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Liban - L’éclairage

Le sommet arabe, prélude à la normalisation des relations entre Beyrouth et Riyad

Le Liban a passé le cap du sommet arabe tenu mardi et mercredi en Jordanie qui a pavé la voie à un réchauffement entre Beyrouth et ses partenaires arabes, et plus particulièrement avec l'Arabie saoudite. Arborant devant les participants un front uni – rendu possible dans la forme déjà par la présence, aux côtés du chef de l'État, Michel Aoun, du Premier ministre, Saad Hariri –, la délégation officielle libanaise a réussi à exprimer une position unifiée devant les délégations présentes, réaffirmant l'ouverture du Liban au monde arabe. Un climat positif qui s'est traduit dans le communiqué final du sommet qui a consacré, dans l'un de ses points, le principe du soutien et de la solidarité avec le Liban.

Ce rendez-vous a également pavé la voie à une baisse de tension notoire entre Beyrouth et Riyad notamment, après le froid entre les deux capitales sur fond de rivalité avec l'Iran et son allié le Hezbollah.
La première concrétisation de cette décrispation a été le voyage effectué par Saad Hariri en Arabie saoudite aux côtés du roi Salmane, à bord de son avion personnel, aussitôt le sommet terminé. Autre manifestation positive de ce nouveau rapprochement, le retour, prévu début avril à Beyrouth, de l'ambassadeur saoudien, comme le confirment des sources politiques. Dès son retour de sa tournée saoudienne, puis européenne (à Paris, Berlin et Bruxelles), M. Hariri tiendra une conférence de presse pour faire le point sur les résultats de ses déplacements et entretiens, notamment avec les responsables à Riyad.

Dans certains milieux politiques, on s'attend déjà à un retour des investissements saoudiens concomitants à la normalisation entre les deux pays, l'attention devant être accordée à la création d'emplois pour les jeunes par le biais d'une série de projets qui devraient bénéficier aux régions périphériques principalement.

 

(Lire aussi : Hariri entame une tournée européenne le 3 avril)

 

Pression sur la présidence
Sur le plan intérieur, certains milieux s'étonnent de la pression que tente d'exercer depuis un certain temps le Hezbollah sur la présidence en tentant d'empêcher toute influence que pourraient avoir sur Baabda Saad Hariri et le chef des Forces libanaises, Samir Geagea. C'est dans ce contexte qu'il faut comprendre le retour en force du slogan de la proportionnelle appliquée à la circonscription unique brandi par le Hezbollah, en réponse à la palette de formules proposées par le chef du CPL, Gebran Bassil. C'est dans cette même logique que doit être compris également son refus d'aborder la stratégie de défense et son insistance à protéger les privilèges dont il jouit sous le couvert de la résistance.

Des sources proches des cinq ex-dirigeants libanais (Gemayel, Sleiman, Mikati, Siniora, Salam) qui avaient remis aux chefs d'État arabes réunis au sommet de la mer Morte un message portant notamment sur le rejet des armes illégales ont estimé que la campagne de dénonciation de cette lettre menée par le Hezbollah n'est autre qu'un moyen servant à couper la route devant toute velléité de discussion autour de la stratégie de défense et du rôle du parti chiite. L'allusion faite par les ténors du parti aux liens entretenus par les auteurs de cette lettre avec les « ambassades », comprendre avec l'Arabie saoudite, fait partie de cette contre-attaque.
Autant d'accusations qui sont, aux yeux des milieux FL, incompréhensibles puisque le chef de l'État lui-même a tenu à rappeler, lors de ses rencontres en marge du sommet arabe, son attachement au discours d'investiture.

Pour des sources du 14 Mars, le célèbre triptyque armée-peuple-résistance, jadis effectivement soutenu lors des sommets de ce type, n'est plus fondé aujourd'hui, le concept de la résistance contre Israël ayant été vidé de son sens depuis qu'elle est devenue un outil servant les intérêts de l'axe iranien, que ce soit en Syrie ou au Yémen. Une implication dans des territoires étrangers qui a été décidée sans que le Hezbollah ait pris compte de l'avis de ses partenaires libanais. C'est à cette problématique que le chef du gouvernement a fait allusion lors de son passage au Caire, lorsqu'il a indiqué, dans le cadre d'un entretien à un média égyptien, que les questions conflictuelles, à leur tête celle des armes du Hezbollah, ont été écartées de l'accord d'entente qui a permis l'élection d'un président et la formation du gouvernement.

Le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, a été dans le même sens lorsqu'il a évoqué, dans une déclaration, un « différend » qui persiste entre sa formation et le Hezbollah autour de la mise en œuvre de certaines dispositions du document d'entente conclu entre les deux formations en 2006.

 

Pour mémoire

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Tempête en mer Morte, l'éditorial de Issa GORAIEB

 

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