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Liban - Institutions

Wahhab propose un poste de vice-président de la République

Le chef du parti al-Tawhid, Wi'am Wahhab, a plaidé hier pour la création du poste de vice-président de la République, en vue de régler la question du Sénat et l'empêcher de dégénérer en un grave problème entre deux composantes essentielles du pays. En l'occurrence les chrétiens et les druzes.

S'exprimant à l'issue d'un entretien avec le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, au palais Bustros, M. Wahhab a fait valoir qu'« il y a plusieurs solutions pour régler la question du Sénat, dont les druzes demandent la présidence ». Il s'agit notamment de la répartition de certains postes-clés entre les principales communautés, ainsi que la création d'un poste de vice-président de la République, a-t-il noté.

Si les propos du chef du parti al-Tawhid ont relancé la question du Sénat – reléguée au second plan après le retrait de la dernière mouture électorale proposée par le président de la Chambre, Nabih Berry –, certains mettent l'accent sur le timing de la proposition, d'autant que la question du vice-président de la République a été évoquée lors de la conférence de La Celle Saint-Cloud en 2007, avant d'être abandonnée.

La proposition intervient en effet à l'heure où l'on évoque un package deal de réformes constitutionnelles lié au débat actuel autour de la loi électorale. Dans ce contexte, certains ne cachent pas leur crainte d'une révision intégrale de la Constitution, ou encore une Constituante qui modifierait radicalement le système politique libanais.

Mais dans les milieux politiques, on minimise la portée des propos de Wi'am Wahhab, dans la mesure où la priorité est aujourd'hui à la mise en place d'une nouvelle loi électorale et la tenue des législatives. Un cadre des Forces libanaises interrogé par L'Orient-Le Jour va même jusqu'à assurer que le poste de vice-président de la République est « hors débat », d'autant qu'il n'est pas prévu par l'accord de Taëf. « Nous accordons la priorité aujourd'hui à l'élaboration de la nouvelle formule électorale », indique-t-il, avant d'assurer que sa formation est déterminée à ce qu'un Sénat regroupant les familles spirituelles voie le jour conformément aux textes de Taëf. Ce proche de Samir Geagea réduit donc les propos de M. Wahhab à un « positionnement politique ».

 

(Pour mémoire : Forcing de Bassil pour lier le dossier de la loi électorale à un package de réformes)

 

« Pas besoin de ce poste »
Même son de cloche chez les aounistes qui déploient tous leurs efforts pour l'adoption d'un nouveau code électoral, à la lumière du forcing mené par le président de la République, Michel Aoun.

Commentant les propos de Wi'am Wahhab, Ghassan Moukheiber, député du Metn et membre du bloc aouniste, fait valoir à L'OLJ que c'est la première fois que la question d'un vice-président de la République est ainsi évoquée. M. Moukheiber rappelle que « les prérogatives dont dispose le chef de l'État ont été réduites et elles sont transférées au Conseil des ministres en cas de vacance au niveau de la première magistrature de l'État. Il n' y a donc pas besoin de créer ce poste » de vice-président. Pour le député du Metn, « la proposition du chef du parti al-Tawhid n'est qu'une des idées proposées dans les milieux politiques, mais ne fait aucunement l'objet d'un débat sérieux, d'autant que l'heure est à la nouvelle loi électorale ».

À l'instar des FL et du CPL, le mouvement Amal exclut la possibilité de l'adoption de la proposition Wahhab. « Il s'agit d'une simple idée, mais je ne crois pas qu'elle pourrait réellement se concrétiser », dit à L'OLJ Anwar el-Khalil, député berryste de Marjeyoun-Hasbaya, assurant que le vice-président de la République « n'est pas un substitut au Sénat, dont la création est réclamée aujourd'hui par plusieurs protagonistes ».

 

 

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