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À La Une - Liban

Grille des salaires : toujours pas de décision du gouvernement

L'Exécutif tranchera au cours du prochain Conseil des ministres de jeudi, déclare Riachi.

Le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, et le Premier ministre, Saad Hariri, au Grand sérail, dans le centre-ville de Beyrouth, lors d'une réunion du Conseil des ministres, le 26 septembre 2017. Photo Dalati et Nohra

Le gouvernement libanais, qui s'est réuni mardi au Grand sérail, dans le cente-ville de Beyrouth, pour examiner le dossier de la grille des salaires de la fonction publique, quelques jours après l'annulation par le Conseil constitutionnel de la loi qui prévoit le financement de cette grille, n'a pas pris de décision à l'issue de la réunion. Il arrêtera sa décision jeudi à l'issue d'une nouvelle réunion gouvernementale qui se déroulera au palais de Baabda, en présence du président Michel Aoun, après son retour de sa visite d'Etat en France.

 

Décision jeudi, promet Riachi
"Nous avons commencé à examiner aujourd'hui le financement de la grille. Cet examen se poursuivra jeudi lors d'un prochain Conseil des ministres à l'issue duquel une décision sur la loi sur les nouvelles taxes, essentielles pour la grille, sera prise", a déclaré le ministre de l'Information, Melhem Riachi, ajoutant que "de grandes avancées ont été accomplies lors des discussions", sans donner plus de précisions.

À la lumière des concertations entamées dimanche, il est question de trois cas de figure : reporter la grille des salaires pour une durée d'un mois, le temps que les taxes de financement soient établies dans le cadre d'un projet de budget ; payer les salaires des fonctionnaires dès la fin du mois courant (quitte à prendre quelques jours sur le mois d'octobre) et redoubler d'efforts pour mettre sur pied le budget et trouver une issue pour le bilan comptable ; dépasser enfin la question de la loi de règlement (bilan comptable) qui empêche le budget de voir le jour. Cette troisième option, qui a vraisemblablement la préférence du président Aoun, est proposée par le ministre de la Justice, Salim Jreissati. Elle consiste à modifier pour une seule fois les dispositions de l'article 87 de la Constitution, selon lequel le compte définitif de l'administration des finances pour l'exercice clos doit être approuvé avant la promulgation du budget du deuxième exercice.

"Il y aura une décision d'accorder (aux fonctionnaires) la nouvelle grille des salaires, et il n'y a pas d'objections au sujet de la proposition du ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, si elle est complète", avait déclaré M. Jreissati avant le début du Conseil des ministres. Lundi, M. Khalil avait assuré les fonctionnaires que son ministère avait "préparé l'échéancier du versement des salaires en conformité avec l'adoption de la nouvelle grille entrée en vigueur".

 

"Un début d'assassinat"
Mardi en début de soirée, le président du Parlement, Nabih Berry, a de son côté contesté la décision du CC d'invalider la loi de financement de la grille des salaires, en usant de termes virulents.

"L'interprétation de la Constitution appartient uniquement au Parlement", a affirmé M. Berry lors d'une discussion à bâtons rompus avec des journalistes. "Il s'agit d'une infraction et d'une action téméraire à l'égard du Parlement, d'une atteinte contre les prérogatives de son président et d'une violation de l'accord de Taëf, voire d'un début d'assassinat", a-t-il lancé, dans une allusion au fait que le CC a invalidé toute la loi et non seulement les trois articles qui avaient fait l'objet d'un recours de la part de dix députés.

Le président de la Chambre a réaffirmé que l'échelle des salaires était "un droit dont les personnes concernées devaient bénéficier depuis plusieurs années".

 

(Lire aussi : Grille des salaires : les mesures fiscales peuvent être votées en dehors de la loi de finance mais pas en son absence)

 

Deuxième jour de grève
Sur le terrain, et à quelques mètres du siège du gouvernement, des fonctionnaires ainsi que des enseignants des secteurs public et privé s'étaient rassemblés en masse, place Riad Solh, pour obtenir l'application sans délai de la nouvelle grille des salaires du secteur public.

La grève générale qui a débuté lundi s'était poursuivie dans de nombreuses régions du pays. "Les fonctionnaires ne retourneront pas à leurs postes de travail avant d'avoir obtenu leurs droits", pouvait-on lire sur l'une des pancartes brandies par les manifestants.

Le président de la Confédération générale des travailleurs libanais (CGTL), Béchara Asmar, avait menacé d'une escalade. "Nous irons vers l'escalade si le gouvernement n'annonce pas d'accord aujourd'hui sur l'entrée en vigueur immédiate de la nouvelle grille des salaires. Nous envisageons ainsi une grève générale ouverte, en coordination avec le Comité de coordination syndicale (CCS)", avait-il martelé.

Après le Conseil des ministres, le CCS a donc sans surprise annoncé qu'il reconduit sa grève pour demain et après-demain, "jusqu'à ce que le gouvernement aboutisse à une solution à cette crise". Par la suite, l'intersyndicale a annoncé l'organisation d'une manifestation devant le palais présidentiel de Baabda où se tiendra la prochaine séance gouvernementale. La Ligue des enseignants du secondaire a pris une décision similaire de reconduire la grève pour mercredi et jeudi et de participer à la manifestation.

Cependant, le syndicat des professeurs a pour sa part annoncé dans la soirée qu'ils suspendaient demain leur mouvement de grève.

 

 

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commentaires (3)

PAYS AU BORD DE LA FAILLITE NE DISTRIBUE PAS DES AUGMENTATIONS DE SALAIRES AUX FAINEANTS DU SECTEUR PUBLIC... PLAIE DU CORPS LIBANAIS !

LA LIBRE EXPRESSION

00 h 15, le 27 septembre 2017

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Commentaires (3)

  • PAYS AU BORD DE LA FAILLITE NE DISTRIBUE PAS DES AUGMENTATIONS DE SALAIRES AUX FAINEANTS DU SECTEUR PUBLIC... PLAIE DU CORPS LIBANAIS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    00 h 15, le 27 septembre 2017

  • Et le suspense continue dans un pays qui va droit vers la faillite .

    Antoine Sabbagha

    20 h 50, le 26 septembre 2017

  • D'un côté des fonctionnaires du secteur public qui doivent surement mériter un meilleur traitement par ces temps de crise, et de l'autre, une économie en berne, suite à une crise politique aiguë (une absence prolongée de l'état, avec vacances présidentielle) qui limite la marge de manœuvre de l'état à cause des caisses du ministère des finances presque vides. Un seul alternatif : Des efforts soutenus de l'ensemble des libanais dans la relance de l'économie du pays, chacun à son niveau, le riche en investissant, l'employé en mettant plus d'ardeur dans son travail et tout devient possible. Le rôle positif d'une opposition politique, solide mais constructive...devient indispensable à ces moments précis. Le génie libanais n'est pas un leurre, c'est une réalité. C'est là aussi, que l'aide des pays amis seront d'une grande utilité aujourd'hui, ce moment crucial de reconstruction de l'état et des institutions.

    Sarkis Serge Tateossian

    18 h 04, le 26 septembre 2017

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