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Liban - Loi électorale

« Soit la prorogation, soit la proportionnelle intégrale », nouvelle équation du Hezbollah ?

« Le vide législatif torpillerait le pays », avertit Nabih Berry.

La question de la loi électorale devrait être soulevée lors de la séance parlementaire d’aujourd’hui. Photo d’archives

C'est une nouvelle mise en garde que le président de la Chambre, Nabih Berry, a lancé hier contre un vide législatif qui torpillerait le pays.

« Le vide au niveau du pouvoir législatif torpillerait le pays. Ainsi, si certains banalisent l'impact d'une telle éventualité, il reste que celle-ci n'est qu'un effondrement supplémentaire des institutions », a averti le président de la Chambre, qui s'exprimait dans le cadre des audiences du mercredi tenues à Aïn el-Tiné.
Nabih Berry a profité de sa rencontre avec les députés pour insister, une fois de plus, sur l'importance de s'entendre sur une nouvelle loi électorale dans les plus brefs délais, mettant en garde contre l'immobilisme dans ce domaine.

Si certains accusent le chef du législatif d'œuvrer – avec le Hezbollah – pour une nouvelle prorogation du mandat de la Chambre, Anouar el-Khalil, député berryste de Hasbaya, assure à L'Orient-Le Jour que le président de la Chambre ne fait que mettre en garde contre l'inconnu si une nouvelle législation électorale ne voit pas le jour prochainement. « M. Berry tente de trouver un dénominateur commun entre toutes les formations politiques, pour faciliter l'entente autour d'un code électoral », note M. Khalil, avant de faire valoir que « c'est à la faveur de cette logique que le chef du législatif soutient à nouveau un texte prévoyant la formule mixte (mêlant les modes de scrutin majoritaire et proportionnel) ».

Quant au reste des formations politiques, elles semblent camper sur leurs positions respectives dans ce dossier. À l'heure où plusieurs cadres du Courant patriotique libre (CPL) affirment l'attachement du courant aouniste à un texte axé sur la formule mixte, le Hezbollah est toujours en faveur d'une loi prévoyant la proportionnelle intégrale. S'exprimant lors d'une cérémonie tenue hier au Liban-Sud, le cheikh Nabil Kaouk, membre du Conseil central du parti chiite, a estimé que « l'échec à s'entendre sur la loi électorale mènerait le pays à une crise politique dangereuse ».  Selon lui, « la seule façon de sauver le pays est d'adopter un nouveau code qui assurerait la bonne et juste représentation, d'autant que l'heure n'est plus aux manœuvres politiques ».
Le cheikh Kaouk a, en outre, assuré que « le dossier de la législation électorale ne causera pas de schisme entre le Hezbollah et ses alliés, le CPL et le mouvement Amal, d'autant que les débats portent actuellement sur la taille des circonscriptions sur base de la proportionnelle dans le nouveau texte ».

 

(Lire aussi : Pour les FL, le Hezbollah veut réduire l’influence parlementaire chrétienne)

 

Geagea soutient la proposition Bassil
En dépit de ce tableau, le tandem CPL-FL reste déterminé à affronter l'attachement du Hezb à la proportionnelle intégrale. Le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, a défendu hier soir, dans une interview à la MTV, la proposition de scrutin mixte élaboré par le chef du CPL, Gebran Bassil, « qui assure, a-t-il souligné, une bonne représentativité », dans le cadre de l'application de l'accord de Taëf.

De son côté, un cadre des Forces libanaises a déclaré à L'OLJ que le parti n'acceptera pas que le Hezbollah mette les Libanais au pied du mur en dressant l'équation suivante : « Soit la proportionnelle intégrale, soit la prorogation du mandat de la Chambre. » Selon lui, « il est évident que le tandem chiite œuvre pour une prorogation du mandat de la Chambre ». « Nous sommes déterminés à mener la bataille de la loi électorale jusqu'au bout et nous nous opposons à toute prorogation de la législature avant l'adoption d'un code électoral », affirme ce proche de Samir Geagea, assurant qu' « il est impossible de voter un nouveau code sans l'approbation du tandem CPL-FL ».

 

(Pour mémoire : Une variante de la formule Bassil pourrait-elle sauver le scrutin ?)

 

La séance parlementaire
Parallèlement à ce paysage complexe, les regards sont braqués sur la séance parlementaire destinée au débat de politique générale prévue aujourd'hui. Alors que l'on s'attendait à ce que la loi électorale soit au centre des interventions des députés, des sources politiques bien informées croient savoir que les discussions porteront principalement sur le plan d'amélioration de la production de l'électricité approuvé la semaine dernière en Conseil des ministres. Il reste que le mouvement Amal et les Kataëb entendent soulever la question de la loi électorale.

« Le nouveau code sera au centre de la séance parlementaire destinée à contrôler l'activité du gouvernement (qui discutera lundi de la loi électorale), d'autant que cette loi est le devoir premier du cabinet Hariri », dit à ce sujet Anouar el-Khalil.

À Saïfi, des sources proches du chef des Kataëb, Samy Gemayel, indiquent à L'OLJ que le parti est déterminé à jouer son rôle d'opposition jusqu'au bout. C'est à la faveur de cette logique que le jeune député du Metn entend « évoquer tous les dossiers d'actualité ».

Commentant ce paysage politique, le coordinateur général du 14 Mars, Farès Souhaid, met en garde contre une approche communautaire du dossier de la loi électorale, dans la mesure où l'une des parties au débat (les sunnites, les chiites et les chrétiens) pourrait éliminer une autre.
À L'OLJ, M. Souhaid dresse ce constat : « Le Hezbollah veut renforcer sa mainmise sur le pays. Après avoir imposé l'élection de Michel Aoun à la tête de l'État, ainsi que ses propres paramètres dans la formation du cabinet, le parti est en quête d'un Parlement favorable aux armes illégales », dit-il, dans ce qui sonne comme une véritable mise en garde.

 

 

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C'est une nouvelle mise en garde que le président de la Chambre, Nabih Berry, a lancé hier contre un vide législatif qui torpillerait le pays.
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OU VOUS FAITES CE QUE JE VEUX... OU J,IMPOSE CE QUE JE VEUX... MESSIEURS LE CHOIX EST VOTRE !

LA LIBRE EXPRESSION

18 h 13, le 06 avril 2017

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Commentaires (4)

  • OU VOUS FAITES CE QUE JE VEUX... OU J,IMPOSE CE QUE JE VEUX... MESSIEURS LE CHOIX EST VOTRE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 13, le 06 avril 2017

  • OU VOUS FAITES CE QUE JE VEUX... OU J,IMPOSE CE QUE JE VEUX... MESSIEURS LE CHOIX EST VOTRE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 38, le 06 avril 2017

  • POURQUOI PAS LA 1960 QUI EST TOUJOURS EN FORCE PUISQUE UNE AUTRE LOI N,A PAS ETE AGREEE ? LA PROPORTIONNELLE INTEGRALE... OU LA MAINMISE... EST SUR LA TABLE FAKIHIOTE POUR SEMER LA ZIZANIE DANS LES AUTRES COMMUNAUTES DU PAYS...

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 51, le 06 avril 2017

  • CHACUN DE SON CÔTÉ MENASSE ET MET EN GARDE LES AUTRE. TITI TITI ......

    Gebran Eid

    06 h 21, le 06 avril 2017

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