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À La Une - Tunisie

Deux ans après un attentat, un hôtel du littoral tunisien revit

Près de 2,2 millions d'euros ont été dépensés pour la "renaissance" de l'Imperial Marhaba, selon sa propriétaire. 

Zohra Driss, propriétaire de l'Imperial Merhaba, à Port el-Kantaoui, près de Sousse, le 21 avril 2017. AFP / FETHI BELAID

Des touristes profitent du jacuzzi, d'autres bronzent près de la piscine tandis que des jardiniers plantent des fleurs: près de deux ans après un attentat jihadiste sanglant, la vie a repris dans un hôtel de la côte tunisienne.

C'est sur la plage et à l'intérieur de cet établissement, alors appelé Imperial Marhaba, qu'un jeune Tunisien avait ouvert le feu sur des touristes le 26 juin 2015, tuant 38 d'entre eux dont 30 Britanniques. Le décor de vacances idéal en bord de Méditerranée dans la station balnéaire de Port El-Kantaoui, près de Sousse (est), s'était alors transformé en scène d'horreur.

Longtemps plongé dans le silence après la tragédie, l'hôtel a rouvert cette semaine, sous un nouveau nom, le "Kantaoui Bay", symbole de la renaissance espérée d'un tourisme tunisien laminé par les attentats de 2015.
"On n'oublie pas. Le jour de l'ouverture, j'ai eu une pensée très forte pour les victimes et les familles", a déclaré à l'AFP la propriétaire de l'hôtel, Zohra Driss.

 

(Lire aussi : Pour relancer le tourisme, la Tunisie met en avant soleil, mer... et sécurité)

 

 

Renaissance
Mais la réouverture a représenté "un souffle de renaissance", qui permet "d'avoir de nouveau confiance en la vie", ajoute cette députée de Nidaa Tounès, le principal parti au pouvoir.

Revendiqué par le groupe extrémiste Etat islamique (EI), l'attentat de Sousse fut une des trois attaques de grande ampleur qui frappèrent la Tunisie en 2015. En mars, 22 personnes dont 21 touristes avaient été tuées au célèbre musée du Bardo à Tunis. En novembre, 12 agents de la garde présidentielle trouvaient la mort dans un attentat suicide en pleine capitale.
Cette série noire avait choqué le pays et laminé le tourisme, secteur clé de l'économie.
Depuis, la situation s'est nettement améliorée selon les autorités qui restent toutefois vigilantes.

A Port el-Kantaoui, Mme Driss indique avoir dépensé près de six millions de dinars (2,2 millions d'euros) pour la "renaissance" de son hôtel. "Nous avons presque tout changé: les couleurs, les meubles, la décoration, le jardin". Mais aussi les gestionnaires, la chaîne espagnole Riu étant remplacée par le groupe allemand Steigenberger.

Malgré la crise traversée, aucun des quelque 200 employés n'a été licencié, selon le directeur général Ramzi Kessissa. Aujourd'hui, "tous les employés sont heureux de reprendre. Ce qui nous lie à cet hôtel, c'est plus qu'une simple relation de travail", affirme à l'AFP Zaghouani, chargé des jardins depuis 23 ans.

Dans la région de Sousse, la haute saison n'est pas encore là, et les clients peu nombreux. Claudine Chevillard, une touriste française, dit néanmoins être venue sans hésitation dès la réouverture de l'hôtel. "On nous avait dit 'il ne faut pas aller en Tunisie, il y a eu des attentats'. Moi j'ai dit: j'y vais comme d'habitude, sans problème", clame-t-elle.

 

(Pour mémoire : Plus qu'au référentiel islamique, « c'est à la révolution » qu'Ennahda renonce)

 

'Regagner la confiance'
Natalia, accompagnée de son mari, visite la Tunisie "pour la première fois". "Nous sommes dans cet hôtel depuis deux jours. C'est sécurisé, le service est excellent", sourit cette touriste russe.

Sur la sécurité, un gros effort a été consenti. Après l'attentat de Sousse, le Premier ministre de l'époque, Habib Essid, avait reconnu des failles, notamment la lenteur de l'intervention des forces de l'ordre. 

A présent, la police est très présente dans la station balnéaire, avec des barrages fixes et des patrouilles, une vision parfois déconcertante en ces lieux de villégiature.
"Nous avons dépensé près de 500.000 dinars (185.000 euros) en matériel de surveillance électronique -caméras, scanners (...)- et nous avons désormais une salle d'opérations d'où nous surveillons tout l'hôtel et ses environs", dit Ramzi Kessissa.

Zohra Driss espère un taux d'occupation de 90% cet été, et assure avoir "énormément de demandes" des marchés allemand, russe, algérien et tunisien. "Malheureusement les Anglais ne reviennent pas", regrette-t-elle, en espérant que les autorités britanniques lèveront prochainement leurs restrictions sur la destination Tunisie.

Pour Ramzi Kessissa, 2017 "sera une année de transition durant laquelle nous allons essayer de regagner la confiance des touristes".

 

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C'est sur la plage et à l'intérieur de cet établissement, alors appelé Imperial Marhaba, qu'un jeune Tunisien avait ouvert le feu sur des touristes le 26 juin...

commentaires (1)

Eh oui, la vie doit reprendre le dessus, on est bien placé pour le savoir et le mettre en pratique... Mabrouk, et bonne chance!

NAUFAL SORAYA

08 h 06, le 23 avril 2017

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Commentaires (1)

  • Eh oui, la vie doit reprendre le dessus, on est bien placé pour le savoir et le mettre en pratique... Mabrouk, et bonne chance!

    NAUFAL SORAYA

    08 h 06, le 23 avril 2017

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