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À La Une - Crise

Aoun à Aboul Gheit : Le Liban n'est pas responsable des conflits dans certains pays arabes

En visite à Beyrouth, le chef de la Ligue arabe appelle à "préserver" le Liban des conflits régionaux.

Le chef de la Ligue arabe, Ahmad Aboul Gheit, reçu par le président libanais Michel Aoun, le 20 novembre 2017 à Baabda. Photo Dalati et Nohra.

Le chef de la Ligue arabe, Ahmad Aboul Gheit, a appelé lundi à "préserver" le Liban des conflits régionaux, au moment où le pays traverse une grave crise politique déclenchée par la démission surprise du Premier ministre, Saad Hariri. Le président de la République, Michel Aoun, a de son côté indiqué que "le Liban n'est pas responsable des conflits dans certains pays arabes", rejetant le fait qu'on lui en fasse payer le prix.

"Les pays arabes comprennent la situation au Liban, et veulent le préserver (...) de toute dissension", a indiqué le secrétaire général de la Ligue arabe à son arrivée à Beyrouth.

La visite de M. Aboul Gheit au Liban intervient au lendemain de la réunion extraordinaire, dimanche au Caire, des ministre des Affaires étrangères, convoquée par l'Arabie saoudite et à l'issue de laquelle la Ligue arabe a accusé "le Hezbollah et les Gardiens de la révolution iraniens de financer et d'entraîner des groupes terroristes à Bahreïn". Dans sa déclaration finale, la Ligue arabe a également "fait assumer au Hezbollah, un partenaire dans le gouvernement libanais, la responsabilité de fournir aux groupes terroristes dans les pays arabes des armes sophistiquées et des missiles balistiques". M. Aboul Gheit avait lui-même estimé dimanche que "les capitales arabes sont dans la ligne de mire des missiles balistiques de Téhéran".

Le Liban a émis des réserves à l'encontre de trois alinéas où le Hezbollah est cité et associé aux mots "terroristes" ou "terrorisme", les alinéas 4, 6 et 9, mais pas à l'encontre de l'intégralité du texte. Le Liban était représenté à cette réunion par le délégué permanent auprès de la Ligue arabe et chargé d'affaires de l'ambassade du Liban au Caire, Antoine Azzam, en l'absence du ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil, une décision destinée à éviter toute confrontation avec l'Arabie saoudite ou avec Bahreïn.

 

(Lire aussi : Rifi à « L'OLJ » : Il fallait au moins respecter le principe de distanciation, ce que le Hezbollah n'a pas fait)

 

"Il est du droit des Libanais de résister"
Le chef de l'institution panarabe, basée au Caire, s'est entretenu avec le président, Michel Aoun, au palais de Baabda. "J'ai expliqué les circonstances qui ont amené la Ligue arabe à prendre cette position", a déclaré M. Aboul Gheit à l'issue de son entretien avec M. Aoun. "Personne ne peut vouloir, ou accepter, que l'on nuise au Liban, a-t-il affirmé, soulignant la "spécificité" du pays, aux équilibres confessionnels fragiles. Et ce n'est pas la première qu'une partie libanaise est visée par une décision de la Ligue."

"Le Liban n'est pas responsable des conflits dans certains pays arabes et c'est inadmissible qu'il en paie le prix de sa stabilité sécuritaire et politique alors qu'il n'a agressé aucun pays", a de côté affirmé M. Aoun. Et de marteler : "Le Liban ne peut pas accepter que l'on sous-entende que le gouvernement (dans lequel le Hezbollah est représenté, ndlr) participe à des actes terroristes".

M. Aoun a en outre dénoncé les "attaques continues d'Israël" contre le Liban. "Il est du droit des Libanais de résister et de faire échec aux plans israéliens par tous les moyens possibles", a-t-il ajouté.

M. Aboul Gheit a ensuite été reçu par le président du Parlement libanais, Nabih Berry, à Aïn el-Tiné. "Tout le monde reconnaît la singularité de la situation du Liban", a déclaré le diplomate à l'issue de l'entretien. "Le territoire libanais ne peut être le théâtre d'une confrontation arabo-iranienne", a-t-il ajouté, soulignant que la Ligue arabe "n'a pas accusé le gouvernement libanais de terrorisme".

