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Liban - Statut de Jérusalem

Aoun exhorte l’OCI à déposer une plainte auprès de l’ONU

Le chef de l’État, Michel Aoun, prononçant son discours au sommet de l’OCI. Photo Dalati-Nohra

Le président de la République, Michel Aoun, a exhorté hier les États membres de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) à déposer une plainte auprès de l'Organisation des Nations unies (ONU) et du Conseil de sécurité contre la décision du président américain, Donald Trump, de considérer Jérusalem comme capitale d'Israël, appelant également à prendre des mesures unifiées contre tout État qui reconnaîtrait ce statut.
M. Aoun s'est exprimé lors du sommet extraordinaire de l'OCI qui s'est tenu à Istanbul, à l'invitation du président turc, Recep Tayyip Erdogan (actuellement président de l'organisation), en vue de plancher sur les répercussions de la décision américaine.
« Pour récupérer ce que nous avons perdu et ce que nous sommes sur le point de perdre, il faut prendre des décisions et des mesures unifiées, propres à mettre en échec la décision américaine et obliger les États-Unis à l'abroger », a prôné le chef de l'État, appelant à « déposer une plainte urgente au Conseil de sécurité et aux Nations unies ». M. Aoun a en outre appelé les membres de l'OCI à « adopter des mesures punitives, diplomatiques et économiques contre tout État qui s'orienterait vers la reconnaissance de Jérusalem comme la capitale d'Israël ».

 

(Repère : De quoi l’OCI est-elle le nom ?)


Dans son discours, le président Aoun a en outre qualifié la décision de M. Trump comme « une violation des lois et des résolutions internationales », évoquant notamment la résolution 181 de l'ONU (29 novembre 1947), qui a « octroyé à Jérusalem un statut international particulier et en a fait une entité à part, bénéficiant d'une couverture internationale ». Le chef de l'État a, dans le même cadre, rappelé que la résolution 487 du Conseil de sécurité (20 août 1980) a refusé de reconnaître une loi votée par la Knesset israélienne, selon laquelle Jérusalem « est la capitale une et indivisible d'Israël ».
Et de souligner par ailleurs qu'« aucun État membre du Conseil de sécurité, quelque grand qu'il soit, ne peut supprimer unilatéralement une résolution de ce Conseil ». « Si l'Organisation des Nations unies ne combattait pas la décision américaine, elle se désisterait de son rôle de référence internationale dans la solution des conflits internationaux et se verrait par conséquent départir de sa raison d'exister », a ajouté M. Aoun, jugeant dans le même temps que la décision prise par le président américain devrait « ôter aux États-Unis son statut de grande puissance qui s'efforce de rechercher des solutions visant à réaliser une paix juste au Moyen-Orient ».

 

Identité universelle de la Terre sainte
Le chef de l'État a, par ailleurs, accusé Israël d' « agir dans le sens inverse de l'histoire et (de) défier le développement humain et social », déplorant que cet État « se déclare un État juif et tente de le réaffirmer à travers la judaïsation de Jérusalem dont il veut faire sa capitale, abolissant ainsi l'identité universelle de la Terre sainte ». « Jérusalem et toute la Palestine rassemblent les repères les plus sacrés du christianisme et de l'islam, et sont une destination de pèlerinage pour les deux religions universelles. Peut-on imaginer la chrétienté et les chrétiens sans Jérusalem et Bethléem, et sans l'église de la Nativité ou l'église de la Résurrection ? Peut-on imaginer les musulmans et l'islam sans la mosquée al-Aqsa et les sanctuaires de la Palestine ? » s'est en outre interrogé M. Aoun, avant de poursuivre : « Israël supprime le caractère rassembleur dont se distingue la Terre sainte et annihile deux messages divins auxquels croient plus de la moitié des habitants de la planète. Il s'agit d'un coup porté à la civilisation et à l'humanité », a enchaîné le président Aoun, avant d'avertir que « cela provoquera de nouveaux exodes, une nouvelle épuration ethnique et de nouvelles guerres ».


