Le ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman, a estimé hier que l'armée libanaise « est devenue partie intégrante du Hezbollah ». Il a prévenu que dans le cas d'une nouvelle guerre à la frontière nord d'Israël, son pays ferait face à « un seul front » englobant le Liban et la Syrie. Des propos, cités par un communiqué, dont l'impact a été minimisé par une source autorisée au sein de l'armée libanaise qui assure qu'aucune coordination militaire n'est établie avec le Hezbollah.
« Lors de la prochaine guerre au nord du pays, le Liban ne constituera pas le seul front. Il n'y a désormais plus qu'un seul front nord composé du Liban, de la Syrie, du Hezbollah, du régime de Bachar el-Assad et de tous ceux qui aident son régime », a affirmé M. Lieberman qui s'exprimait devant les troupes israéliennes hier à Tel-Aviv. L'armée libanaise a perdu « son indépendance et est devenue une partie intégrante du Hezbollah, qui lui donne ses ordres », a-t-il ajouté.
Contactée par L'Orient-Le Jour, une source autorisée au sein de l'armée a indiqué qu' « il n'y a aucune coordination militaire entre l'armée libanaise et le Hezbollah ». « Certes, nous avons bénéficié du fait que le Hezbollah a nettoyé la partie syrienne qui faisait face au jurd de Qaa et de Ras Baalbeck en août dernier, mais l'armée a prouvé qu'elle était capable de mener ses batailles toute seule et qu'elle n'avait besoin de l'aide de personne », a déclaré le responsable. Les propos israéliens concernant l'armée auraient pour but, selon le responsable interrogé, « de discréditer la troupe au niveau international afin de porter un coup aux aides qui lui sont prodiguées ». « Israël ne veut pas que notre armée soit forte, cela ne lui convient pas. Il veut que le Hezbollah continue d'être puissant afin d'avoir toujours un prétexte pour mener sa politique actuelle », a-t-il ajouté.
Une menace continue
Concernant les préparatifs israéliens à une guerre éventuelle, le responsable souligne que les menaces israéliennes ne sont pas nouvelles. « Israël est un vieil ennemi dont nous connaissons les jeux et les tactiques. Il y a une menace continue de sa part. Mais, si jamais il y a une nouvelle guerre, ce sont les institutions libanaises, dont l'armée, qui seront les premières à être touchées, et pas le Hezbollah. Israël tient l'État et l'armée pour responsables car le Hezbollah fait partie intégrante de la vie politique libanaise. Son but sera de mettre l'État à genoux », a-t-il dit.
Le ministre israélien de la Défense a, par ailleurs, évoqué le scénario d'un affrontement simultané dans le nord et dans le sud d'Israël, avec, d'une part, le Hezbollah, et, d'autre part, le Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza. « La bataille se déroulera sur les fronts Nord et Sud. Il n'y a plus de guerre sur un seul front, c'est notre hypothèse de base et c'est ce à quoi notre armée se prépare », a dit M. Lieberman. « Tous nos efforts vont dans le sens d'empêcher une prochaine guerre. Mais la situation actuelle est fragile. Cela pourrait arriver d'un instant à l'autre, entre aujourd'hui et demain », a-t-il conclu.
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commentaires (4)
Des Kim Jong-un et des Avigdor Liberman, il y en a beaucoup chez nous, en Perse et dans les pays dits arabes. A tous ce monde-là, je dis inlassablement que le Liban ne veut plus que les guerres des autres se déroulent sur son territoire. Ils veulent en découdre avec l'Etat hébreux, il y le Golan syrien aux deux tiers sont devenus israéliens, il y a la frontière de Jordanie, le frontière de Gaza, il y a la frontière égyptienne, il a la mer,et il y a les airs. Je leur dis du fond de mon coeur : Que Dieu vous comble de bonheur et vous éloigne de nous. (Allah yes'edkom wa yeb'edkom aanna).
Un Libanais
15 h 40, le 11 octobre 2017