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Liban - La situation

Le Liban, unanime, réclame le retour de Hariri à Beyrouth

Macron inopinément à Riyad pour parler du cas Hariri, toujours retenu en Arabie

Au menu de la rencontre surprise, hier soir, entre Emmanuel Macron et Mohammad ben Salmane, à Riyad, le dossier libanais. Bandar al-Jaloud/Saudi Royal Palace/AFP

Le président français Emmanuel Macron a effectué hier soir une visite surprise de deux heures à Riyad pour y rencontrer le prince héritier Mohammad ben Salmane et évoquer certaines questions régionales, dont celle du Liban. Le dossier de la démission-surprise de Saad Hariri, annoncée samedi dernier depuis Riyad, mobilise depuis le Quai d'Orsay, comme l'indiquent les contacts intensifs qu'entreprend à Beyrouth l'ambassadeur de France, Bruno Foucher.

Avec le Premier ministre libanais Saad Hariri, « des contacts informels ont été établis », a dit le président français avant de prendre l'avion, lors d'une conférence de presse à Dubaï, où il se trouvait en voyage officiel. Interrogé sur une éventuelle demande de la part du Premier ministre démissionnaire de venir en France, il a répondu : « Aucune demande n'a été faite en ce sens. » « Mon souhait est véritablement que tous les responsables politiques libanais puissent vivre librement au Liban, a poursuivi Emmanuel Macron, ce qui suppose de démilitariser une partie du Liban et d'avoir une politique exigeante et rigoureuse à l'égard de tous ceux et celles qui peuvent déstabiliser ou menacer quelque leader que ce soit. »

n annonçant sa démission, Saad Hariri avait dit craindre pour sa vie et accusé l'Iran et le Hezbollah de semer la discorde dans la région. Depuis, il est autorisé à mener certaines activités en phase avec la politique saoudienne, comme la visite de l'émir d'Abou Dhabi, ou de rencontrer certains membres du corps diplomatique à Riyad, notamment le chargé d'affaires américain et les ambassadeurs de France, de Grande-Bretagne et de l'Union européenne, comme il l'a fait hier. Mais aucune date pour un retour à Beyrouth n'est donnée, et ces rencontres ne parviennent pas à donner le change à ses intimes, et notamment aux ténors du courant du Futur.

 

(Lire aussi : Raï « obtient » de rencontrer Saad Hariri à Riyad)

 

Un cas sans précédent
Plusieurs pays se sont saisis de cette affaire sans précédent dans les annales diplomatiques. C'est ainsi que le cas a été évoqué hier à l'ONU. « Les Nations unies ne sont pas en mesure de vérifier si le Premier ministre Saad Hariri (...) est libre de ses mouvements en Arabie saoudite », a déclaré hier le porte-parole du secrétaire général de l'ONU, Stéphane Dujarric. Selon la chaîne LBC, Washington est « de plus en plus inquiet » par la tournure que prend cette affaire, qui sera soulevée aujourd'hui au département d'État avec le ministre saoudien des Affaires du Golfe, Thamer al-Sabhane. Entre-temps, après l'Arabie saoudite et Bahreïn, plusieurs pays du Golfe ont recommandé hier à leurs ressortissants au Liban de quitter le pays, et ont commencé à acheminer à l'aéroport de plus grands appareils pour faire face au rush.

Pour sa part, l'ambassadeur de Russie à Beyrouth, Alexandre Zasypkine, a affirmé hier que l'affaire « touche à la souveraineté du Liban » et pourrait éventuellement faire l'objet d'un débat au Conseil de sécurité de l'ONU. « C'est une ingérence flagrante dans les affaires internes du Liban », a dit l'ambassadeur, qui fait partie des représentants diplomatiques qui seront reçus aujourd'hui au palais de Baabda, au cinquième jour des larges consultations que mène le chef de l'État au sujet de la « démission » qu'il croit forcée de M. Hariri.

