L’avenir de la grille des salaires à nouveau en question

Le gouvernement, réuni hier au Grand Sérail sous la présidence du Premier ministre, Saad Hariri, a établi un lien direct entre la mise en application de la grille des salaires et l'existence de sources de financement, en l'occurrence les impôts. Une allusion au recours en invalidation de la loi portant sur les nouvelles mesures fiscales, présentée par les Kataëb. Le Conseil constitutionnel devrait se prononcer sur la question le 15 septembre.

Le gouvernement a, par ailleurs, reporté l'examen du dossier de Gloria Abou Zeid, directrice générale des coopératives au sein du ministère de l'Agriculture, et son éventuel remplacement. Ce report a été demandé par le ministre de l'Agriculture, Ghazi Zeaïter, selon plusieurs médias locaux. « Nous nous attendons à un bras de fer sur ce dossier », avait déclaré le ministre d'État à la Planification, Michel Pharaon, avant le début du Conseil des ministres, précisant que la personne pressentie pour remplacer Mme Abou Zeid est membre de la famille Aoun. « Y a-t-il encore des membres de la famille Aoun qui n'ont pas été placés ? » a ironisé le ministre des Travaux publics, Youssef Fenianos, dans une pointe adressée au chef de l'État, Michel Aoun. Avant le début de la séance, le ministre de l'Agriculture avait refusé de s'exprimer sur ce dossier.

Par ailleurs, le ministre de l'Information, Melhem Riachi, a indiqué que le dossier des lignes à haute tension a été soulevé par le ministre de l'Énergie, César Abi Khalil. Des habitants de Mansourieh et de Aïn Saadé, dans le Metn, ont poursuivi aujourd'hui leur sit-in pour protester contre l'installation de lignes aériennes à haute tension dans leur secteur.

(Pour mémoire : Les démêlés avec le ministre de l’Agriculture ne sont pas finis)

Sujets brûlants
Concernant le dossier de la grille des salaires pour la fonction publique, il a été décidé, selon M. Riachi, de ne pas la mettre en place si les mesures fiscales devant la financer étaient retoquées par le Conseil constitutionnel, en vertu du recours des Kataëb en invalidation présenté le 30 août dernier.
Des sources ministérielles citées par notre correspondante Hoda Chédid notent qu'à la lumière de la décision du Conseil constitutionnel, le cabinet devrait rédiger un projet de loi préservant l'équilibre entre recettes et dépenses. Cependant, le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, a souligné que la grille des salaires est une loi qui est entrée en vigueur. « J'ai commencé à préparer les nouveaux salaires conformément à ce texte », a-t-il confié, invitant « tout le monde à s'acquitter de ses responsabilités en matière de sources de financement de la grille, dans la mesure où un échec à ce niveau augmenterait le déficit budgétaire ». Une querelle à ce sujet semble donc se préparer entre partisans et adversaires du maintien de la grille des salaires en cas d'invalidation par le Conseil constitutionnel de la loi portant sur les mesures fiscales.

(Lire aussi : Les évêques maronites appellent l’État à annuler les échelons exceptionnels ou à payer la différence)

Les dossiers des navires-centrales devant produire de l'électricité et des élections législatives partielles n'ont pas été évoqués. Avant le début de la séance, le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, avait, sur la question des partielles, appelé « toutes les parties concernées à prendre leurs responsabilités », sans plus de précisions. M. Machnouk a annoncé à plusieurs reprises qu'il soumettrait cette question en Conseil des ministres, mais cela n'a toujours pas été fait.

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