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À La Une - Crise gouvernementale

Hariri ne serait pas à bord de l'avion qui a atterri à Beyrouth

Aoun a poursuivi ses concertations à Baabda.

Le Premier ministre libanais démissionnaire, Saad Hariri, lors de sa réunion mardi avec le prince héritier d'Abou Dhabi, Mohammad ben Zayed al-Nahyane, aux Emirats arabes unis. AFP / WAM / Mohammed Al-HAMMADI

Un avion, qui serait l'avion privé du Premier ministre libanais démissionnaire Saad Hariri, a atterri dans la nuit de mercredi à jeudi, à Beyrouth, en provenance d'Arabie saoudite. Mais Saad Hariri n'était pas à bord, selon plusieurs médias locaux. Plusieurs médias avaient rapporté quelques heures plus tôt le départ de l'avion de Riyad sans pouvoir confirmer si cet appareil transportait le Premier ministre démissionnaire.

Alors que les concertations politiques se poursuivaient mercredi, quatre jours après la démission surprise du Premier ministre, des informations, rapportées par les visiteurs du président du Parlement, Nabih Berry, avaient fait état d'un retour de M. Hariri, dans les heures à venir, au Liban, afin de remettre officiellement sa démission, avant de repartir.

Saad Hariri a présenté sa démission samedi depuis Riyad, accusant le Hezbollah et l'Iran de "mainmise" sur le Liban, et soulignant que sa vie est en danger. Le chef de l'État, Michel Aoun, a, depuis, précisé qu'il attendrait le retour de M. Hariri pour se prononcer sur sa démission.

Même son de cloche de la part de Nabih Berry qui a réaffirmé mercredi, lors de sa réunion hebdomadaire avec des députés, que la démission de Saad Hariri ne sera valide que lorsqu'il la présentera "selon les normes" au président de la République.

 

"Un gouvernement politique"
"Les Libanais, malgré toutes les crises auxquelles ils ont été confrontés, ont réussi à protéger la scène interne et à dépasser toutes les difficultés, armés de leur unité, a déclaré M. Berry mercredi. Aujourd'hui, nous devons protéger cette unité". Le chef du Législatif a également réaffirmé attendre le retour du Premier ministre Saad Hariri "pour que sa démission soit confirmée". "Sinon elle sera considérée comme non valide", a-t-il ajouté, affirmant que "lorsqu'il démissionnera selon les normes les consultations (pour la nomination d'un nouveau Premier ministre et la formation d'un gouvernement) pourront débuter". 

"Sous cette forme, la démission de M. Hariri ne change rien aux prérogatives du gouvernement qui est toujours en place", a insisté M. Berry. Et de poursuivre : "La crise politique née de cette démission ne peut être résolue que par un gouvernement politique". Il s'oppose ainsi de manière indirecte à l'option d'un gouvernement de technocrates évoquée ces derniers jours.

Par ailleurs, l'ambassadeur de la France à Beyrouth, Bruno Foucher, a été reçu par M. Berry à Aïn el-Tiné et l'a invité à effectuer une visite en France.

 

(Lire aussi : Au Liban, une crise institutionnelle en vue?)

 

Les concertations se poursuivent à Baabda
Pendant ce temps, à Baabda, Michel Aoun poursuivait mercredi ses concertations avec les responsables politiques.

Le chef du Parti national libéral (PNL), Dory Chamoun, celui du mouvement de l'Indépendance, Michel Moawad, le président de l'Organisation populaire nassérienne (OPN), Oussama Saad, l'ancien ministre Abdel Rahim Mrad, ont notamment été reçus à Baabda dans la matinée. Le président Aoun s'est également entretenu avec le secrétaire général du Parti communiste, Hanna Gharib, l'ancien ministre Fayçal Karamé et l’ancien ministre Wi'am Wahab.

Dans l'après-midi, le chef de l'État a reçu les présidents les présidents du parti Waad, Joe Hobieka, du parti arménien Henchak, Sebouh Kalbakian, et du Ramgavar, autre parti arménien, Avédis Daksian. M. Aoun s'est ensuite entretenu avec le président du Rassemblement des ulémas musulmans (pro-Hezbollah), le cheikh Hassan Abdallah.

Dans la soirée, le président libanais a reçu, tour à tour, le chef du mouvement du Peuple, Ibrahim Halabi, le chef de l'Association caritative islamique, cheikh Houssameddine Karakira et le secrétaire régional du Parti socialiste de la résurrection arabe (Baas), Naaman Chalak.

Aucune des personnalités reçues n'a fait de déclaration. Selon des sources de Baabda, citées par la LBC, M. Aoun a informé tous ses visiteurs qu'il attend toujours avant de trancher sur la démission de M. Hariri, "car la façon dont elle a été annoncée samedi n'est pas conforme aux normes".

Jeudi, le chef de l'Etat doit s'entretenir avec le patriarche maronite, Mgr Raï.

Mardi, des anciens présidents, ex-Premiers ministres et anciens présidents du Parlement avaient été reçus ou contactés par Michel Aoun, de même que les chefs des différentes composantes de la scène politique libanaise et plusieurs députés.

