

    22 h 00, le 29 décembre 2017

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