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À La Une - Liban

Crise gouvernementale : journée marathon de concertations à Baabda

Le président libanais s'est entretenu par téléphone avec son homologue iranien, Hassan Rohani, qui a insisté sur "l'importance de l'unité du peuple libanais".

Trois jours après la démission surprise du Premier ministre libanais, Saad Hariri, annoncée à partir de l'Arabie saoudite, le président libanais Michel Aoun a entamé mardi 7 novembre 2017 des concertations politiques avec toutes les composantes du pays. Premier reçu à Baabda, l'ancien président Amine Gemayel. Photo Dalati et Nohra

Trois jours après la démission surprise du Premier ministre libanais, Saad Hariri, annoncée à partir de l'Arabie saoudite, le président libanais Michel Aoun a entamé des concertations politiques avec toutes les composantes du pays. Les discussions du chef de l’État ne sont toutefois pas consacrées à la nomination d'un nouveau chef de gouvernement, M. Aoun ayant déjà prévenu qu'il attendrait le retour de M. Hariri au Liban avant d'accepter ou de refuser sa démission.

 

Le retour de Hariri "est une priorité"
Premier reçu par M. Aoun, l'ancien président Amine Gemayel. "Tout compromis a une fin. C'est la raison pour laquelle Saad Hariri a présenté sa démission. Je ne l'envie pas", a déclaré M. Gemayel à l'issue de cet entretien. "La coopération est requise pour une sortie de crise. On entend des propos de la part d'un camp qui considère qu'il a remporté la victoire dans la région. Demande-t-on au Liban de payer le prix de ces victoires?", a-t-il ajouté.

M. Aoun a ensuite reçu deux autres anciens chefs de l’État: Émile Lahoud, dont c'est la première visite à Baabda depuis la fin de son mandat présidentiel en 2007, puis Michel Sleiman. "Je suis certain que cette crise sera surmontée", a déclaré ce dernier à l'issue de sa rencontre. "Si M. Hariri maintient sa démission, je pense qu'un gouvernement neutre ou composé de technocrates serait la meilleure solution", a-t-il ajouté.

Le chef de l’État a, dans la foulée, reçu l'ancien chef du Parlement Hussein Husseini, qui ne s'est pas exprimé à l'issue de son entretien. Lundi, M. Aoun avait reçu le président de la Chambre, Nabih Berry, à Baabda. Ce dernier avait indiqué que "l'entente avec le président Aoun est totale dans cette crise".

Le président a également reçu plusieurs anciens Premiers ministres. Nagib Mikati a salué la "sagesse" de Michel Aoun qui lui a expliqué pourquoi il se montrait prudent avant d'acter la démission de Saad Hariri. "Nous avons évoqué la crise actuelle et les moyens pour s'en sortir, et j'ai évoqué avec le président Aoun les causes de la démission de M. Hariri, et comment y remédier à l'avenir", a déclaré M. Mikati, lors d'un point de presse à l'issue de son entretien à Baabda. "Le président m'a fait savoir qu'il restait prudent avant d'entamer des consultations, et cela est signe de sagesse. Protéger la Constitution relève de la responsabilité du chef de l'État. Je suis confiant et serein que nous sortirons de cette crise, si Dieu le veut", a conclu M. Mikati.

 

 (Lire aussi : Hariri revient à Riyad après un saut à Abou Dhabi)

 

Le président de la République a ensuite reçu Fouad Siniora. "Je suis en contact permanent avec Saad Hariri", a-t-il déclaré à l'issue de son entretien, assurant que ce dernier va prochainement revenir au Liban. "Son retour est une priorité", a-t-il déclaré. "Nous devons faire attention aux tensions auxquelles nous sommes confrontés sur le territoire libanais. Nous devons respecter la Constitution et l'accord de Taëf, et mettre fin à la situation dans laquelle nous sommes", a-t-il ajouté.

L'ancien chef du gouvernement Tammam Salam ne se trouve pas au Liban en ce moment.

Le chef de l'Etat a ensuite reçu Bahia Hariri, députée de Saïda, au Liban-Sud, et tante de Saad Hariri, dont le nom a été évoqué pour la succession de son neveu à la tête de l'exécutif.

