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À La Une - Syrie

Reprise des pourparlers de paix à Genève avec l'espoir d'"avancées"

"Les possibilités de progrès sont plus élevées que dans le passé", déclare Staffan de Mistura.

L'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, le 10 juillet 2017. AFP / POOL / SALVATORE DI NOLFI

Les pourparlers de paix sur la Syrie ont repris lundi à Genève sous la houlette de l'ONU, avec l'espoir de réaliser "certaines avancées" alors que le conflit ravage le pays depuis six ans.

"Nous n'attendons pas une percée (...) mais certaines avancées, oui", a déclaré aux médias Staffan de Mistura, l'envoyé spécial de l'ONU en charge du dossier syrien, qui s'évertue depuis des années à trouver une solution à la crise syrienne.

S'exprimant lors d'une conférence de presse à l'issue de la première journée de discussions, le diplomate italo-suédois a jugé que "les possibilités de progrès sont plus élevées que dans le passé". "Les astres commencent à être favorables", a-t-il déclaré. "Nous assistons peut-être à une phase de simplification du conflit le plus complexe qui existe actuellement", a-t-il ajouté, mentionnant l'accord russo-américain sur un cessez-le-feu dans le sud de la Syrie et la victoire sur le groupe État islamique (EI) à Mossoul en Irak, alors qu'au même moment les forces antijihadistes tentent de reprendre Raqqa à l'EI. Il a espéré que cette "simplification" du conflit aboutisse à une "désescalade", suivie d'une "stabilisation" de la situation après la reconquête attendue de Raqqa, principal bastion de l'EI en Syrie.

Le round, qui devrait se tenir jusqu'au 14 juillet, a commencé lundi dans la matinée par une rencontre entre M. de Mistura et la délégation du gouvernement syrien. Le médiateur de l'ONU a ensuite rencontré, lors d'un même déjeuner de travail, les différents représentants de l'opposition, dont ceux du Haut Comité syrien pour les Négociations (HCN).

Les négociations de Genève sont de plus en plus éclipsées par des discussions à Astana, au Kazakhstan, qui sont chapeautées par la Russie et l'Iran, alliés de Damas, ainsi que la Turquie, soutien de la rébellion.
Et dimanche, le cessez-le-feu négocié par les États-Unis, qui soutiennent certains rebelles, la Russie et la Jordanie, est entré en vigueur dans le sud de la Syrie (provinces de Soueida, Deraa et Qouneitra), là encore hors du cadre de Genève.

Cet accord a "de fortes possibilités de devenir une vraie réalité sur le terrain", a déclaré M. de Mistura, soulignant qu'il pourrait notamment "aider à réduire la tension dans une zone qui commençait à être tendue".
Il a espéré qu'"un accord sera conclu dès que possible" pour les autres zones qui ont fait l'objet de discussions à Astana car "cela pourra représenter un soutien significatif au processus politique".

Cette guerre syrienne a fait depuis 2011 plus de 320.000 morts et jeté sur les routes plus de la moitié de la population.

Les discussions de Genève sont axées sur quatre points: la rédaction d'une nouvelle Constitution, la gouvernance - terme flou pour évoquer une transition politique -, la tenue d'élections et la lutte contre le terrorisme.

Le dernier round de négociations s'était achevé en mai dernier avec peu d'avancées. Staffan de Mistura avait expliqué que "d'importants différends" persistaient sur des "questions majeures".
L'opposition syrienne a longtemps insisté sur le départ du président Bachar el-Assad dans toute solution politique au conflit. Pour le régime, il n'en est pas question.

 

(Reportage : « Ce café arménien est le symbole de notre résistance à Alep »)

 

La concurrence d'Astana
Au vu de ces profondes divergences, Yehia al-Aridi, un porte-parole du HCN qui rassemble des groupes-clés de l'opposition, a confié avoir de "modestes attentes" pour ce nouveau round.

Les pourparlers de Genève ont débuté en 2014, et se sont poursuivis depuis de façon intermittente avec de maigres résultats.

Depuis janvier, la concurrence est rude avec l'autre cycle de pourparlers organisé par la Russie, l'Iran et la Turquie dans la capitale du Kazakhstan. Ces trois pays se sont mis d'accord en mai sur la mise en place de quatre zones de "désescalade" en vue d'un cessez-le-feu durable, mais ont échoué à s'entendre sur les détails nécessaires à l'application de ce plan.

Sur le terrain, après le calme qui a régné dimanche dans le sud de la Syrie au premier jour du cessez-le-feu conclu entre les États-Unis et la Russie, le régime syrien a lancé lundi une attaque contre les rebelles dans une province du sud du pays malgré la trêve, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Un média d'État a affirmé que l'assaut était dirigé contre des jihadistes.

 

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Les pourparlers de paix sur la Syrie ont repris lundi à Genève sous la houlette de l'ONU, avec l'espoir de réaliser "certaines avancées" alors que le conflit ravage le pays depuis six ans.
"Nous n'attendons pas une percée (...) mais certaines avancées, oui", a déclaré aux médias Staffan de Mistura, l'envoyé spécial de l'ONU en charge du dossier syrien, qui s'évertue depuis des...

commentaires (2)

A quoi bon ces pourparlers de "paix" inutiles ? Ceux qui y participent savent très bien que rien de valable en résultera. Mais bon...aller se balader à Genève, loger dans de bons hôtels...c'est toujours intéressant...non? Tout cela aux frais de qui, au juste ? Et pendant ces bla-blas inutiles, le peuple syrien continue de souffrir chaque jour... Irène Saïd

Irene Said

11 h 41, le 10 juillet 2017

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Commentaires (2)

  • A quoi bon ces pourparlers de "paix" inutiles ? Ceux qui y participent savent très bien que rien de valable en résultera. Mais bon...aller se balader à Genève, loger dans de bons hôtels...c'est toujours intéressant...non? Tout cela aux frais de qui, au juste ? Et pendant ces bla-blas inutiles, le peuple syrien continue de souffrir chaque jour... Irène Saïd

    Irene Said

    11 h 41, le 10 juillet 2017

  • TOUT ACCORD DE PAIX SERAIT LE RESULTAT UNIQUEMENT D,UNE ENTENTE DE L,AMERIQUE AVEC LA RUSSIE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 27, le 10 juillet 2017

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