Les évêques maronites appellent l’État à annuler les échelons exceptionnels ou à payer la différence

Les évêques maronites se sont penchés hier, lors de leur réunion mensuelle, sur la question du financement de la grille des salaires concernant les enseignants du secteur privé. Ils ont appelé l'État soit à annuler les échelons exceptionnels imposés par la grille des salaires, soit à payer la différence. La nouvelle échelle qui fera grimper les salaires des enseignants, avec des effets rétroactifs remontant à 2008, menace de se répercuter sur les scolarités de l'ensemble du secteur privé.
« Nous sommes inquiets face au débat sur les frais de scolarité et ses répercussions sur l'année scolaire qui commence », expliquent les évêques dans un communiqué publié à l'issue de leur réunion présidée par le patriarche maronite Béchara Raï, à Dimane. « Nous invitons les membres du secteur éducatif à aborder ce dossier avec objectivité et précision, et nous réitérons notre demande à l'État d'annuler les échelons de salaire exceptionnels ou de payer la différence dans le secteur privé comme ils le font pour le secteur public. Tout cela dans le but d'éviter de plonger le secteur de l'éducation dans des crises qui se répercuteront négativement sur son rôle dans le renforcement du niveau culturel au Liban », ajoute le communiqué.
Ces demandes font suite aux déclarations de Mgr Raï, avant-hier, qui a indiqué que les écoles catholiques ne sont pas contre les augmentations de salaires des enseignants, pas plus qu'elles ne veulent éreinter les parents par la hausse des scolarités. Alors, « pour protéger à la fois les enseignants et les parents, elles réclament que l'État assume les augmentations de salaires des enseignants ». Mgr Raï s'exprimait à l'occasion de la cérémonie d'ouverture du 24e congrès annuel des écoles catholiques.
Les évêques ont par ailleurs espéré que la situation économique difficile « constituera un réveil chez les responsables et les poussera à travailler à mettre en place une réelle réforme politique et économique ».
Les évêques ont en outre salué « les efforts et les sacrifices » de l'armée. « Nous sommes fiers de cette armée qui a montré qu'elle était forte, capable et prête à faire son devoir si la volonté politique y est, ont-ils dit. Sauf que cette joie a été entachée par le sort des militaires détenus par Daech en 2014. » « Si les investigations dans ce dossier s'avèrent nécessaires, toutes les parties concernées doivent y être soumises, sans que des accusations politiques ne soient lancées », souligne le communiqué.
Enfin, les évêques se sont félicités de l'afflux des immigrés et des touristes, et de la multiplication des festivals et célébrations dans les différentes régions libanaises, « malgré le climat de guerre, de terrorisme et d'inquiétude qui prédomine dans la plupart des pays de la région ».