 

(Lire aussi : Le Hezbollah appelle l'Arabie saoudite à ne pas entraîner le Liban dans les « crises » qu'elle traverse)

 

Doutes persistants
Car Beyrouth ne parvient pas à ajouter foi à cette démarche de M. Hariri, qu'il a présentée dans une déclaration télévisée retransmise par la chaîne publique saoudienne al-Arabiya, et après laquelle tous les contacts avec lui sont devenus affaires d'État.

C'est ainsi que le courant du Futur, dont la direction a été réunie hier au grand complet, est de plus en plus inquiet de la prolongation de son absence, au point d'insister sur « la nécessité de son retour », en y voyant rien moins qu'une question de « dignité nationale ». Selon des indiscrétions parvenues à L'OLJ, les membres du directoire de ce courant souhaitent prendre leur mal en patience, tandis que d'autres ne sont plus loin de croire que le chef du courant du Futur n'est plus libre de ses mouvements et de ses décisions, et y voient une violation de l'article 197 de la convention de Vienne. Cette dernière lui garantit une immunité totale contre toute arrestation ou tout interrogatoire ou mauvais traitement, durant son séjour dans un pays étranger.

On se félicite, dans ces milieux, que le chef de l'État ait refusé de traiter l'annonce de M. Hariri avant qu'il ne rentre au Liban présenter officiellement sa démission. Une position qui, de facto, assure toujours au Premier ministre l'immunité que lui confèrent les conventions internationales.
Diverses rumeurs circulent au sujet de la situation du Premier ministre. Selon une source qui lui est proche, les Saoudiens ont ordonné au dirigeant libanais de présenter sa démission et l'ont placé en résidence surveillée, le mettant devant des choix impossibles, comme celui de rentrer au Liban pour se faire le champion de l'opposition au Hezbollah, ou de renoncer à sa nationalité saoudienne.

 

(Lire aussi : Bassil : Nous demandons le retour de Saad Hariri à Beyrouth)

 

Aoun au comble de l'indignation
Pour sa part, le chef de l'État est, selon ses visiteurs, personnellement au comble de l'indignation, mais continue d'afficher, en public, une attitude de calme et de travail méthodique. Il recevra aujourd'hui les membres du corps diplomatique, auxquels il demandera d'appuyer la protestation libanaise contre la violation de la convention de Vienne.

À Baabda, on répète que M. Hariri n'a pas appelé le président Aoun depuis samedi dernier, et que tant qu'il ne lui aura pas parlé de vive voix, M. Hariri est toujours considéré comme le Premier ministre du Liban.
Selon certains des visiteurs reçus à Baabda, hier, le chef de l'État est en colère contre la manière dont M. Hariri a été traité, estimant que le Premier ministre ne représente pas sa personne, mais la dignité et le prestige de l'État tout entier, du peuple libanais et de la communauté qu'il représente. L'offense n'est pas faite à M. Hariri, mais à tout le Liban, martèle M. Aoun.

« Il n'y a pas de doute, M. Hariri est séquestré, et plus que séquestré, sinon qu'est-ce qui l'empêche de prendre contact avec le président de la République de son pays ? A-t-on jamais vu un chef de gouvernement communiquer avec son peuple par WhatsApp ? » seraient certaines des réflexions que l'on entend au palais présidentiel, où l'on assure que ce qui se passe n'est pas loin d'être « un acte hostile au Liban », voire un « casus belli ».

 

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commentaires (13)

Le Liban, unanime, réclame le retour de Hariri à Beyrouth er depuis Riyad, mobilise BIZARRE CETTE PASSION AMOUREUSE POUR SAAD DE LA PART DES FORCES DU 8 MARS QUI JADIS LUI SOUHAITAENT DES TICKETS ALLER SIMPLE EN ESPERANT QU'IL NE RENTRE PLUS AU PAYS LA SEULE REPONSE PLAUSIBLE RESTE L'IMMENSE SERVICE QUE SHEIKH SAAD LEUR A RENDU EN FAISANT PARVENIR LEUR CANDIDAT A LA PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE ET EN LEUR PERMETTANT D'ENVAHIR D'INFILTRER ET DE CONTROLER TOUS LES ROUAGES ET LES SECTEURS CLEFS DE L"ADMINSITRATION PUBLIQUE ET DE L'ETAT EN FAIT SHEIKH SAAD HARAKIRI AURAIT DU DEMISSIONNER AU LENDEMAIN DE SA NOMINATION POUR EMPECHER CETTE MAINMISE IRANIENNE TOTALITAIRE SUR LE PAYS AINSI IL AURAIT REALISEE SON REVE DE RETOUR A TOUT PRIX AU POUVOIR AVEC SON COPAIN SIRE GAGA TOUT EN PRESERVANT CE QUI RESTE DE SOUVERAINETE DU PAYS ET D'INDEPENDANCE DU LIBAN

