Emmanuel Macron a annoncé mardi qu'il se rendrait au Proche-Orient au printemps prochain, notamment au Liban, en Israël et dans les Territoires palestiniens. Le chef de l'Etat français s'exprimait devant les 170 ambassadeurs de France réunis comme chaque rentrée à Paris, dans son premier discours de politique étrangère devant les diplomates français.
Le président français a affirmé qu'il allait rencontrer le président de la République, Michel Aoun, qui a de son côté été officiellement invité à se rendre à Paris, ainsi que le Premier ministre, Saad Hariri. M. Macron a indiqué dans son discours que le Liban traversait une période délicate qu'il affronte avec responsabilité et courage. Selon les propos du président français, la France veut soutenir le Liban, au nom de la relation historique entre les deux pays.
Concernant le conflit israélo-palestinien, M. Macron a estimé qu'il est "fondamental que la France continue à peser sur la question." "Nous poursuivrons nos efforts avec l'ONU pour une solution à deux Etats, Israël et Palestine, vivant côte-à-côte en sécurité dans des frontières reconnues par la communauté internationale, avec Jérusalem comme capitale des deux Etats", a dit le chef de l'Etat français. "Je souhaite me rendre à cet égard au printemps prochain au Liban, en Jordanie, en Israël et dans les Territoires palestiniens", a-t-il ajouté.
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"La lutte contre le terrorisme islamiste"
Depuis son arrivée au pouvoir en mai, ce président de 39 ans s'est fait remarquer sur la scène internationale par des coups d'éclat qui ont séduit ou irrité, mais c'est la première fois qu'il dessine les contours de sa doctrine étrangère générale.
"La sécurité des Français est la raison d'être de notre diplomatie, cette exigence est viscérale et nous devons y répondre sans faiblir", a lancé le chef de l'Etat. Fixant à ses diplomates "trois axes forts", la sécurité, l'indépendance et l'influence de la France, M. Macron a décliné, dans un long inventaire de l'état du monde, sa volonté d'une France "reprenant son rang parmi les nations" et "capable de se faire entendre".
Lors de son discours, le chef de l'Etat français a ainsi affirmé que "la lutte contre le terrorisme islamiste" devait être "la première" des priorités de la diplomatie française. "Oui, je parle bien d'un terrorisme islamiste et j'assume parfaitement l'emploi de cet adjectif", a déclaré M. Macron, affirmant que "l'angélisme n'est pas de mise à cet égard". "Daech (acronyme arabe du groupe Etat islamique) est notre ennemi", a martelé le président français, ajoutant que "le retour de la paix et la stabilisation en Irak et en Syrie sont une priorité vitale pour la France". M. Macron, qui avait choqué l'opposition syrienne en juin en disant qu'il ne voyait pas de successeur légitime au président Bachar el-Assad, a assuré que "la reconstitution d'un Etat de droit en Syrie devra s'accompagner de la justice pour les crimes commis, notamment par les dirigeants".
La France est confrontée depuis 2015 à une vague d'attentats islamistes sans précédent qui a fait 239 morts. "L'éradication du terrorisme passe aussi par l'assèchement de son financement", a insisté Emmanuel Macron, qui a annoncé l'organisation d'une conférence de mobilisation contre le financement du terrorisme début 2018 à Paris. Il a aussi assuré vouloir "obtenir la transparence sur toutes les forces de financement du terrorisme.
Pour cela, le président français a insisté sur la nécessité de ne pas "choisir son camp" entre l'Arabie saoudite et l'Iran, les deux grands rivaux régionaux au Proche-Orient.
"Nous n'atteindrons notre objectif qu'à condition de ne pas entrer dans ces grilles de lecture et nous enfermer dans un camp. Certains ont choisi, c'est une erreur. La force de notre diplomatie est de parler à tous", a--il jugé.
M. Macron a également estimé qu'il fallait également "faire davantage sur le volet du développement", notamment dans le Sahel, en soulignant que cet engagement est indispensable pour la stabilisation de la région".
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"Pas d'alternative à l'accord nucléaire avec l'Iran"
Par ailleurs, le président français a affirmé l'"attachement" de la France à l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien, susceptible d'être remis en cause en raison de la détérioration des liens entre les Etats-Unis et Téhéran.
"Je veux confirmer l'attachement de la France à l'accord nucléaire iranien", a déclaré M. Macron. "Il n'y a pas d'alternative", a-t-il ajouté, prônant une "relation constructive et exigeante avec l'Iran".
Concernant la crise au Venezuela, Emmanuel Macron a qualifié le régime du président Nicolas Maduro de "dictature". "Nos concitoyens ne comprennent pas comment certains ont pu être aussi complaisants avec le régime qui est en train de se mettre en place au Venezuela. Une dictature qui tente de se survivre au prix d'une détresse humanitaire sans précédent, alors même que les ressources de ce pays restent considérables", a-t-il lancé. Le Venezuela est plongé depuis des mois dans une profonde crise économique, politique et institutionnelle.
Evoquant le tir d'un missile nord-coréen ayant survolé le Japon, M. Macron a estimé que les dirigeants de la Corée du Nord ont fait une nouvelle fois la preuve de leur "irresponsabilité". La France, favorable à une politique "intransigeante" envers Pyongyang, se tient prête à prendre toute initiative pour parvenir à une désescalade, a-t-il ajouté, affirmant sa solidarité avec le Japon.
Sur le plan environnemental, le chef de l'Etat a annoncé que, deux ans exactement après la signature de l'Accord de Paris sur le climat, la France organisera le 12 décembre un sommet international "pour faire un point d'étape sur son avancée et mobiliser les financements indispensables" à sa réalisation. Ce sommet se tiendra "avec la Banque Mondiale et tous les partenaires qui souhaiteront y être associés", a-t-il ajouté.
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MEN HONE LA WA2TA ALLAH BYIFRIJA !
LA LIBRE EXPRESSION
19 h 00, le 29 août 2017