 

(Lire aussi : La rue sunnite oscille entre sympathie, colère et... lassitude)

 

Et à Dar el-Fatwa
Parallèlement, plusieurs responsables politiques libanais ont été reçus par le mufti de la République Abdellatif Deriane, mercredi à Dar el-Fatwa, pour évoquer le même dossier. "Nous tenons à l'unité nationale et le mufti suit tous les développements, a déclaré le ministre d'État pour la Lutte contre la corruption, Nicolas Tuéni. La formation d'un nouveau gouvernement dépend du retour du Premier ministre Hariri".

L'ancien ministre Abdel Rahim Mrad a, lui, affirmé, après avoir rencontré le mufti, que "tout le monde tient à adopter une position unifiée face à la situation". "Nous sommes attachés à M. Hariri à la présidence du Conseil et nous l'attendons pour savoir ce qu'il s'est passé", a pour sa part déclaré le député Wi'am Wahab appelant à un dialogue entre l'Arabie et l'Iran. "Il faut recourir à la raison, la sagesse et la perspicacité, a déclaré de son côté le député Ghazi Aridi. Nous savons comment assumer nos responsabilités nationales en ces circonstances".

Ces deux derniers jours, le mufti s'était entretenu avec de nombreux responsables, notamment la députée de Saïda Bahia Hariri, le ministre démissionnaire de l'Intérieur, Nohad Machnouk, l'ancien Premier ministre Nagib Mikati et l'ancien président Amine Gemayel.

La démission de Saad Hariri intervient dans un contexte de fortes tensions sur plusieurs dossiers entre les deux poids lourds de la région, l'Arabie saoudite sunnite, qui soutient M. Hariri, et l'Iran chiite, grand allié du Hezbollah. Les deux puissances régionales sont farouchement opposées sur des questions comme la Syrie, le Yémen et le Liban, où elles soutiennent des camps adverses. Dimanche, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a accusé l'Arabie saoudite d'avoir contraint M. Hariri à la démission.

Mardi, M. Hariri s'est rendu à Abou Dhabi (Émirats arabes unis) où il a été reçu par le prince héritier d'Abou Dhabi, Mohammad ben Zayed al-Nahyane, qui a souligné devant son hôte l'appui de son pays au Liban "face aux ingérences extérieures", en allusion à l'Iran.

Ce déplacement du Premier ministre démissionnaire a mis fin aux rumeurs persistantes faisant état d'une assignation à résidence de M. Hariri, sa démission ayant coïncidé avec une purge sans précédent en Arabie saoudite, où émirs, ministres et hommes d'affaires ont été arrêtés dans une opération anticorruption.

 

 

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Un avion, qui serait l'avion privé du Premier ministre libanais démissionnaire Saad Hariri, a atterri dans la nuit de mercredi à jeudi, à Beyrouth, en provenance d'Arabie saoudite. Mais Saad Hariri n'était pas à bord, selon plusieurs médias locaux. Plusieurs médias avaient rapporté quelques heures plus tôt le départ de l'avion de Riyad sans pouvoir confirmer si cet appareil...

commentaires (6)

Incroyable, et tant qu’ à y être, pourquoi le Président n’organise-t-il pas un bal masqué à Baabda? Que de personnalités, de courants politiques, de chefs communautaires à consulter! C’est la foire du midi, et plus on embrasse, plus mal on étreint! À quoi sert tout ce cirque médiatique? Le mal est fait. Il est temps que tout ce beau monde réalise qu’il y a un peuple divisé et qu’il est faut voir à chacun de mettre de l’eau dans son vin si on veut éviter une catastrophe nationale!

Saliba Nouhad

01 h 22, le 09 novembre 2017

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Commentaires (6)

  • Incroyable, et tant qu’ à y être, pourquoi le Président n’organise-t-il pas un bal masqué à Baabda? Que de personnalités, de courants politiques, de chefs communautaires à consulter! C’est la foire du midi, et plus on embrasse, plus mal on étreint! À quoi sert tout ce cirque médiatique? Le mal est fait. Il est temps que tout ce beau monde réalise qu’il y a un peuple divisé et qu’il est faut voir à chacun de mettre de l’eau dans son vin si on veut éviter une catastrophe nationale!

    Saliba Nouhad

    01 h 22, le 09 novembre 2017

  • Merci pour vos remarques, les erreurs ont été corrigées. Bien à vous

    L'Orient-Le Jour

    17 h 05, le 08 novembre 2017

  • PARAGRAPHE 6 LIGNE 2 AIN EL TINE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    16 h 56, le 08 novembre 2017

  • PARAGRAPHE 5 LIGNE 2 A ENCORE DIT MR. HARIRI OU MR. BERRY ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    16 h 54, le 08 novembre 2017

  • Bonne nouvelle pour dissiper les doutes .

    Antoine Sabbagha

    16 h 26, le 08 novembre 2017

  • hehe et maintenant ya sayyed qui a tjrs raison !?! on vas dire quoi j'aime bien les "OU" ET LES "SI J'AVAIS SU" ... DITES PLUTOT YA SAYYED QUE VOUS N'EN SAVEZ RIEN MAIS ABSOLUMENT RIEN DE CETTE DEMISSION

    Bery tus

    15 h 43, le 08 novembre 2017

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