Michel Aoun a également reçu Taymour Joumblatt, le fils du leader druze Walid Joumblatt, accompagné du député Ghazi Aridi. "Le dialogue doit être privilégié pour surmonter tous les défis. Nous sommes venus confirmer notre engagement à parvenir à un compromis dans le cadre des institutions constitutionnelles", indique un communiqué publié dans l'après-midi par le PSP de M. Joumblatt.

 

(Lire aussi : La démission de Hariri inquiète Moody’s, les banques restent sereines)

 

Les législatives "ne seront pas reportées"
Dans l'après-midi, c'était au tour du chef des Forces libanaises, Samir Geagea, de se rendre à Baabda. "Aujourd'hui, c'était pour la photo. Demain, je parlerai sur la MTV", a déclaré le leader des FL à l'issue de sa rencontre avec le chef de l’État.

Après s'être entretenu avec le ministre des Déplacés et chef druze Talal Arslan, qui a salué la prise de position de Michel Aoun, ce dernier a reçu le secrétaire général du parti arménien Tachnag, Hagop Pakradounian. "Il faut prendre le temps de comprendre la vérité sur la démission de Saad Hariri", a-t-il déclaré à l'issue de son entretien, ajoutant que "le président a plusieurs options constitutionnelles". Soulignant que la crise est d'ordre politique, le député du Metn a assuré que les législatives ne seront pas reportées. Le scrutin est prévu en principe au printemps prochain.

Le président Aoun s'est ensuite entretenu avec le chef des Marada, Sleiman Frangié, qui a quitté Baabda sans faire de déclarations.

Après des discussions avec le député du Hezbollah, Mohammad Raad, et le député du Parti socialiste nationaliste syrien (PSNS) Assaad Hardane, Michel Aoun a reçu le chef des Kataëb, Samy Gemayel, qui est parti sans faire de déclaration, tout comme Gebran Bassil, chef du Courant patriotique libre, dernier à avoir été reçu à Baabda.


Par ailleurs, le président libanais s'est entretenu par téléphone avec son homologue iranien, Hassan Rohani, qui a insisté sur "l'importance de l'unité du peuple libanais", après la crise qu'a provoquée la démission surprise de Saad Hariri. "L'unité entre toutes les composantes du peuple libanais est une garantie qui permet de dépasser les discordes internationales et les problèmes régionaux", a dit M. Rohani au chef de l’État, dans des propos rapportés par plusieurs médias libanais.

La démission de Saad Hariri intervient dans un contexte de fortes tensions sur plusieurs dossiers entre les deux poids lourds de la région, l'Arabie saoudite sunnite, qui soutient M. Hariri, et l'Iran chiite, grand allié du Hezbollah. Les deux puissances régionales sont farouchement opposées sur des questions comme la Syrie, le Yémen et le Liban, où elles soutiennent des camps adverses. Dimanche, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a accusé l'Arabie saoudite d'avoir contraint M. Hariri à la démission.

 

 

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commentaires (4)

A part finjane kahweh et quelques kaak, ils ont discute de quoi? Tous savent que c est une perte de temps.

IMB a SPO

15 h 53, le 08 novembre 2017

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Commentaires (4)

  • A part finjane kahweh et quelques kaak, ils ont discute de quoi? Tous savent que c est une perte de temps.

    IMB a SPO

    15 h 53, le 08 novembre 2017

  • J'espère, comme Michel Sleimane, que l'on ne va pas recommencer à vouloir faire un gouvernement "d'union nationale", dont l'inefficacité est prouvée depuis de longues années. Un gouvernement de techniciens (et non de "technocrates") n'est pas la meilleure solution, c'est la SEULE solution.

    Yves Prevost

    08 h 00, le 08 novembre 2017

  • MAIS dite donc c’est de vrai caméléon c’est Kataëb !!! Samy fustige le gouvernement et son père vient voir le président ... S’IL FERONT PARTIE DU FUTURE GOUV ALORS CHEYKH SAMI NE DEVRAIT PLUS PARLER DU TOUT

    Bery tus

    22 h 44, le 07 novembre 2017

  • LA SITUATION EST DES PLUS COMPLEXES ET DES PLUS DANGEREUSES ! RIEN NE SAUVERAIT LE LIBAN QUE LA FORMATION D,UNE NOUVELLE EQUIPE GOUVERNEMENTALE FORMEE UNIQUEMENT DE PARTIS POLITIQUES OU DE TECHNOCRATES NON AFFILIES A AUCUN PARTI...

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 39, le 07 novembre 2017

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