La messe à l'intention de la France : fidélité à une tradition.
Dans une homélie prononcée à la messe annuelle aux intentions de la France, célébrée en sa résidence de Aïn Saadé à l'occasion de l'Assomption, l'archevêque maronite de Beyrouth, Mgr Boulos Matar, a assuré au nouvel ambassadeur de France, Bruno Foucher, et au personnel diplomatique de l'ambassade que, « fidèles à une tradition qui remonte à 160 ans », lui-même et son diocèse prient pour que « les affres de la violence et de la haine » soient épargnées à la France. « Je sais que vos hommes veillent, mais je voudrais, avec la force de notre foi, vous assurer du secours du ciel. Nous prions pour que votre patrie, que les Libanais chérissent comme la leur, reste le pays de tous les rêves de bonheur de l'humanité », a dit Mgr Matar, au terme d'une longue et belle méditation sur la miséricorde de Dieu.
« Nous prions aussi, a enchaîné l'archevêque, pour le Liban, afin qu'il confirme et protège la pleine entente entre ses fils, afin qu'il puisse porter tout haut son message de convivialité, de citoyenneté et de participation, et que ce message soit perçu et accueilli dans toute notre région, afin que la guerre cesse, que les armes se taisent et que la concorde soit adoptée par tous les fils de Dieu de toutes les religions. »
S'exprimant à l'issue de la cérémonie religieuse, en présence d'un certain nombre de ministres et députés et de Christine Kammermann, sénatrice des Français de l'étranger, M. Foucher a affirmé de son côté : « (...) Cette célébration revêt pour moi une dimension particulière alors que je viens de prendre mes fonctions au Liban. Je suis honoré de la confiance que m'a témoignée le président de la République en me choisissant afin d'assurer cette mission exigeante dans un pays ami avec lequel la France a en partage une histoire et un destin. Le Liban constitue pour la France un modèle de pluralisme et de diversité. Il est porteur d'un message de paix et de tolérance qui a une résonance toute particulière dans une région marquée par l'instabilité et la violence. Cette spécificité libanaise fait du Liban un pays bien plus grand que lui-même. » Et l'ambassadeur de France d'ajouter : « Vous contribuez par votre engagement fidèle et assuré en faveur du dialogue interreligieux, de la citoyenneté et du vivre-ensemble à renforcer toujours plus ce rayonnement. Dans ce travail de tous les jours, vous pouvez être assurés du soutien de mon pays car nous sommes convaincus que c'est seulement par le maintien de cette diversité que le Moyen-Orient pourra retrouver le chemin de la paix et de la démocratie. »
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« Nous faisons face à un ennemi commun »
Le nouvel ambassadeur a ensuite assuré qu'il mettra tout en œuvre « pour développer toujours plus ses partenariats avec le Liban », notamment dans les domaines institutionnel, sécuritaire et pédagogique.
« Les prochaines élections législatives sont prévues en mai 2018 », a-t-il dit à ce sujet, précisant qu'elles font partie d'« importantes avancées » (...) qui sont « d'autant plus positives qu'elles sont le fruit d'un compromis entre les Libanais sans interférences extérieures ».
« La tenue de ces prochaines élections permettra (...) de conduire les réformes dont le Liban a besoin et auxquelles les Libanais aspirent. Nous sommes confiants dans les capacités du Liban à les mener à bien. La France maintiendra son soutien au Liban dans cette phase, comme nous l'avons toujours fait », a-t-il affirmé.
Le diplomate a également assuré le Liban de l'appui de la France « sur le plan sécuritaire ». « La situation, a-t-il analysé, s'est améliorée. Nous pouvons nous réjouir que, depuis plusieurs mois, le Liban n'ait pas subi d'attentats majeurs. Nous devons aussi rester vigilants car cette stabilité n'est pas le fruit d'un recul de la menace, mais bien de l'efficacité de l'armée et des services de sécurité auxquels je souhaiterais rendre un hommage appuyé. Le Liban et la France font aujourd'hui face à un ennemi commun. L'efficacité des services de sécurité leur vaut donc toute notre reconnaissance, car en protégeant le Liban, elles contribuent à la sécurité de notre pays. La France maintiendra donc son aide à l'armée libanaise. Nous livrons actuellement les équipements promis par le président Hollande en avril 2016 qui permettront aux FAL de mieux combattre les groupes djihadistes dans la région d'Ersal, d'el-Qaa et de Ras Baalbeck. »
« Nous soutenons également la stabilité du Liban par notre engagement au sein de la Finul », a poursuivi le diplomate.
En ce qui concerne la présence massive de réfugiés syriens sur le territoire libanais, le diplomate a affirmé que la solution politique susceptible de rendre possible « le retour durable des réfugiés dans leur pays » n'est pas en vue.
« Nous avons constaté récemment la mise en œuvre d'opérations de retour locales et limitées. Il semble néanmoins que les conditions d'un plan plus global ne soient pas encore réunies », a-t-il dit.
« J'aurai enfin à cœur dans ma mission d'approfondir notre coopération en matière culturelle et linguistique au service d'une francophonie bien vivante dans votre pays, a conclu le nouvel ambassadeur. La France maintient en effet un fort engagement en faveur de l'enseignement du français et en français au niveau scolaire et universitaire. »
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