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Liban - Liban

Loi électorale : l’optimisme se propage, mais rien de concret encore

Hugo Shorter exhorte les protagonistes à s'entendre sur un nouveau texte ; Walid Joumblatt décide de « garder le silence ».

C'est un optimisme de plus en plus étendu qui se fait sentir dans les milieux proches des débats menés pour tenter de trouver un accord sur une nouvelle loi électorale. Mais malgré les réunions qui se sont tenues hier sur ce dossier épineux, aucune indication concrète n'a été obtenue.

C'est dans ce cadre que s'inscrit la rencontre hier au Grand Sérail entre le Premier ministre, Saad Hariri, et le vice-président des Forces libanaises, Georges Adwan, en présence de Nader Hariri, chef du cabinet du Premier ministre (lire par ailleurs). Une autre rencontre a également eu lieu au siège du ministère des Affaires étrangères. L'occasion pour Georges Adwan, Gebran Bassil, le chef du Courant patriotique libre, et Ibrahim Kanaan, député aouniste du Metn, de discuter du découpage des circonscriptions, à la lumière de l'aval quasi général dont bénéficie désormais la proportionnelle, en tant que principe.

Si M. Adwan a déclaré que le nouveau texte verra le jour avant le 19 juin prochain (le mandat de la Chambre arrivant à expiration le 20 juin), un cadre FL a expliqué la position de son parti par « une nouvelle tentative de rapprocher les points de vue, après les rumeurs qui ont circulé récemment et selon lesquelles la question de la loi électorale est à nouveau dans l'impasse ».

À L'Orient-Le Jour, ce proche de Samir Geagea a tenu à afficher son optimisme quant à un prochain dénouement heureux. Il a même été jusqu'à faire état d'un « accord sur le principe de la proportionnelle », notant toutefois que « les débats portent aujourd'hui sur le découpage des circonscriptions ».
En dépit de l'optimisme des Forces libanaises, leur principal allié chrétien, le CPL, reste attaché à la formule prévoyant la préqualification soutenue par Gebran Bassil. Les milieux FL, quant à eux, semblent vouloir réduire cette attitude à une « tactique de négociations » adoptée par le ministre des Affaires étrangères, en vue d'augmenter ses gains ultérieurs. Selon le cadre FL précité, « tout le monde est conscient de la nécessité d'adopter un nouveau texte avant le 20 juin, dans la mesure où tout échec dans ce domaine pourrait mener le pays vers l'inconnu ». Il assure, par la même occasion, que « personne ne voudrait braquer les partis chrétiens ». « C'est à la faveur de cette logique que la discussion autour du Sénat et sa présidence (demandée par les druzes) pourrait être suspendue pour faciliter la conclusion d'une entente élargie autour de la nouvelle loi », note le cadre FL, avant d'appeler à établir une nette distinction entre le dossier de l'électricité (autour duquel les partis de MM. Geagea et Bassil divergent) et celui de la loi électorale.

 

(Pour mémoire : Aoun prêt à exercer ses prérogatives pour éviter le vide législatif)

 

« Le silence » de Joumblatt
Ce même optimisme se fait sentir du côté de Moukhtara. Si le chef du Parti socialiste progressiste a préféré « garder le silence pour arriver à une loi électorale consensuelle dans cette atmosphère de guerre froide », comme on pouvait le lire sur son compte Twitter, une source proche du leader druze indique à L'OLJ que M. Joumblatt ne veut pas pousser plus loin la crise avec le Premier ministre Saad Hariri. Le chef du PSP avait reproché au Premier ministre son soutien à toutes les moutures électorales présentées par Gebran Bassil, note-t-on de même source, avant d'assurer que les rapports entre les deux hommes se sont améliorés tout récemment sous l'effet des récentes déclarations des joumblattistes au sujet du code électoral.

Parallèlement, un autre cadre joumblattiste souligne à L'OLJ qu'« il y a une dynamique pour tenter de trouver un accord autour de la nouvelle loi ». Il en veut pour preuve le fait que personne ne peut se permettre d'échouer, dans la mesure où le pays ne peut pas supporter les conséquences fâcheuses d'un tel résultat négatif. « Ça serait criminel envers le Liban », ajoute ce cadre.
Dans les mêmes milieux, on fait valoir que la position du PSP a évolué, jusqu'à approuver une formule électorale axée sur la proportionnelle, avec une circonscription regroupant le Chouf et Aley.
Le ministre de l'Éducation, Marwan Hamadé (joumblattiste), quant à lui, s'est voulu beaucoup plus ferme. Représentant Walid Joumblatt lors du dîner annuel de la fondation qui porte son nom, il a déclaré sans détour : « Nous sommes opposés au pouvoir lorsqu'il devient une tribune utilisée pour attiser les tensions confessionnelles et communautaires. » « En revanche, nous sommes favorables à une proportionnelle acceptable et un découpage équilibré des circonscriptions », a-t-il ajouté.

 

(Lire aussi : Berry poursuit sa campagne contre le courant aouniste)

 

Le forcing international
Parallèlement aux contacts entre les diverses formations politiques, la communauté internationale poursuit son forcing pour la tenue des législatives. Ainsi, l'ambassadeur du Royaume-Uni, Hugo Shorter, a rappelé tous les communiqués des instances internationales exhortant les factions libanaises à rentabiliser le délai précédant l'expiration du mandat de la Chambre pour s'entendre sur le cadre permettant de tenir des élections transparentes et calmes dans les délais. S'exprimant à l'issue d'un entretien avec Saad Hariri, le diplomate a estimé que « la tenue du scrutin dans les délais est essentielle pour conserver une bonne démocratie », assurant que « le Royaume-Uni suivra de près les débats concernant la nouvelle loi et la date du scrutin ».

 

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C'est un optimisme de plus en plus étendu qui se fait sentir dans les milieux proches des débats menés pour tenter de trouver un accord sur une nouvelle loi électorale. Mais malgré les réunions qui se sont tenues hier sur ce dossier épineux, aucune indication concrète n'a été obtenue.
C'est dans ce cadre que s'inscrit la rencontre hier au Grand Sérail entre le Premier ministre, Saad...

commentaires (2)

RIEN DE CONCRET ENCORE... A QUI PROFITE LE VIDE COMME TOUJOURS ?

LA LIBRE EXPRESSION

14 h 40, le 12 mai 2017

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Commentaires (2)

  • RIEN DE CONCRET ENCORE... A QUI PROFITE LE VIDE COMME TOUJOURS ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 40, le 12 mai 2017

  • C'est ma grand-mère qui m'avait appris il y a 85 ans le conte de la "Cruche d'huile" (Briq ez-zayt). Depuis 2005, je le lis tous les jours dans les journaux sous la forme de "loi électorale". La forme a changé mais le contenu est le même. On n'en a marre ! Dégagez-les !

    Un Libanais

    11 h 48, le 12 mai 2017

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