Rechercher
Rechercher

Économie - Transport

Fin de la crise entre les douanes et le port de Tripoli

Les camions embarqués sur des rouliers en provenance de Turquie sont à nouveau autorisés à dédouaner leurs marchandises dans la deuxième ville du pays.

Le rétropédalage du Conseil supérieur des douanes a mis fin au mécontentement de nombreux Tripolitains. Photo Thomas Hage Boutros

La crise aura été de courte durée. Vendredi, le Conseil supérieur des douanes au Liban est revenu sur sa décision, prise en début de semaine, de rediriger une partie du trafic en provenance des ports turcs vers celui de Beyrouth. « La décision (n° 6398/2017) visait particulièrement les camions embarqués à bord de rouliers – navires conçus pour transporter des véhicules terrestres – en provenance de Turquie et débarquant généralement au port de Tripoli (NDLR : le deuxième après celui de la capitale) où leur cargaison est dédouanée », a expliqué à L'Orient-Le Jour le directeur de cette infrastructure, Ahmad Tamer.
Selon une copie de la nouvelle décision que L'Orient-Le Jour a pu consulter – et signée par le président de l'instance, Assad el-Tfaili –, le Conseil supérieur des douanes affirme avoir pris sa décision à l'issue d'une « enquête », sans plus de précisions. Cette mesure est en principe effective dès ce matin, 8h00. « Toutes les arrivées de rouliers avaient été suspendues depuis lundi, mais l'activité du terminal porte-conteneur n'a pas été perturbée », indique une source au port.

Le rétropédalage du Conseil supérieur des douanes vient en outre mettre un terme à une vague de mécontentement au sein de la population tripolitaine, générée par sa première décision, peu après sa publication. « La décision des douanes d'obliger les camions à débarquer à Beyrouth a porté préjudice à la réputation de la ville et de son port et porte un coup à l'activité économique dans le Liban-Nord », avait déclaré le président de la Chambre de commerce de Tripoli et du Liban-Nord, Toufic Dabboussi, un des premiers à réagir après l'ancien ministre de la Justice originaire de la ville, Achraf Rifi.

Annonce de grève

Mercredi, le syndicat des employés du port de Tripoli avait en outre annoncé dans un communiqué son intention de se mettre en grève dès aujourd'hui, et ce jusqu'à ce que le Conseil supérieur des douanes revienne sur sa décision – une initiative soutenue dès le lendemain par les commerçants de la ville.
L'ampleur de cette levée de boucliers s'explique par deux facteurs, le premier étant l'importance des rouliers dans les échanges entre le port de Tripoli et les ports turcs. « Le nouveau terminal conteneur est complètement opérationnel depuis juillet seulement, et il va falloir attendre un peu avant de le voir tourner à plein régime », explique la source précitée. « Pour l'instant, les revenus du port de Tripoli doivent encore compter sur les cargos de petite taille et les rouliers », ajoute-t-elle, précisant que ce mode de transport fait vivre « de nombreux chauffeurs de camion du Liban-Nord ».

Les inspecteurs des douanes stationnés à Tripoli ont dédouané 167 187 tonnes de marchandises en provenance de Turquie à fin juillet, pour une valeur de 98,8 millions de dollars (soit 7,9 % du total des quantités à l'entrée et 13 % des revenus sur la même période). À l'export, la deuxième ville du pays a enregistré 113 366 tonnes de marchandises à fin juillet (34,6 % du total) pour une valeur de 29,2 millions de dollars (21,8 %).

Mais le mécontentement des principaux représentants du secteur privé à Tripoli s'explique également par leur méfiance vis-à-vis de l'administration des douanes, à qui ils reprochent notamment d'avoir tenté de saboter la mise en service du terminal conteneur en retardant notamment de plusieurs mois l'affectation d'inspecteurs supplémentaires dans la zone portuaire de Tripoli-Mina pour assurer les opérations de dédouanement. « Le tir a été corrigé depuis, mais l'affaire est restée ancrée dans la tête de beaucoup de Tripolitains qui interprètent certaines décisions comme une volonté de favoriser le port de Beyrouth », explique encore la source précitée. Une analyse qui revient souvent dans la bouche des habitants du Liban-Nord.

Enfin, certaines sources anonymes sur place ont évoqué la possibilité que les douanes aient décidé de rediriger temporairement les rouliers vers Beyrouth, dans le cadre d'une enquête interne à ses services, un scénario qu'aucun élément n'est venu confirmer jusqu'à présent.

 

Pour mémoire

Où en sont les grands chantiers de Tripoli ?

Le port de Tripoli veut changer de dimension

La crise aura été de courte durée. Vendredi, le Conseil supérieur des douanes au Liban est revenu sur sa décision, prise en début de semaine, de rediriger une partie du trafic en provenance des ports turcs vers celui de Beyrouth. « La décision (n° 6398/2017) visait particulièrement les camions embarqués à bord de rouliers – navires conçus pour transporter des véhicules terrestres...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut