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Liban - Liban-Arabie

Riyad met les Libanais au défi de se prononcer pour ou contre le Hezbollah

La diplomatie saoudienne se fait plus agressive face à l'influence iranienne.

Le chef de la diplomatie saoudienne, Adel el-Jubeir, lors d’un point de presse à l’ambassade d’Arabie saoudite, à Londres, hier. Reuters/Hannah McKay

Une semaine après la fin de la bataille de « L'Aube des jurds » qui s'est soldée par l'évacuation des jihadistes du groupe État islamique du territoire libanais, en vertu d'un accord tripartite conclu entre le Hezbollah, le régime syrien et l'EI, l'Arabie saoudite a tiré à boulets rouges sur le parti chiite, invitant pratiquement les Libanais à choisir entre le royaume wahhabite et le parti dirigé par Hassan Nasrallah.
Lundi, sur son compte Twitter, Thamer el-Sabhane, ministre d'État saoudien pour les Affaires du Golfe, a écrit : « Les crimes contre l'humanité que commet le parti du diable (le Hezbollah) contre notre nation auront certainement des répercussions au Liban. Les Libanais devraient faire le choix entre le soutenir ou s'opposer à lui. Le sang des Arabes est cher. »

Si le ministre saoudien s'est contenté de s'en prendre au Hezbollah, son collègue Adel el-Jubeir, chef de la diplomatie saoudienne, s'est directement attaqué hier à l'Iran, l'accusant de perturber la stabilité de la région. « La République islamique déstabilise la région au moyen du Hezbollah et des attaques terroristes », a-t-il déclaré, lors d'une conférence de presse dans la capitale britannique, selon des propos rapportés par des médias libanais.

 

(Pour mémoire : Spéculations sur un changement dans les relations entre Téhéran et Riyad)

 

Outre les attaques directes contre le parti chiite, les propos de MM. Joubeir et Sabhane revêtent une importance certaine, dans la mesure où ils interviennent après une longue absence saoudienne de la scène libanaise, et quelques semaines avant la visite du président de la République, Michel Aoun, à Téhéran. À cela s'ajoute aussi le dénouement de la bataille de « L'Aube des jurds » et la (précaire) cohabitation entre le Hezbollah et ses adversaires locaux au sein du gouvernement, dirigé par Saad Hariri, auquel tout le monde reste attaché en dépit de tous les désaccords entre les deux camps.

L'analyste politique Sami Nader explique les fortes prises de position saoudiennes par la volonté du royaume « d'investir dans les zones où il se trouve en confrontation avec L'Iran ». Interrogé par L'Orient-Le Jour, il fait valoir que « l'époque où l'Arabie saoudite tournait le dos au Liban est révolue ». Allusion à la crise diplomatique entre les deux pays à cause du refus du Liban de se conformer à l'unanimité arabe lors du vote, en janvier 2016, par le conseil de la Ligue arabe, d'une résolution condamnant l'Iran.
Commentant la dimension strictement locale de la querelle, M. Nader estime qu' il s'agit d'une tentative de rendre au rapport de forces son équilibre après l'accord tripartite (Hezbollah-Damas-EI) imposé au Liban par le parti de Hassan Nasrallah.

 

(Pour mémoire : Virulence US contre léthargie locale face au Hezbollah)

 

Messages à Aoun et Bassil
Même son de cloche chez Moustapha Allouche, coordinateur du courant du Futur à Tripoli. « Nous souffrons d'un grave problème que constitue le Hezbollah, dans la mesure où il tente de nous imposer des choix dont nous ne voulons pas », dit-il à L'OLJ, avant de poursuivre : « Le Hezb n'a causé que la mort et la destruction dans les pays où il est allé. » Selon le cadre de la formation haririenne, « le parti de Hassan Nasrallah n'est autre que l'outil de l'Iran pour préserver son influence au niveau régional, à l'heure où il enregistre des échecs dans plusieurs pays arabes ».

Concernant les retombées des déclarations saoudiennes sur la cohésion de l'équipe ministérielle libanaise, Moustapha Allouche reconnaît que Saad Hariri subirait de « grandes pertes » s'il acceptait « l'hégémonie iranienne sur le pays ». Il estime, toutefois, que les déclarations de MM. Sabhane et Joubeir sont adressées au président Michel Aoun, au chef de la diplomatie, Gebran Bassil, et à tous ceux qui gravitent dans l'orbite du parti chiite et qui continuent à le soutenir.

Mais, du côté de Meerab, on se veut beaucoup plus prudent. Un proche du chef des Forces libanaises, Samir Geagea, se contente ainsi de souligner à L'OLJ que son parti a toujours appelé à « prendre au sérieux » les déclarations des responsables saoudiens. « La marge de manœuvre laissée par le royaume à la République islamique semble se rétrécir », note-t-il.

