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Liban - Concertations

La décision d’attendre, avant d’accepter la démission de Hariri, cautionnée

Bahia Hariri reçue par M. Aoun. Photo Dalati et Nohra

Les répliques du séisme provoqué par la démission du Premier ministre Saad Hariri samedi, à partir de Riyad, se faisaient toujours sentir hier, provoquant une intensification des contacts entre les personnalités politiques du pays, s'articulant sur trois axes : le palais de Baabda, à l'invitation du président de la République, Michel Aoun ; le domicile du président du Parlement, Nabih Berry, à Aïn el-Tiné ; et Dar el-Fatwa, où le mufti de la République Abdellatif Deriane a reçu quantité de leaders et délégations. Partout, les déclarations étaient unanimes pour appeler au calme et à l'unité.
Des sources du palais présidentiel notaient par ailleurs que le gouvernement est toujours en place tant que le président n'a pas annoncé avoir accepté la démission de M. Hariri. Voilà pourquoi on n'y parle pas d'alternative tant que le président n'aura pas eu un entretien avec le Premier ministre, afin de comprendre les raisons de son geste, apprend-on. Selon notre correspondante Hoda Chedid, cette décision a fait quasiment l'unanimité auprès des visiteurs du président, même si certains, comme l'ancien chef de l'État Amine Gemayel, ont préconisé de ne pas attendre indéfiniment avant les consultations obligatoires (voir par ailleurs). Ce à quoi le président aurait répondu que le délai n'est pas indéfini, étant donné qu'il y a des échéances telles que les élections législatives, qui se tiendront à temps, selon le député Hagop Pakradounian, à l'issue de son entretien.
Il a par ailleurs été annoncé en soirée que le président Aoun a reçu un appel de son homologue iranien Hassan Rohani, qui lui a assuré être « soucieux de l'unité des Libanais ».

« Rester unis »
Les concertations à Baabda ont commencé tôt hier, avec une visite de l'ancien président Gemayel. Celui-ci a estimé « comprendre le défi auquel fait face le président Aoun », préconisant de « rester unis pour sortir de cette crise ». M. Aoun a également reçu, séparément, les anciens présidents Émile Lahoud et Michel Sleiman. Ce dernier a déclaré avoir conseillé au président, en cas de démission définitive, la formation d'un gouvernement de technocrates en vue de tenir les élections dans les délais.
L'ancien président du Parlement Hussein Husseini a quitté Baabda sans faire de déclaration, alors que l'ex-Premier ministre Nagib Mikati a dit « comprendre les raisons du délai décidé par le président avant d'accepter cette démission ». L'ancien Premier ministre Fouad Siniora, chef du bloc du Futur, a, pour sa part, souligné que « la priorité est au retour du Premier ministre Hariri ».
Pas de déclarations l'après-midi suite aux entretiens à Baabda, où se sont rendus Taymour Joumblatt et l'ancien ministre Ghazi Aridi, envoyés par le leader druze Walid Joumblatt, la députée Bahia Hariri, le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, celui des Marada, Sleiman Frangié, ainsi que les responsables des autres formations politiques, Mohammad Raad, Assaad Hardane, Talal Arslane, Samy Gemayel et Gebran Bassil.
Le président du Courant patriotique libre s'était auparavant rendu à Dar el-Fatwa à la tête d'une délégation pour y rencontrer le mufti de la République. M. Bassil y a déclaré que « l'unité des Libanais est venue à bout de cette nouvelle crise, et je crois que nous pouvons la surmonter ».
Le mufti Deriane lui-même a réitéré son appel au calme, assurant à ses visiteurs « approuver les prises de position des présidents de la République et du Parlement qui ont décidé de patienter avant de traiter la crise ». Parmi les autres visiteurs de Dar el-Fatwa, le président Amine Gemayel, Samir Geagea, une délégation représentant le cheikh Akl druze et des délégations de Beyrouth. Tous les visiteurs ont rendu hommage à la « sagesse » du mufti Deriane.
À Aïn el-Tiné, les nombreux visiteurs sont restés silencieux, ne faisant aucune déclaration à la presse. Le député Waël Bou Faour, l'ambassadeur de Russie Alexandre Zasipkine, le député Ghazi Aridi et Taymour Joumblatt (représentant Walid Joumblatt) ont tour à tour été reçus par M. Berry.

Les répliques du séisme provoqué par la démission du Premier ministre Saad Hariri samedi, à partir de Riyad, se faisaient toujours sentir hier, provoquant une intensification des contacts entre les personnalités politiques du pays, s'articulant sur trois axes : le palais de Baabda, à l'invitation du président de la République, Michel Aoun ; le domicile du président du Parlement, Nabih...

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