Henrik Yowakim

13 h 12, le 12 novembre 2017

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Commentaires (13)

  • Le Liban, unanime, réclame le retour de Hariri à Beyrouth er depuis Riyad, mobilise BIZARRE CETTE PASSION AMOUREUSE POUR SAAD DE LA PART DES FORCES DU 8 MARS QUI JADIS LUI SOUHAITAENT DES TICKETS ALLER SIMPLE EN ESPERANT QU'IL NE RENTRE PLUS AU PAYS LA SEULE REPONSE PLAUSIBLE RESTE L'IMMENSE SERVICE QUE SHEIKH SAAD LEUR A RENDU EN FAISANT PARVENIR LEUR CANDIDAT A LA PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE ET EN LEUR PERMETTANT D'ENVAHIR D'INFILTRER ET DE CONTROLER TOUS LES ROUAGES ET LES SECTEURS CLEFS DE L"ADMINSITRATION PUBLIQUE ET DE L'ETAT EN FAIT SHEIKH SAAD HARAKIRI AURAIT DU DEMISSIONNER AU LENDEMAIN DE SA NOMINATION POUR EMPECHER CETTE MAINMISE IRANIENNE TOTALITAIRE SUR LE PAYS AINSI IL AURAIT REALISEE SON REVE DE RETOUR A TOUT PRIX AU POUVOIR AVEC SON COPAIN SIRE GAGA TOUT EN PRESERVANT CE QUI RESTE DE SOUVERAINETE DU PAYS ET D'INDEPENDANCE DU LIBAN

    Henrik Yowakim

    13 h 12, le 12 novembre 2017

  • Le Liban unanime... Non mais sans blagues!!!!!???

    Wlek Sanferlou

    04 h 03, le 11 novembre 2017

  • Cas sans précédent - un premier ministre est enlevé et séquestré par une puissance étrangère, qui se dit ensuite dans un état de guerre avec l'état du PM ! Imaginons si cela avait été l'Iran qui avait fait cela...

    Jean abou Fayez

    02 h 46, le 11 novembre 2017

  • Le problème étant : Le premier est un citoyen saoudien, il peut être inculpé de trahison s’il gouverne et coopère avec une milice ennemie de l’Arabie saoudite, surtout que MBS ne fait pas dans la demi-mesure. Voici la logique de cet imbroglio politique libanais.

    DAMMOUS Hanna

    16 h 44, le 10 novembre 2017

  • Le monde est un endroit magnifique pour lequel il vaut la peine de se battre. " Ernest Hemingway Je dirais : "Le Liban est pays magnifique pour lequel il vaut la peine de se battre"

    FAKHOURI

    15 h 54, le 10 novembre 2017

  • ESPERANT QU,IL Y A UNE GOUTE PROPRE DE SANG ET DE FIERTÉ ENCORE DANS LES VEINES DE CES LIBANAIS MERCENAIRES IRANO/SAOUDIENS, POUR VOIR ET SENTIR LE MAL QU'ILS ONT FAIT À LEUR PAYS. MIEUX VAUT TARD QUE JAMAIS POUR DÉMISSIONNER DE CE RÔLE DIABOLIQUE ET DE PENSER À VOTRE PAYS D'ABORD.

