Le gouvernement libanais, réuni jeudi au palais de Baabda sous la présidence du chef de l'Etat, Michel Aoun, a approuvé les deux offres du consortium formé par le géant français Total, l'italien Eni et le russe Novatek, seul candidat à la première phase d'attribution des licences d'exploration et d'exploitation des hydrocarbures offshore.
Les deux offres portent respectivement sur le bloc 4 (au centre) et le bloc 9 (au Sud) de la ZEE du pays. Soumises le 12 octobre à l'Autorité de l'énergie (LPA), ces offres ont ensuite été au centre d'un cycle de négociations entre le ministère de l'Energie et le consortium qui s'est achevé le 30 novembre.
"Félicitations aux Libanais pour l'approbation des clauses relatives aux hydrocarbures, car le Liban fait son entrée dans le club des pays pétroliers", a écrit le ministre de l'Energie, César Abi-Khalil, sur Twitter.
مبروك للبناننين اقرار بند النفط و دخول لبنان نادي الدول النفطية
— Cesar Abi Khalil (@CesarAbiKhalil) December 14, 2017
Il a ensuite précisé que le forage des puits de pétrole commencera début 2019.
"Des années d'injustice contre nous et le Liban ont pris fin en quelques minutes lors du Conseil des ministres", a pour sa part écrit le chef de la diplomatie, Gebran Bassil, sur sa page Twitter, accompagnant son message du mot-dièse "Le Liban est un pays pétrolier".
سنين من التجني والظلم علينا وعلى لبنان انتهت بدقائق قليلة من الحقيقة في مجلس الوزراء ... #لبنان_بلد_نفطي
— Gebran Bassil (@Gebran_Bassil) December 14, 2017
"L'approbation de l'attribution des licences d'exploitation est très importante pour assurer l'avenir du Liban en matière de gaz", a souligné le ministre de la Santé, Ghassan Hasbani. "Les offres étaient conformes aux lois. Il s'agit d'une question stratégique pour le Liban. Plus nous nous dépêchons, mieux c'est", a-t-il ajouté.
En outre le Conseil des ministres a nommé le juge Mohammad Maccaoui mofahez du Mont-Liban et le juge Kamal Abou Jaoudé mohafez de la Békaa. Il a en outre mis l'ancien mohafez de la Békaa, Antoine Sleiman, à disposition de la présidence du Conseil.
Par ailleurs, le gouvernement a approuvé l'attribution du chantier de l'autoroute reliant Dbayeh à Okiebé, au nord de Beyourth. Le projet prévoit la mise en place de tunnels sous-terrains, a expliqué M. Hasbani. Le Conseil des ministres a en outre approuvé le recrutement de 2.000 agents masculins dans les rangs des Forces de sécurité intérieure pour 2018. Enfin, le gouvernement a approuvé la nomination de Georges Joseph Nasr en tant que représentant du ministère des Affaires sociales au conseil d'administration de la Banque de l'habitat, une société privée spécialisée dans l'octroi de crédits immobiliers plafonnés à 530.000 dollars et dont le capital est détenu à 20% par l'État.
(Pour mémoire : Lancement d’un appel d’offres pour la construction de trois FSRU)
Jérusalem
Sur le plan diplomatique, le gouvernement a approuvé la formation d'une commission ministérielle, présidée par le Premier ministre, Saad Hariri, pour étudier la proposition du ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, d'établir une ambassade du Liban à Jérusalem-Est, considérée comme capitale de la Palestine.
Cette proposition avait été présentée plus tôt dans la journée par M. Bassil en réaction à la décision du président américain, Donald Trump, de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël.
Le statut de Jérusalem a par ailleurs été évoqué par MM. Aoun et Hariri à l'entame du Conseil des ministres, tous deux insistant sur l'importance pour les pays arabes de faire front commun contre la décision américaine.
"La position du Liban au sommet de l'Organisation de coopération islamique (OCI) mettait en avant l'importance pour les pays arabes d'affirmer une position unifiée refusant la décision américaine", a affirmé M. Aoun en début de réunion. Il a souligné que "la majorité des pays présents à ce sommet étaient contre la décision américaine".
Le sommet exceptionnel de l'OCI avait été convoqué par le président turc, Recep Tayyep Erdogan, à Istanbul, en réaction à la décision de Donald Trump concernant Jérusalem.
Le Premier ministre a de son côté remercié le président Aoun pour "son excellent discours" prononcé la veille. "Aujourd'hui, la solidarité arabe est plus que nécessaire pour que Jérusalem reste la capitale de l'Etat palestinien et pour que nos sociétés mettent un terme à leurs guerres et leurs conflits ", a déclaré M. Hariri. "Défendre Jérusalem, c'est défendre les valeurs de paix, de vivre-ensemble et de dialogue des religions de notre pays", a-t-il estimé.
Le chef de l'Exécutif a par ailleurs réitéré "l'importance de respecter la décision du gouvernement concernant la politique de distanciation des conflits de la région et de ne plus s'ingérer dans les affaires internes des autres pays arabes".
Mardi dernier, le gouvernement avait publié un document politique affirmant l'engagement de tous les pôles dans le principe de distanciation des conflits. M. Hariri avait posé la mise en application effective de cette distanciation des conflits, notamment en Syrie où le Hezbollah, allié de l'Iran, combat aux côtés du président syrien, Bachar el-Assad, comme condition à un retrait de sa démission, annoncée le 4 novembre depuis Riyad.
"Les Libanais savent comment défendre leurs terres et leur souveraineté et n'ont pas besoin de volontaires venant de l'étranger, quels qu'ils soient, pour les aider", a-t-il en outre souligné. M. Hariri faisait référence sans le nommer à la visite récente du chef d'une milice irakienne le long de la frontière libano-israélienne.
Plusieurs autres dossiers qui figuraient à l'ordre du jour, notamment la question du traitement des déchets, ont été reportés à la prochaine réunion.
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commentaires (4)
Mabrouk mais finirons-nous des dettes ?
Antoine Sabbagha
19 h 42, le 14 décembre 2017