Le Liban est entré dès à présent en période préélectorale. Les contacts se poursuivent entre les forces politiques pour déterminer les alliances, dans un climat de confusion absolue. Les derniers développements, notamment la polémique autour du décret d'avancement de la promotion 1994, ont encore rebattu les cartes, puisque des milieux du duopole chiite Amal-Hezbollah laissaient entendre hier que l'alliance électorale de ce dernier avec le Courant patriotique libre (CPL) n'était pas encore sûre. Tout aussi peu certaine est l'alliance du courant aouniste avec le courant du Futur ou le Parti socialiste progressiste (PSP), sans parler des partis chrétiens dans la Montagne. Tout est encore à l'étude.
Selon des sources bien informées, les alliances ne seraient pas conclues avant la fin du mois de février. Toutes les parties attendraient ainsi la fin de la crise actuelle entre le président de la République et le président de la Chambre. Pour d'autres sources proches du CPL, le conflit entre Baabda et Aïn el-Tiné opposerait deux styles différents : l'un représente la logique institutionnelle et l'autre celle des milices.
Certains, dont le duopole chiite, ont privilégié la deuxième approche, faisant passer les intérêts de leur communauté en premier, estiment ces sources. C'est en tout cas ainsi que le chef de l'État conçoit le clivage actuel, et c'est dans ce sens qu'il s'exprime devant les délégations qui lui rendent visite au palais.
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Un dossier complet sur les violations constitutionnelles effectuées par certaines forces politiques, dont le président de la Chambre, aurait été mis en place par les autorités concernées. Si la campagne contre le chef de l'État ne prend pas fin, notamment sur les réseaux sociaux et les sites web, ce dossier sera mis à disposition des médias, menacent les milieux du CPL. La crise devrait être réglée par les moyens constitutionnels et à travers les institutions, c'est-à-dire en Conseil des ministres, et pas extra-muros ou à travers la politique de la chaise vide, comme menacent de le faire certains ministres aujourd'hui si la question du décret n'est pas réglée...
Dérangé par cette crise entre ses deux alliés, le Hezbollah œuvre actuellement, avec l'aide du chef du PSP Walid Joumblatt, à y trouver une issue. Le Premier ministre Saad Hariri pourrait également intervenir en s'armant de la Constitution, de peur que le conflit actuel ne se répercute négativement sur l'action du gouvernement et ne paralyse les séances du Conseil des ministres par le biais d'un boycott des ministres chiites, par exemple. Le président du Conseil a appelé toutes les parties à la retenue pour empêcher de telles retombées, que les milieux politiques proches du Hezbollah craignent également si la crise persiste. Le parti chiite affirme qu'il est pour le maintien du cabinet Hariri jusqu'aux prochaines législatives, de peur qu'un effondrement du gouvernement n'entraîne un report des élections. La polémique Aoun-Berry menace ainsi la tenue du scrutin. Or le Hezbollah est convaincu qu'avec l'effondrement du 14 Mars, c'est lui qui va rafler la mise aux prochaines élections, ce qui lui permettra d'étendre enfin son contrôle sur l'État à travers une majorité parlementaire confortable, après son échec lors des législatives de 2009. Partant, le parti craint que certaines parties locales ne tentent, à la demande de l'extérieur, de torpiller l'échéance électorale.
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commentaires (3)
C,EST QUE LA MAINMISE VEUT MENAGER ET LE COQ ET LE RENARD POUR ESSAYER DE GARDER LE FROMAGE DANS LA FAMILLE ET CONTREDIRE LA FABLE DE LAFONTAINE...
LA LIBRE EXPRESSION
09 h 28, le 04 janvier 2018