Le chef du groupe jihadiste Fateh el-Cham dans le jurd de Ersal, Abou Malek al-Tallé, ainsi que ses jihadistes et plusieurs réfugiés syriens, étaient évacué ce matin vers la région frontalière de Flita en Syrie. Photo Ani
Le chef du groupe jihadiste Fateh el-Cham dans le jurd de Ersal, Abou Malek al-Tallé, ainsi que ses jihadistes et plusieurs réfugiés syriens, étaient évacués ce matin vers la région frontalière de Flita en Syrie, dans le cadre de la phase finale d'un accord avec le Hezbollah au terme d'une semaine d'intenses combats, rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).
Le convoi de bus transporte 7.777 personnes, notamment 1.116 combattants et des civils syriens et emprunte les routes sinueuses de jurd Ersal afin d'atteindre Flita. Sa destination finale est Idleb, dernier fief tenu par les jihadistes en Syrie. Selon la chaîne LBCI, à 13h, jusqu'à 1.020 personnes ont quitté le jurd de Ersal, à bord de 26 bus, et on passé le point de contrôle de Wadi Hmayed. A 17h, le "média de guerre" du Hezbollah a annoncé le départ de 113 bus transportant des jihadistes de Fateh el-Cham et leur familles, de Ersal jusqu'à Flita.
Plus tard, l'Ani a rapporté que des combattants du Front Fateh el-Cham ont fait descendre un homme de l'un des bus en direction d'Idleb et l'ont tué devant des civils. Il s'agit de Raad el-Hamadi, surnommé "Raad el-Ammouri". Les raisons de cette exécution sommaire n'ont pas été déterminées.
A 20h30, l'Ani a indiqué que "la majorité des bus transportant les éléments armés du Front Fateh el-Cham, leurs familles et des milliers de réfugiés a traversé le jurd de Ersal vers les territoires syriens". Selon le "média de guerre" du parti chiite, 17 véhicules de la Croix-Rouge transportent des blessés du Front Fateh-Cham.
Vers 22h00, la même source a annoncé que les premiers convois de bus ont arrivés à Flita.
Ce retrait se déroule sous le contrôle de l'armée libanaise, de la Sûreté générale et du Comité international de la Croix-Rouge. Le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a indiqué mercredi dans un communiqué ne pas être impliqué dans l'opération d'évacuation. Le retour des réfugiés doit être basé sur "des décisions individuelles et des informations objectives concernant les conditions (de vie) sur le lieu de retour", a-t-il affirmé.
Les combattants de Fateh el-Cham ont brûlé les positions qu'ils occupaient dans le jurd de Ersal, emportant avec eux leurs armes individuelles, comme prévu par l'accord.
L'évacuation intervient quelques heures après un échange de prisonniers entre le parti chiite et la formation jihadiste, aux premières heures de mercredi. Peu après minuit, trois combattants du Hezbollah, Mahmoud Harb, Houssam Faqih et Hafez Zkheim, qui avaient été capturés jeudi dernier par les jihadistes de Fateh el-Cham, ont été rapatriés à Wadi Hmayed où ils ont été accueillis par le directeur de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, avant de rejoindre le village de Laboué. Trois combattants de Fateh el-Cham, deux détenus à la prison de Roumieh et le troisième par la Sûreté générale, ont été libérés en contrepartie.
Ce dénouement avait eu lieu après plusieurs heures de blocages qui laissaient craindre un échec des négociations en cours.
Cinq hommes du Hezbollah faits prisonniers en 2015 en Syrie doivent encore être libérés. Ils le seront quand le dernier bus affrété à cet effet aura atteint Idleb.
La dernière partie de l'accord entre jihadistes et Hezbollah prévoit également l'évacuation des combattants du groupuscule jihadiste Brigades Ahl el-Cham et leurs familles, ainsi que des réfugiés, vers le Qalamoun syrien. Leur nombre s'élève à 3.000.
Réagissant à ces développements, le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, s'est félicité de l'évacuation des jihadistes vers la Syrie. "Le Liban défait le terrorisme takfiriste (jihadiste). Aujourd'hui al-Nosra, plus tard le groupe État islamique et ensuite les cellules internes", a écrit M. Bassil sur sa page Twitter.
Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, doit s'exprimer jeudi soir au sujet de l'étape qui va suivre la libération du jurd.
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Reportage
Le chef du groupe jihadiste Fateh el-Cham dans le jurd de Ersal, Abou Malek al-Tallé, ainsi que ses jihadistes et plusieurs réfugiés syriens, étaient évacués ce matin vers la région frontalière de Flita en Syrie, dans le cadre de la phase finale d'un accord avec le Hezbollah au terme d'une semaine d'intenses combats, rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).
Le convoi...
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Le prince bensalman a menacé les dirigeants libanais d’expulser des milliers de Libanais résidant des pays du golfe Persique. Le bensaoud héritier a averti que si le gouvernement libanais essayait de faciliter le retour de réfugiés syriens dans leur pays, Riyad expulserait des milliers de Libanais résidant à l’étranger. Pour ce dernier, la non expulsion de réfugiés syriens du Liban est à l’origine de l’absence de tout conflit interne au Liban, d’autant plus qu’il y a toutes les raisons pour une telle guerre et que certaines parties du gouvernement libanais sont directement impliquées dans des conflits à l’extérieur du Liban. Bensalmane a envoyé, via le PM Saad, un message au phare Aoun et à Berri, dans lequel il a menacé qu’en cas d’expulsion de réfugiés syriens, les Libanais dont le nombre s’élevait à 1 million, seraient renvoyés des Émirats. « Si ce million de Libanais se voient expulsés des pays du golfe Persique, qu’est-ce que vous allez faire avec ces gens qui ont de la rancune envers vos politiques ? », a dit bensalmane à Saad . Il a également prétendu que Beyrouth n’avait rien dépensé , alimentation et résidence avaient été assurés par des institutions caritatives de l’ONU. Cette information a été publiée alors qu’en vertu d’un accord de cessez-le-feu entre le Hezb et le Nosra, quelque 9000 hommes armés et réfugiés syriens devaient se déplacer, ce mercredi 2 août, à Idlib, dans le nord de la Syrie.
FRIK-A-FRAK
19 h 27, le 02 août 2017