 

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commentaires (10)

de quels crimes parle t'on le hesbollah est le seul parti au liban qui prone la paix et l'entente des libanais. arretons de faire le jeu de l'occident dont le seul but est de detruire le monde arabe.

wayzani jamal

23 h 14, le 06 septembre 2017

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Commentaires (10)

  • de quels crimes parle t'on le hesbollah est le seul parti au liban qui prone la paix et l'entente des libanais. arretons de faire le jeu de l'occident dont le seul but est de detruire le monde arabe.

    wayzani jamal

    23 h 14, le 06 septembre 2017

  • Faites attention le Hezbollah va commencer ses crimes au Liban comme e 2005

    Eleni Caridopoulou

    20 h 35, le 06 septembre 2017

  • sous les bombardements en 2006, le ministre saoudien à sa descente d'avion s'adressant aux journalistes au moment ou une partie du peuple libanais etait massacré par les avions de tsahal, disait qu'ils n'ont récolté que ce qu'ils ont semé, au lieu de condamner israel. que peut on attendre de ces valets qui nous demande de se mettre à genou devant obama , bush et consort. honte à vous marionnettes.

    wayzani jamal

    17 h 06, le 06 septembre 2017

  • Le Liban a besoin de calme et de tranquillité, le peuple libanais en a trop souffert des divisions imposées par des pays tiers. Il est temps de remettre les choses à leur bonne place, Le Liban est un pays multiconfessionnel appartenant au monde arabe, Le chiisme et le sunnisme sont des courants d'une religion dans le monde, (musulmane) Le monde arabe n'est ni sunnite, ni chiite, L'Unité de tous les arabes dans le monde se fera dans le respect des règles internationales et le respects des peuples arabes ,,, Le respect des peuples arabes passera forcément un jour ou un autre par le haut niveau culturel, éducatif et dans le respect des hommes et des femmes, considérant les droits de l'homme (et des femmes) universellement reconnus comme critères d'évolution, Le reste ,,c'est du baratin et une perte de temps ,,, Des querelles stériles Unité, Unité et Unité du Liban

    Sarkis Serge Tateossian

    14 h 02, le 06 septembre 2017

  • Le Liban a besoin de calme et de prospérité, de tranquillité et de paix. Le peuple libanais en a trop souffert de ces divisions venues d'ailleurs. Je ne suis ni contre l'Iran, ni contre l'Arabie sa

    Sarkis Serge Tateossian

    13 h 45, le 06 septembre 2017

  • Les régimes dictatoriaux et théocratiques du moyen et proche orient ne tolèrent point l’opposition, incluant la soit disant démocratie israélienne. Le Liban miraculeusement fonctionne avec la liberté de s’opposer. Ce qui ne plait à aucun régime dans la région. Si tu n’es pas comme nous tu es l’ennemie. Pauvre Liban ! pouvoir vivre avec cette menace ; dur dur dur.

    DAMMOUS Hanna

    13 h 06, le 06 septembre 2017

  • La guerre Irano-Saoudienne n'est pas la notre.je ne partage qu'une seule valeur avec le hezb.sa participation à la libération du pays. Mais il faudrait que les libanais de tout bord cessent de prêter allegence aux forces régionales. L'Arabie Saoudite a stoppé son aide financière de 3 milliards à notre armée et l'Iran donne des promesses sous conditions. Il n'y a pas longtemps la moitié du Liban était encore occupé par les Israéliens et l'autre moitié par la Syrie. Personne n'était là pour nous libérer. Nous avons creusé notre chemin seul et avec notre sang.Alors au diable ceux qui veulent nous dicter notre conduite. Nous sommes un pays indépendant et que ça soit les Iraniens ou les Saoudiens, ils auront besoin un jour de nous qui parlons avec tout le monde pour désamorcer cette bombe Irano saoudienne.

    Alexandre Hage

    11 h 04, le 06 septembre 2017

  • Wlek rouh nemmmmmmmm. .... Regarde ce que tes patrons us et leur complice usurpateur à quoi ils assistent , avec la déroute de tes bactéries à Deir Ezzor . Mon petit conseil, cherche plutôt à préserver ce qui te reste au Liban. Il y a longtemps qu'on a plus BESOIN de toi au Liban. ROYAUME SANS AVENIR.

    FRIK-A-FRAK

    09 h 53, le 06 septembre 2017

  • Nous ne voulons être ni avec les uns, ni avec les autres. Qu'ils nous fichent la paix tous une fois pour toute. Cette tension, les menaces et les pression venant de toute part n’annonce rien de bon a court terme. Pressions US sur l'ONU, augmentation des sanctions contre l'Iran et le Hezbollah, menace Saoudienne contre l'Iran et le Hezbollah, manœuvres militaires Israélienne, etc... sembles concorder et nous faire penser que le pays et la région se dirigent vers une nouvelle crise dont cette fois le Liban pourrait éventuellement en être le nouveau théâtre. Espérons que non.

    Pierre Hadjigeorgiou

    09 h 08, le 06 septembre 2017

  • LE HEZBOLLAH EST UN FAIT AU LIBAN... S,EN DEBARRASSER EST UN VOEU TIMIDE ET IRREALISABLE DU MOINS A PROCHE OU MOYENNE ECHEANCE... LES SAOUDIENS N,AIDENT PAS LE LIBAN EN LE METTANT DEVANT LE CHOIX - LE HEZBOLLAH OU NOUS-... QUAND A LA VISITE DU PRESIDENT AOUN A TEHERAN ELLE EST A DECONSEILLER DANS LE CONTEXTE ACTUEL DES CHOSES ET AU RESULTAT NEGATIF POUR LE PAYS...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 02, le 06 septembre 2017

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