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À La Une - Reportage

Les Champs-Élysées, entre touristes et curieux, reprennent vie

Pascale Saad, une Libanaise de 42 ans, en vacances avec sa famille, ne cache pas qu'elle "voulait reprendre l'avion" dès ce vendredi.

La vie a repris vendredi sur les Champs-Elysées: les touristes, nombreux, mais parfois "sous le choc", déambulaient sur l'artère emblématique de Paris, aux côtés des habitués et des curieux venus voir les lieux de la fusillade survenue la veille. AFP / Philippe LOPEZ

La vie a repris vendredi sur les Champs-Elysées: les touristes, nombreux, mais parfois "sous le choc", déambulaient sur l'artère emblématique de Paris, aux côtés des habitués et des curieux venus voir les lieux de la fusillade survenue la veille.

Des fleurs ont été déposées au pied d'un arbre, face à l'immeuble devant lequel un policier a été tué jeudi soir dans l'attaque revendiquée par le groupe Etat Islamique. L'assaillant a aussi blessé deux policiers, dont l'un grièvement, et une touriste avant d'être abattu.

Au-delà du traumatisme, l'attaque soulève l'inquiétude des commerçants qui redoutent une nouvelle désertion des touristes, déjà bien moins nombreux depuis les attentats de 2015 et 2016.
Premier à laisser sa fleur-hommage, une rose blanche, un homme qui se présente comme un policier sans vouloir donner son nom.

Juste en face, les chalands se pressent pour photographier les vitres portant des impacts de balles. Certains rentrent dans l'immeuble pour un angle de vue différent.
"Comme s'ils photographiaient une performance artistique!": Luis Ricardo, un Mexicain de 21 ans, est choqué et dit "avoir davantage peur de ces gens-là que d'être à Paris, car le terrorisme est partout".

Venu de Los Angeles, Felix Cervantes n'entend non plus céder à la panique. "Je n'ai pas peur. On restera, quoi qu'il arrive, jusqu'à la semaine prochaine", dit ce sexagénaire qui avait hésité la veille entre les Champs-Élysées et le Louvre -et finalement opté pour le célèbre musée.
D'autres s'avouent cependant moins rassurés. Chaintnya Veeraghanta, un Indien de 25 ans, promet: "Je ne vais pas me promener tout seul la nuit". Il espère un renforcement de la protection policière sur l'avenue très fréquentée.

Quelque 300.000 personnes se promènent chaque jour sur les "Champs", une artère de deux kilomètres entre Arc de Triomphe et place de la Concorde, où s'alignent des magasins, des cafés, des cinémas, des théâtres...

 

 

Continuer à vivre
Eric Winckler, 51 ans et sa fille Hailey, 16 ans, deux Américains de Boston ont "entendu des tirs" jeudi soir et ont "couru à l'hôtel". "C'était effrayant". Mais "cela arrive partout, y compris aux États-Unis. Ils ne vont pas nous empêcher de vivre !"

Pascale Saad, une Libanaise de 42 ans, en vacances avec sa famille, ne cache pas qu'elle "voulait reprendre l'avion" dès ce vendredi. Mais sa fille "veut absolument voir le concert de Violetta dimanche"...

"C'est sûr, les touristes ne vont pas vouloir revenir", se désole Majid Gabiri, 64 ans, serveur au café restaurant Le Vesuvio depuis 30 ans. "Après les attentats du 13 novembre, il y avait moins de gens. Même les habitués, il y en a moins ce matin", dit-il en désignant les tables vides.

La région parisienne a perdu 1,5 million de visiteurs en 2016, chinois, japonais mais aussi européens. La tendance avait semblé s'inverser au dernier trimestre, l'office du tourisme parisien notant une amorce de reprise en fin d'année.

 

(Lire aussi : Attentat de Paris : les candidats de droite et d'extrême droite pour un durcissement fort de la lutte antiterroriste)


"L'équilibre est fragile, l'attaque d'hier a eu lieu sur un des endroits les plus symboliques et touristiques de France", a commenté Roland Héguy, président de l'Union des métiers de l'hôtellerie (Umih), principale organisation du secteur.
"On adore Paris, c'est la quatrième fois que l'on vient, mais ça nous décourage un peu de revenir", se désole Bruna Zortea, une Brésilienne de 27 ans. "Mais si le monde change nous ne pouvons être en sécurité nulle part".

Le gouvernement a multiplié les mesures pour que la France conserve l'image d'un pays touristique sûr, avec des déploiements de patrouilles dans les gares et lignes de transport fréquentées par les touristes, le détachement de policiers étrangers sur certains sites, le renforcement de la sécurité dans les festivals...

Un des sites les plus visités de Paris, la tour Eiffel, va être doté d'un dispositif de protection comprenant notamment une "paroi en verre pare-balles" sur deux côtés pour faire face à toute menace terroriste.

Lesly et Michael Douglas, des Écossais de 55 et 62 ans, n'ont pas pu rentrer jeudi soir dans l'appartement qu'ils ont loué à deux pas du lieu de la fusillade. Ils ont été "effrayés de voir les policiers courir partout avec leurs armes" mais restent "convaincus que Paris est l'endroit le plus sûr au monde".

 

 

 

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