Le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, a tiré à boulets rouges, mardi, sur l'ancien commandant de l'armée libanaise, Jean Kahwagi, sans jamais le nommer, l'accusant d'avoir failli à ses responsabilités lorsque les militaires libanais avaient été retenus en otages par le groupe État islamique en août 2014.
"La position du CPL lors du Conseil des ministres en 2014 lorsqu'il a refusé la prorogation illégale (des commandants des chefs des services de sécurité) est connue, a déclaré M. Bassil. A-t-on compris à présent pourquoi nous réclamions un nouveau commandant en chef ?"
M. Bassil, qui est également ministre des Affaires étrangères, s'exprimait après une réunion hebdomadaire du bloc du changement et de la réforme, dont le CPL est la principale composante. "Les otages militaires ne sont pas morts aujourd'hui, mais lorsque leur commandement a failli à ses obligations au moment de leur enlèvement", a accusé le chef du CPL, sans préciser en quoi l'ancien état-major a failli.
Dimanche, après trois ans d'attente, les familles de militaires otages de l'EI dans les jurds (arrières-pays) ont reçu la nouvelle qu'ils espéraient ne jamais entendre : huit dépouilles mortelles ont été retrouvées grâce à des informations collectées après la reddition de membres de l'EI. Les huit militaires dont le sort était inconnu depuis 2015 auraient vraisemblablement été tués en février de la même année. Un neuvième aurait rejoint les rangs des jihadistes peu après son rapt, selon plusieurs médias. Son sort reste inconnu, mais certaines sources affirment qu'il a été tué au combat en Syrie.
(Lire aussi : Les huit corps sont ceux des militaires libanais capturés par l'EI en 2014, assure Abbas Ibrahim)
Quelques heures avant cette annonce, et alors qu'elle s'apprêtait à lancer l'ultime phase de sa bataille contre les jihadistes de l'EI retranchés dans les jurds, l'armée libanaise avait annoncé un cessez-le-feu pour laisser place aux négociations sur le sort des otages militaires.
Un accord scellé le même jour par le Hezbollah qui combattait l'EI avec l'armée syrienne à partir de la Syrie a mis fin à une semaine d'offensive menée depuis le 19 août par l'armée libanaise d'une part et par l'armée syrienne et ses alliés du parti chiite d'autre part en vue de reprendre la dernière enclave aux mains de l'EI le long de la frontière entre les deux pays.
Dans le cadre de cet accord, les combattants de l'EI présents dans "la région du Qalamoun (ouest de la Syrie) et dans ses environs au Liban ont été transférés dans la ville de Mayadine dans la province de Deir ez-Zor" toujours tenue par l'EI. En échange, le groupe jihadiste a révélé des informations concernant les dépouilles mortelles des militaires libanais. Il doit aussi libérer des combattants du Hezbollah détenus en Syrie.
(Lire aussi : Les parents des militaires assassinés exigent une commission d'enquête « pour (commencer à) guérir la plaie »...)
M. Bassil s'est dans ce contexte dit surpris du raisonnement selon lequel "le groupe État islamique est une création du Hezbollah et que c'est pour cette raison que les combattants chiites se sont empressés d'évacuer les jihadistes vers la Syrie après la bataille baptisée "L'aube des jurds". "Nous devons tous pleurer nos martyrs, mais nous devons aussi célébrer la victoire, a-t-il ajouté en appelant les partisans du CPL à prendre part à la célébration prévue par le Hezbollah dans la Békaa.
"Nous sommes partenaires dans la victoire", a encore dit M. Bassil en invitant le Hezbollah à participer à la célébration qui sera organisée par l'État libanais à Beyrouth. "Cette victoire doit nous unir, a-t-il dit. Nous devons montrer qu'il n'y a pas de place au Liban ni pour le terrorisme, ni pour l'implantation des réfugiés".
Lire aussi
Quand l'État s'efface devant le Hezbollah
Reportage : Martbaya est tombée, il reste à nettoyer la zone »
Pour Aoun, après la bataille du jurd, une page «lumineuse» est en train de s'écrire, le décryptage de Scarlett Haddad
Abbas Ibrahim : Nous sommes un pays qui ne commet ni meurtres ni actes de représailles
"La position du CPL lors du Conseil des ministres en 2014 lorsqu'il...
commentaires (7)
preuve par mille -s'il en faut-que nasrallah est le roir incontestable chez nous : bassil 1er exige de ses partisans-ceux du CPL- mais est ce kif kif?- qu'ils rejoignent les partisans de nasrallah a Baalbeck jeudi.CECI BON GRE OU MALGRE L'AVIS DE LEUR GOUVERNEMENT !?!? celebrer de la 2eme Liberation decretee par nasrallah est peremptoire et bassil 1er devait donc obligatoirement prendre cette decision. et vive la republique democratique multi confessionnelle-exemple a suivre par ceux qui en auraient besoin.
Gaby SIOUFI
09 h 33, le 30 août 2017