    Gebran Eid

    12 h 17, le 10 novembre 2017

  • en etant mechant et cinique MAIS objectif : je ne sais plus vraiment lequel des 2 pays nous ecrase le plus de son irrespect , lequel de ces 2 pays nous mene le plus vers l'enfer , duquel de ces 2 pays nos politiques sont le plus hypotheques , l'un -peut etre- sequestre notre 1er ministre , pour plus d'une raison l'autre fait de sorte que des milliers de jeunes libanais vont a l'abattoir parceque exige par le chef spirituel de ce pays. par qui des 2 nous prefererions etre soumis ?

    Gaby SIOUFI

    10 h 24, le 10 novembre 2017

  • Aoun est outré pour "... la dignité et le prestige de l'État tout entier"! Elle était ou la dignité de l’état lorsque le Hezbollah tuait les membres du 14 Mars et personne n'a rien fait a ce jour? Il est de ceux qui dénigre le TSL. Elle était ou la dignité de l’état lorsqu'en 2006 le Hezbollah provoquait une guerre inutile détruisant les infrastructures du pays pour un "si je savais". Cela ne la pas empêcher de se moquer des larmes sincères de Saniora alors. Elle était ou la dignité de l’état lorsque le Hezbollah envahissait Beyrouth tuant et brûlant tout sur son passage pour un employé d’état? Si je me rappelle bien il encourageait alors le parti Iranien de mettre la main sur le pays. Elle était ou la dignité du pays lorsque le Hezbollah et lui même ne respectaient pas le résultat des élections de 2009 qu'ils avaient perdu grandement en bloquant le pays des mois durant. Elle est ou la dignité du pays lorsque se voyant perdre les élections présidentielle le Hezbollah bloquent le pays jusqu’à le faire élire a lui? Pour finir, simplement et objectivement, elle ou la dignité du pays lorsque son peuple accepte d'avoir un tel Président!

    Pierre Hadjigeorgiou

    09 h 48, le 10 novembre 2017

  • MAIS JE DEMANDE AUSSI UN NOUVEAU GOUVERNEMENT SANS PARTICIPATION DE LA MILICE ET L,APPLICATION DE LA 1701 DONC LE DESARMEMENT DE CETTE MILICE ETRANGERE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 44, le 10 novembre 2017

  • C'est encore la France qui va peut être sauver le Liban .

    Eleni Caridopoulou

    08 h 54, le 10 novembre 2017

  • TOUS LES LIBANAIS SONT EN COLERE ! JE PROTESTE ET JE DEMANDE LE RETOUR DE HARIRI ! DANS CETTE AFFAIRE L,ARABIE JUGE MAL LA REACTION DU PEUPLE LIBANAIS ET SORTIRA PERDANTE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 49, le 10 novembre 2017

  • Pourquoi chercher midi à quatorze heures ? Notre pays le Liban, pays arabe, tolère sur son sol une milice puissament armée par l'Iran et qui sous prétexte de "résister à Israël ou de libérer la Palestine" s'en va faire la guerre en Syrie, Irak et au Yémen etc. Quel autre pays accepterait une telle situation ? Et voilà que nous commençons déjà à en subir les conséquences dramatiques ici au Liban. Monsieur Michel Aoun, cela ne sert à rien de contacter toutes les chancelleries et de chercher de l'aide morale auprès d'autres "pays frères". Il n'y a qu'une solution, si vous tenez réellement à sauver notre pays dont vous êtes le Président: mettre au pas ce "parti de DIEU" qui a mis notre Liban dans ce pétrin dramatique, uniquement pour exécuter les ordres de son commanditaire, l'Iran. Nous le peuple libanais n'en pouvons plus de subir dans notre pays les retombées des rivalités entre l'Iran chiite et l'Arabie Séoudite sunnite ! Irène Saïd

    Irene Said

    08 h 40, le 10 novembre 2017

  • si la présidence affirme que Hariri est bien en detention c'est que peut être c'est vrai je ne veux pas mettre en doute les declarations officielles ... mais le patriarche vas nous en apprendre plus apres sa visite ... mais si vraiment il est détenue, alors c'est grave c'est tellement grave de la part d'un pays dit ami ...

    Bery tus

    03 h 14, le 10 novembre 2017

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