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Économie - Électricité

Navires-centrales : le gouvernement s’en remet à la DDA

Le pilotage d'un nouvel appel d'offres est confié à la Direction des adjudications, qui sera épaulée par une commission désignée par le ministère de l'Énergie.

Le feuilleton des navires-centrales a connu un nouvel épisode, hier. Photo S.Br.

Le projet de location de navires-centrales supplémentaires pour combler temporairement le déficit de production d'Électricité du Liban a connu un nouvel épisode, hier. Réuni au Grand Sérail, le Conseil des ministres a en effet décidé d'annuler l'appel d'offres lancé en avril par le ministère de l'Énergie pour choisir un prestataire dans le cadre de ce projet, a annoncé le ministre de l'Information, Melhem Riachi, en conférence de presse.

Le gouvernement a également demandé au ministre de l'Énergie, César Abi Khalil, de rédiger un nouveau cahier des charges pour attribuer la mise en service de deux centrales de 400 mégawatts chacune qui devront être déployées respectivement trois mois et six mois après l'ouverture des plis. Ce document devra être remis au Conseil des ministres dans un délai d'une semaine. « Le gouvernement souhaite accélérer le processus pour trouver la solution temporaire la plus concurrentielle en attendant de pouvoir se doter d'unités de production permanentes », a déclaré à L'Orient-Le Jour le vice-président du Conseil des ministres, le ministre de la Santé Ghassan Hasbani.

 

(Lire aussi : Les télécoms privés de crédit dans l’attente de l’adoption du budget

 

Pas forcément des barges
Les ministres ont justifié l'annulation de la procédure initiale en estimant qu'il n'y avait « qu'une seule offre » conforme au cahier des charges à l'issue de la phase d'évaluation technique. Une interprétation qui s'aligne sur les conclusions formulées par la Direction des adjudications (DDA) dans un rapport d'évaluation de l'appel d'offres commandé par le Conseil des ministres le 21 juin et finalisé en juillet. « L'interprétation de M. Abi Khalil, qui a considéré qu'il y avait deux offres conformes, n'a pas tenu », a constaté une source proche du dossier. Le ministre de l'Énergie avait défendu cette position lors d'une conférence de presse organisée le 27 juillet, peu après que certains éléments du rapport – confidentiel – ont fuité dans les médias.

Le Conseil des ministres a, de plus, décidé de confier le pilotage du nouvel appel d'offres à la DDA, qui sera toutefois épaulée par une « commission technique » désignée par le ministère de l'Énergie pendant toute la phase d'évaluation. « Cette commission est consultative. Seule la DDA sera compétente pour choisir l'offre la plus intéressante pour l'État », a précisé M. Hasbani. « Pour l'instant, rien ne permet d'imaginer que cette commission va compromettre l'évaluation des offres, à moins que le gouvernement laisse planer le doute sur la compétence de la DDA dans la rédaction de l'ordre de mission », spécule la source précitée.

Le gouvernement a enfin précisé certaines conditions que devra respecter la nouvelle procédure. Les sociétés candidates auront par exemple deux semaines pour présenter leurs dossiers, tandis que le résultat de l'appel d'offres devra être présenté en Conseil des ministres le 15 septembre. Le ministère de l'Énergie devra pour sa part ajouter deux clauses dans le cahier des charges : la première fixant les pénalités de retard infligées à la société qui aura remporté le marché public ; la seconde imposant la souscription d'une « assurance temporaire » de 50 millions de dollars. Enfin, la décision du Conseil des ministres contient une nuance de taille, selon M. Hasbani. « Le nouvel appel d'offres sera ouvert à toutes les sociétés qui proposent des solutions temporaires pour produire de l'électricité à grande échelle. Il peut s'agir de barges, que le ministre de l'Énergie considère être la solution provisoire la plus adaptée, comme de tout autre type d'unité de production », expose-t-il, sans privilégier une solution en particulier. Contacté par L'Orient-Le Jour, le ministère de l'Énergie n'a pas réagi.

Présenté un temps comme l'option la plus simple pour augmenter rapidement la production d'électricité, le projet de location de navires-centrales pour déployer jusqu'à 1 000 MW de plus sur le réseau a connu de nombreux rebondissements depuis son adoption, le 28 mars, par un Conseil des ministres partagé, aussi bien sur le choix de cette solution que sur les conditions de sa mise en œuvre. Si le pilotage de l'appel d'offres avait effectivement été confié au ministère de l'Énergie, plusieurs sources concordantes avaient dénoncé une procédure « sur mesure » destinée à légitimer l'attribution de ce marché public à la société turque Karadeniz à qui l'État loue déjà deux barges depuis 2013 – qui produisent 370 MW et dont les contrats arrivent à échéance mi-2018. Karadeniz avait notamment formulé une proposition au ministère de l'Énergie pour deux nouveaux navires, chiffrée à 4 milliards de dollars sur cinq ans. Enfin, dans son rapport transmis au ministère de l'Énergie fin juillet, la DDA avait jugé le premier appel d'offres invalide à tous points de vue.

 

 

 

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commentaires (4)

Avec un peu de chance...tout cela sera réglé...en 2030... Puisque une nouvelle commission "technique" est entrée dans l'arène de notre Cirque National...qui n'arrive plus à nous faire rire, même avec des dizaines de super-clowns ! Irène Saïd

Irene Said

11 h 28, le 18 août 2017

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Commentaires (4)

  • Avec un peu de chance...tout cela sera réglé...en 2030... Puisque une nouvelle commission "technique" est entrée dans l'arène de notre Cirque National...qui n'arrive plus à nous faire rire, même avec des dizaines de super-clowns ! Irène Saïd

    Irene Said

    11 h 28, le 18 août 2017

  • ""Le nouvel appel d'offres sera ouvert à toutes les sociétés qui proposent des solutions temporaires pour produire de l'électricité à grande échelle. Il peut s'agir de barges, que le ministre de l'Énergie considère être la solution provisoire la plus adaptée, comme de tout autre type d'unité de production »"" ILS CONTINUENT A SE F... DE NOTRE GUEULE ! ET NOUS ON CONTINUE A NOUS TAIRE ! mea culpa mea maxima culpa ! pourquoi DIEU acceptons ns cela ? mais pourquoi ne les poussons pas a -involontairment- demissionner TOUS ! je n'ai malheureusment pas de reponse a cela ! et j'en suis sincerement attriste... tout comme des millions de libanais le sont comme moi.

    Gaby SIOUFI

    10 h 56, le 18 août 2017

  • BANANE A LA VASELINE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 46, le 18 août 2017

  • Incroyable de lire encore que" le gouvernement souhaite accélérer le processus pour trouver la solution temporaire la plus concurrentielle en attendant de pouvoir se doter d'unités de production permanentes"! À ce jour, et près de 3 décennies après la fin de la guerre, le gouvernement n'a jamais été capable d'expliquer pourquoi il n'a pas pu trouver une solution finale de 24 h d'électricité, bien que la dette nationale de puis ce temps, soit-disant pour rebâtir l'infrastructure du pays et qui approche les 80 milliards de $, aurait pu doter le pays de centrales ultra-modernes pour le quart de cette somme! Personne n'ose dénoncer les coupables, les incapables, les corrompus, et, entre-temps encore des solutions temporaires qui, elles aussi, sentent les combines...et qui pourraient encore durer longtemps. Qui mettra fin à ce cirque grotesque?

    Saliba Nouhad

    05 h 45, le 18 août 2017

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