"La partie de la décision de la Ligue arabe concernant le gouvernement libanais est totalement inappropriée", a pour sa part indiqué M. Berry. "J'ai rappelé à M. Aboul Gheit les dizaines de décisions insistant sur le droit du Liban à résister et libérer le territoire et d'autres exprimant le soutien de la Ligue arabe à la résistance contre Israël", a-t-il ajouté. "Malgré les éclaircissements de M. Aboul Gheit, je lui ai montré l'introduction du texte de la décision qui fait mention de l'importance de relations entre les pays arabes et l'Iran basées sur le dialogue", a ensuite affirmé le chef du Parlement, regrettant que la décision ne mentionne pas le fait que la réconciliation entre l'Arabie saoudite et l'Iran serait plus productive".

"Merci et désolés. Merci à Dieu et désolés d'avoir combattu Israël au Liban", avait plus tôt dans la journée indiqué M, Berry, sur un ton ironique, en réaction au communiqué de la Ligue arabe.

En annonçant sa démission depuis l'Arabie saoudite le 4 novembre, le chef du gouvernement libanais avait dénoncé les ingérences de l'Iran dans son pays notamment au travers du mouvement libanais chiite du Hezbollah. Mais au Liban, certains, dont le chef du Hezbollah, avaient accusé le régime saoudien, parrain de M. Hariri, de lui avoir imposé cette démission surprise, d'autant que le Premier ministre est resté ensuite deux semaines à Riyad. Et la crise politique a rapidement été perçue comme un nouveau bras de fer entre l'Arabie saoudite sunnite et l'Iran chiite, les deux puissances régionales qui s'affrontent déjà sur plusieurs dossiers, notamment les conflits en Syrie et au Yémen.

M. Hariri, qui se trouve à Paris depuis samedi, devrait être de retour au Liban mercredi pour discuter de sa démission avec le chef de l'Etat. Il n'y est pas revenu depuis l'annonce de son départ depuis Riyad le 4 novembre. Le Premier ministre démissionnaire fera une escale au Caire, mardi, pour rencontrer le président Abdel Fattah al-Sissi, avant de retourner à Beyrouth.

 

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Le chef de la Ligue arabe, Ahmad Aboul Gheit, a appelé lundi à "préserver" le Liban des conflits régionaux, au moment où le pays traverse une grave crise politique déclenchée par la démission surprise du Premier ministre, Saad Hariri. Le président de la République, Michel Aoun, a de son côté indiqué que "le Liban n'est pas responsable des conflits dans certains pays arabes", rejetant...

commentaires (8)

ABOU GHEIT OUBLIE QU,IL EST EN SATRAPIE DU LIBAN !

LA LIBRE EXPRESSION

20 h 09, le 20 novembre 2017

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Commentaires (8)

  • ABOU GHEIT OUBLIE QU,IL EST EN SATRAPIE DU LIBAN !

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 09, le 20 novembre 2017

  • Toujours des critique contre le Hezbollah et l'Iran certains pays arabes sont les principaux bailleurs du terrorismes islamiques dans le monde : financement , armes , attaque contre les chrétiens et autre minorités ( pas que chiites, aussi des animistes en Asie) toute le monde l'oublie ou fait semblant de l'oublier

    Talaat Dominique

    19 h 47, le 20 novembre 2017

  • En attendant le Nord se développe et le Sud*combat*...

    Ado

    17 h 51, le 20 novembre 2017

  • Heureusement qu'il y'a au liban une communauté autre que la chiite qui croit au Hesb et son allié l'Iran comme étant les partisans sincères pour la paix et la stabilité du liban. Bravo Général, bravo Bassil Que les fossoyeurs aillent au diable.

    wayzani jamal

    16 h 07, le 20 novembre 2017

  • ON EST RESPONSABLE DES CITOYENS LIBANAIS QUI GUERROIENT DANS LES PAYS ARABES ET SURTOUT QUAND ILS LE FONT POUR LE COMPTE DE L,IRAN...

