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Liban - Conseil des ministres

Les télécoms privés de crédit dans l’attente de l’adoption du budget

Le Conseil des ministres réuni hier à Baabda. Photo ANI

Alors qu'enfle la polémique liée à la visite en Syrie de trois membres du gouvernement, le Conseil des ministres, réuni hier au palais de Baabda, sous l'égide du chef de l'État, Michel Aoun, a pris des décisions liées à deux dossiers d'importance : il a d'abord annulé l'appel d'offres relatif à la location de navires-centrales d'électricité, et chargé le ministre de l'Énergie et de l'Eau, César Abi Khalil, de mettre au point un nouveau cahier des charges, dans un délai d'une semaine.

Il a ensuite retiré de son ordre du jour la demande du ministère des Télécoms d'allouer un crédit de 225 milliards de LL à Ogero, pour démarrer le projet d'installation des Active Cabinets (FTTC), dans le cadre du développement de la téléphonie fixe et du réseau Internet. Non seulement a-t-il reporté l'analyse de cette requête, mais il l'a liée à l'adoption du budget, toujours à l'étude.

Au moment de débattre de la question des télécoms, le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, a d'abord observé que « cette requête est illégale », rapporte la chaîne télévisée LBCI. « Il s'agit d'un prêt », a rétorqué le ministre des Télécoms, Jamal Jarrah. C'est alors que le Premier ministre, Saad Hariri, évoquant une décision prise « à l'unanimité », a demandé au ministre des Télécoms de « patienter » une ou deux semaines, « le temps que le budget soit adopté », a expliqué à la presse le ministre de l'Information, Melhem Riachi. Ce qui n'a pas manqué de provoquer l'ire du ministre des Télécoms, qui a quitté la séance illico, suivi par le ministre d'État aux Affaires des réfugiés, Mouïn Merhebi. Dans un mot à la presse, M. Jarrah a même déploré « les pressions exercées à son encontre par une partie politique adverse ». « Il s'agit d'un malentendu qui a été réglé », a commenté M. Riachi. Pour rappel, le PDG d'Ogero, Imad Kreidieh, avait affirmé la veille à L'Orient-Le Jour qu' « il y avait visiblement consensus sur l'importance du projet ».

S'apprêtant à quitter le palais de Baabda, les ministres Jarrah et Merhebi ont été aussitôt rejoints par leurs collègues Nouhad Machnouk, Ali Hassan Khalil, Youssef Fenianos et Jean Oghassabian qui ont, en vain, tenté de les persuader, avec force palabres, de réintégrer la séance. Ce qu'ils n'ont fait qu'après l'intervention du directeur général de la présidence, Antoine Choucair : ce dernier leur a transmis « la demande expresse du président Aoun de rejoindre immédiatement la salle de réunions du Conseil des ministres », rapporte l'agence de presse al-Markaziya.

 

(Lire aussi : Liban-Syrie : plus multipolaire que jamais, l’exécutif fait le mort

 

Le Conseil des ministres a par ailleurs été marqué par l'annonce du ministre des Travaux publics et des Transports, Youssef Fenianos (Marada), de sa visite immédiate en Syrie, « à titre officiel ». Il rejoignait ainsi ses confrères de l'Agriculture, Ghazi Zeaïter, et de l'Industrie, Hussein Hajj Hassan (lire par ailleurs). Le gouvernement a de plus décidé de relier à l'autoroute de Batroun-Tannourine, baptisée la route des Saints, les sites de Saint-Jean Maron et du patriarche Hoyek, en construisant le tronçon Bejdarfel-Kfifane.

Enfin, la question des législatives partielles a été reportée à la prochaine séance, « durant laquelle s'exprimera le ministre de l'Intérieur et des Municipalités », a annoncé Melhem Riachi.
C'est par l'intervention du président Aoun et du Premier ministre Hariri qu'avait débuté la séance, à l'issue d'une rencontre à huis clos entre les deux personnalités. Ils ont notamment apporté leur soutien à l'armée libanaise face aux jihadistes du groupe État islamique, dans l'arrière-pays des localités chrétiennes de Ras Baalbeck et de Qaa, dans le nord de la Békaa, à la frontière syrienne. Ils ont aussi appelé à mettre fin à la polémique sur la bataille qui s'annonce. Michel Aoun a également annoncé qu'il planchait sur les amendements des lois liées à la grille des salaires et aux nouvelles impositions. Il a enfin appelé le ministre de l'Éducation, Marwan Hamadé, à surveiller de près les scolarités des écoles privées, à l'heure où ces établissements annoncent une augmentation pour financer la hausse des salaires de leurs enseignants.
 

 

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commentaires (3)

Libanais, réjouissez-vous ! Voici le dernier-né des feuilletons de l'été 2017: "les télécoms attendent des crédits...dans l'attente de l'adoption du budget...2017" lieu de tournage : le gouvernement acteurs principaux : 2 présidents,30 ministres figurants : photographes, agents de sécurité, remplisseurs de thermos, carafes à eau etc. nombre d'épisodes prévus : 1 ou 2 par semaine jusqu'à l'adoption du budget...2017, éventuellement début ou mi-2018 Rien ne presse...et le temps...c'est de l'argent...non ?! Irène Saïd

Irene Said

17 h 05, le 18 août 2017

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Commentaires (3)

  • Libanais, réjouissez-vous ! Voici le dernier-né des feuilletons de l'été 2017: "les télécoms attendent des crédits...dans l'attente de l'adoption du budget...2017" lieu de tournage : le gouvernement acteurs principaux : 2 présidents,30 ministres figurants : photographes, agents de sécurité, remplisseurs de thermos, carafes à eau etc. nombre d'épisodes prévus : 1 ou 2 par semaine jusqu'à l'adoption du budget...2017, éventuellement début ou mi-2018 Rien ne presse...et le temps...c'est de l'argent...non ?! Irène Saïd

    Irene Said

    17 h 05, le 18 août 2017

  • LES TELECOMS AU LIBAN SONT UNE MINE D,OR... ONT-ILS BESOIN DE CREDITS ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 37, le 18 août 2017

  • serait ce une nouvelle forme d'un bazar indedit?

    Gaby SIOUFI

    10 h 31, le 18 août 2017

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