Le journaliste Marcel Ghanem. Capture d'écran
Boutros Harb, député et avocat du journaliste libanais Marcel Ghanem, a accusé mardi le pouvoir d'instrumentaliser la justice et indiqué qu'il allait demander que le juge d'instruction en charge de l'affaire soit remplacé.
M. Ghanem est poursuivi pour avoir laissé s'exprimer, dans son émission, Kalam el-Nass (LBCI), un journaliste saoudien qui s'est livré à notamment des attaques personnelles contre le président de la République, Michel Aoun, le président du Parlement, Nabih Berry, et le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, les accusant d'être "partenaires du Hezbollah dans le terrorisme".
Lundi, M. Ghanem n'a pas comparu devant le premier juge d'instruction du Mont-Liban, Nicolas Mansour, et M. Harb s'est présenté seul à l'audience pour déposer un recours pour vices de forme. Mais le magistrat a rejeté ce recours et ordonné la comparution personnelle de Marcel Ghanem, qu'il a fixée au 4 janvier. "C'est bien la première fois, en 52 ans de carrière, qu'un juge d'instruction ordonne une comparution personnelle au moment de la présentation d'un recours pour vices de forme", avait déclaré M. Harb à sa sortie du Palais de justice.
(Pour mémoire : Marcel Ghanem à « L'OLJ » : « Je ne me rendrai pas à l'audience prévue aujourd'hui »)
"Aujourd'hui cette affaire va au-delà de Marcel Ghanem, a déclaré M. Harb mardi. Elle détermine le sort de notre système politique. Le pouvoir tente d'utiliser la justice pour servir ses intérêts personnels", a-t-il lancé.
"Nous n'abandonnerons pas le droit de Marcel Ghanem à présenter un recours pour vices de forme avant l'enquête et nous sommes prêts à comparaître devant la justice, a déclaré M. Harb affirmant que le mandat d'amener "a pour objectif d'insulter M. Ghanem". L'avocat a dans ce contexte indiqué qu'il a décidé "de porter plainte contre le juge Mansour et de demander qu'un autre juge soit nommé pour la suite de l'enquête".
Plusieurs personnes étaient présentes à la conférence de presse de M. Harb en signe de soutien à Marcel Ghanem. Parmi elles, l'ancien président Amine Gemayel. "Je suis ici pour exprimer ma profonde inquiétude concernant l'avenir du Liban et les libertés".
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17 h 57, le 19 décembre 2017