    LA LIBRE EXPRESSION

    16 h 06, le 20 novembre 2017

  • Le chef de la Ligue arabe, Ahmad Aboul'Gheit appelle à "préserver" le Liban des conflits régionaux... Hélas, ce n'est pas l'avis du Ministre des Affaires étrangères ni de ses tuteurs...

    Un Libanais

    15 h 25, le 20 novembre 2017

  • En visite à Beyrouth, le chef de la Ligue arabe appelle à "préserver" le Liban des conflits régionaux CHAQUE ORGANISATION TERRORISTE A SON SANCTUAIRE LE SANCTUAIRE DU HIZBOLLAH CONSIDÉRÉ COMME TERRORISTE PAR LA LIGUE ARABE C'EST LE LIBAN POUR NEUTRALISER CETTE ORGANISATION TERRORISTE QU'EST DONC LE HIZBOLLAH IL FAUT CONVAINCRE LES LIBANAIS DE REFUSER DE LUI SERVIR DE SANCTUAIRE MAIS LE PROBLÈME C'EST QUE LE LIBAN ET LES LIBANAIS SOUS OCCUPATION HIZBOLLAH/IRAN NE PEUVENT REFUSER DE LUI SERVIR DE SANCTUAIRE SOUS PEINE DE SE SUICIDER LA SOLUTION :LA LIGUE ARABE CONDAMNE VERBALEMENT LE HIZBOLLAH ET SON SANCTUAIRE LE LIBAN, SON SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ABOUL GHAITH ENVOYÉ PAR LE MARÉCHAL ÉGYPTIEN SISSI PROTÉGÉ DE L'ARABIE SAOUDITE ET ALLIÉ DÉCLARÉ DE..... BACHAR LE BOUCHER SYRIEN , VIENT S'EXCUSER AUPRÈS DU GÉNÉRAL LIBANAIS ET TOUT LE MONDE VAQUE A SES AFFAIRES.COMME SI DE RIEN N'ÉTAIT. C'EST CELA LE PITOYABLE PSYCHODRAME DE LA LIGUE ARABIQUE : DE LA PURE MAGIE CONFONDANT INCANTATION ET ACTION ,CONDAMNATION VERBALE DU TERRORISME HIZBOLLAHI/IRANIQUE ET ACCEPTATION RÉSIGNÉE DE SA DURE RÉALITÉ EN ATTENDANT LE LANCEMENT DE LA PROCHAINE FUSÉE BALISTIQUE SUR LA PÉNINSULE DES ARABES DÉBOUSSOLÉS

    Henrik Yowakim

    15 h 21, le 20 novembre 2017

  • J’espère que je dors et la réunion le dimanche 19 nov 17 au Caire n'est qu'un cauchemard. En prévision de mon réveil, la ligue arabe va tenir une réunion extraordinaire, pour condamner certains pays du golf et à leur tête l’Arabie saoudite, un, pour leur participation aux génocides qu'ils ont perpétré en Libye, en syrie, en Irak et au Yémen et 2 pour connivence avec l'ennemi juré du monde arabe l'occident et à sa tête son bras armé Israël. La ligue arabe va faire une plainte au TPI contre les meneurs des génocides ci dessus cités dont Sarkozy et Bernard Henry Levi nom de guerre SARKO/BHL en Libye, et les souverains du golf avec eux le Japon pourvoyeur de 4 X 4, le reste de l'occident d'armes de destruction massives pour le reste des génocides. Il est très probable que le TPI ne fera pas suite à cette plainte (seuls les africains et les entêtés comme mulocecich y sont jugés), l'histoire retiendra encore une fois que ni les colonisations, ni la traite négrière, ni les génocides passés pourtant reconnus comme crimes contre l'humanité n’étaient pas des erreurs d'un autre monde pour ceux qui les ont fait malgré le pardon demandé et la reconnaissance des erreurs commises à l'instar des australiens qui ont demandé pardon aux Bushman suite au génocide de leurs ancêtres par les colons blancs venus d’Europe. Ils sont tres gentils, ils ont demandé pardon.

    wayzani jamal

    14 h 25, le 20 novembre 2017

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