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À La Une - Irak

Le Premier ministre irakien salue à Mossoul la victoire sur "la brutalité"

Des affrontements en cours dans le réduit d'environ 200 m sur 100 où sont retranchés les derniers islamistes dans la vieille ville.

Des membres des forces antiterroristes irakiennes célèbrent la libération de Mossoul, le 10 juillet 2017. AFP / Fadel SENNA

Le Premier ministre irakien Haider al-Abadi a proclamé lundi la victoire sur "la brutalité et le terrorisme" après que ses forces ont mis fin à la mainmise des jihadistes sur cette deuxième ville du pays dévastée par des mois de combats.

Après une offensive d'envergure soutenue par la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis et lancée le 17 octobre 2016, les forces irakiennes ont quasiment repris la totalité de la ville septentrionale tombée en 2014 aux mains du groupe Etat islamique (EI).

Pour la coalition, la perte de l'EI de son dernier grand bastion urbain en Irak est un "coup décisif" porté à l'EI mais ne marque pas pour autant la fin de la guerre contre cette organisation ultraradicale responsable d'atrocités et d'attentats meurtriers.

Avant les déclarations de M. Abadi et de la coalition, les forces irakiennes s'efforçaient d'éliminer l'ultime poche de résistance dans la vieille ville de Mossoul, où les derniers jihadistes sont encerclés dans un petit réduit, selon les commandants irakiens.

S'exprimant depuis l'ouest de Mossoul, M. Abadi, en uniforme militaire noir et casquette sur la tête, a déclaré: "Notre victoire aujourd'hui est une victoire sur la brutalité et le terrorisme, et j'annonce aujourd'hui au monde entier la fin, l'échec et l'effondrement de l'Etat terroriste fictif" de l'EI.

Entouré de commandants et d'officiers, il a également affirmé que les priorités de son gouvernement étaient désormais la "stabilité et la reconstruction", alors qu'une tâche titanesque attend le pouvoir pour reconstruire la ville en partie en ruines et aider les centaines de milliers de civils déplacés. M. Abadi s'était rendu déjà dimanche à Mossoul pour féliciter "les combattants héroïques et le peuple irakien pour la victoire majeure" à Mossoul.

Lundi, les affrontements se déroulaient dans un réduit d'environ 200 m sur 100, selon le général Sami al-Aridhi, un commandant irakien. Des soldats armés de mitrailleuses et de fusils ont tiré des toits des bâtiments largement détruits, alors que des colonnes de fumée s'élevaient du Vieux Mossoul après le passage de l'aviation.

 

 

 

 

'Nous voulons mourir'
"Ils (les jihadistes) n'acceptent pas de se rendre. Ils crient 'Nous ne nous rendrons pas, nous voulons mourir'", a ajouté le général Aridhi. "Il est probable que (les combats) se terminent aujourd'hui".

Le général Aridhi a indiqué que ses troupes avaient été informées de la présence d'entre 3.000 et 4.000 civils dans la poche jihadiste mais ce chiffre n'a pas pu être confirmé de source indépendante.

Des photos montrent l'ampleur des dégâts dans la vieille ville. Plus un toit ne semble tenir debout et nombre de bâtiments sont complètement aplatis, laissant présager que la reconstruction prendra du temps.

La reprise de Mossoul constitue le plus important succès de Bagdad depuis que le groupe extrémiste sunnite s'était emparé en 2014 de vastes régions en Irak dont Mossoul.

Cette victoire ne porte toutefois pas le coup de grâce à l'EI, qui détient toujours des portions de territoires en Irak, et des secteurs plus importants encore en Syrie voisine, même s'il a également perdu du terrain dans ce pays depuis 2015 et que son fief de Raqqa est assiégé par des forces soutenues par les Etats-Unis. Le groupe ultraradical conserve également les capacités de mener des attentats meurtriers.

La victoire à Mossoul a été obtenue au prix de milliers de victimes, civils et militaires, d'une crise humanitaire énorme et de destructions colossales, spécialement dans la vieille ville.

 

 

 

'Plus de maison'
Près d'un million de civils ont fui la ville depuis le début de l'offensive et 700.000 d'entre eux sont toujours déplacés, selon l'ONU.

Ceux qui sont restés piégés longtemps dans la ville ont vécu dans des conditions "terribles", subissant pénuries, bombardements et intenses combats, et servant de "boucliers humains" à l'EI, d'après l'ONU.

"C'est un soulagement que la campagne militaire à Mossoul touche à sa fin. Le combat est peut-être terminé mais la crise humanitaire ne l'est pas", a dit Lisa Grande, coordinatrice humanitaire de l'ONU pour l'Irak.
"Il est probable que des milliers de personnes vont devoir rester déplacées pendant plusieurs mois", a prévenu le Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR).
"Beaucoup n'ont de plus maison et les services de base comme l'eau et l'électricité, ainsi que les infrastructures comme les écoles et les hôpitaux, ont besoin d'être reconstruits ou réparés", a-t-il ajouté.

Vingt-huit organisations humanitaires présentes en Irak ont demandé aux autorités de ne pas forcer les déplacés à rentrer chez eux et exhorté la communauté internationale à soutenir la reconstruction.

Mossoul était un symbole pour l'EI: son chef Abou Bakr al-Baghdadi y avait fait en juillet 2014 son unique apparition publique après la proclamation d'un "califat" sur les territoires conquis en Irak et en Syrie, désormais en lambeaux.

La Russie a affirmé début juin l'avoir probablement tué dans un raid aérien en Syrie, mais aucune confirmation de sa mort n'a suivi cette annonce.

 

 

 

 

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