S'adressant aux États arabes, le président de la République les a appelés à s'unifier à nouveau, estimant que leurs divisions les ont affaiblis. « Les événements qui ont frappé le monde arabe et islamique au cours des dernières années ont rompu les relations entre certains pays amis et fraternels (...) creusé les fossés entre eux et égaré l'esprit de solidarité (...). Par conséquent, les conflits arabo-israéliens et islamo-israéliens se sont convertis en conflits arabo-arabes et islamo-islamiques en alimentant le conflit sectaire entre sunnites et chiites. (...) Il ne fait aucun doute qu'Israël est le seul bénéficiaire de cette nouvelle réalité regrettable et douloureuse, et ce qui a lieu aujourd'hui est une conséquence inévitable de notre éloignement de l'objectif principal », a affirmé M. Aoun.

 

(Lire aussi : Erdogan à la tête de la « oumma » pour la défense de la Palestine)

 

Réunions en marge
Avant l'ouverture du sommet, le président Aoun s'est réuni avec le M. Erdogan, dont il a salué la rapidité à convier à la réunion. Le président turc a, pour sa part, remercié M. Aoun pour son appui à Jérusalem et à son histoire.
En présence du ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, le chef de l'État s'est ensuite entretenu avec le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, qui l'a également remercié pour les efforts qu'il déploie dans la défense de l'identité de Jérusalem et des droits des Palestiniens.
Avec le roi Abdallah II de Jordanie, M. Aoun a évoqué les moyens pour les États arabes de faire face aux dangers qui menacent la région.
C'est également Jérusalem qui était au menu des discussions menées tour à tour avec l'émir du Koweït, Sabah al-Ahmad al-Jaber al-Sabah, et l'émir du Qatar, Tamim ben Hamad al-Thani. Chacun des trois responsables a affirmé, dans ce cadre, la nécessité d'une position arabe unifiée de nature à faire face aux tentatives de changer l'identité géographique et démographique de la Palestine.
Le président de la République s'est également concerté avec le président iranien, Hassan Rohani, qui a exprimé son soutien à la préservation de Jérusalem, soulignant l'importance de la Ville sainte au regard du monde entier.

 

Pour mémoire

Diplomatie de crise ou en crise ?, l'éditorial d'Issa GORAIEB

Le président de la République, Michel Aoun, a exhorté hier les États membres de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) à déposer une plainte auprès de l'Organisation des Nations unies (ONU) et du Conseil de sécurité contre la décision du président américain, Donald Trump, de considérer Jérusalem comme capitale d'Israël, appelant également à prendre des mesures...

commentaires (4)

Ridicule! Tout ce cirque pour aboutir a quoi? Notre kheneral a voulu montrer quoi? Faire plaisir a qui? Des gesticulations pour rien...

IMB a SPO

16 h 31, le 14 décembre 2017

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Commentaires (4)

  • Ridicule! Tout ce cirque pour aboutir a quoi? Notre kheneral a voulu montrer quoi? Faire plaisir a qui? Des gesticulations pour rien...

    IMB a SPO

    16 h 31, le 14 décembre 2017

  • LAISSEZ LES AUTRES 56 ETATS ISLAMIQUES FAIRE ! SE MONTRER PLUS ROYALISTE QUE LE ROI RISQUE DE COUTER TRES CHER AU PAYS... APRES LES LAMENTATIONS ET LES PLEURS NE SERVIRAIENT A RIEN... ON POUSSE LE PAYS PAR DES DECLARATIONS DE NON SENS... POUR NE PAS DIRE LE VRAI MOT... AU FOND DE L,ABYSSE... LA MOUCHE RISQUE SON EXISTENCE EN IMPORTUNANT LE MASTODONTE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 37, le 14 décembre 2017

  • Mais au plan national il n"exhorte" à rien bien évidemment.....

    Christine KHALIL

    10 h 12, le 14 décembre 2017

  • apres tout, seuls les US ont reconnu jerusalem capitale d'israel. bon ET ALORS ? tant que nul autre pays ne risque pas faie la meme chose, et quoique le poids des americain puisse etre : israel ne verra qu'eux a le faire. les arabes eux doivent chercher a mieux faire , compte non tenu de ce developpement qui en fait ne change rien en l'aspect et l;origine du probleme.

    Gaby SIOUFI

    09 h 48, le 14 décembre 2017

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