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Nos Lecteurs ont la Parole - Ronald BARAKAT

Réponse à l’évêque de Mostar sur « l’inauthenticité » des apparitions de Medjugorje

Nous ne nous arrêterons pas sur les motifs et le timing de l'article de l'évêque de Mostar, Ratko Peric, reliés aux conflits et luttes de pouvoir entre l'évêque diocésain et les franciscains en charge de la paroisse de Medjugorje, ni sur sa coïncidence avec l'arrivée imminente de l'envoyé spécial du pape François, Mgr Henryk Hoser, pour une mission pastorale.
Nous nous arrêterons plutôt sur quelques arguments avancés dans l'article de l'évêque local, qui suscitent un questionnement, mais aussi, au préalable, sur sa prise de position publique qui vient prendre de court, voire court-circuiter la commission Ruini, constituée par le pape Benoît XVI en mars 2010, laquelle a remis, en janvier 2014, son rapport final à la Congrégation pour la doctrine de la foi (non encore rendu public). Par sa démarche précipitée, le prélat court le risque de s'inscrire en porte-à-faux par rapport à ladite commission qui, après quatre années d'enquête, reconnaîtrait le caractère surnaturel des apparitions, du moins celles des premières semaines, et recommanderait leur reconnaissance par le pape. Mais en attendant la position officielle de l'Église rien n'empêche d'examiner, à la loupe, certains points de l'évêque dans son article, lesquels forment, après grossissement, des taches... sur sa conscience.

Première tache
Comment l'évêque peut-il, avant que le Vatican ne se prononce sur la question, et probablement motivé par des querelles de clochers internes, nier en bloc les apparitions de Notre-Dame à Medjugorje et gâcher la fête à ces innombrables fidèles, pèlerins, religieux et religieuses qui, depuis plus de trois décennies, affluent dans cette localité, mus par leur foi et en reviennent avec plus de foi et de ferveur ? Certains y sont même allés par simple curiosité et en sont revenus croyants ! Certains y sont allés en laïques et en sont revenus religieux potentiels, puis actuels ! Ceux qui ne s'étaient jamais adonnés aux sacrements ont fini par le faire, là-bas, et ont continué de le faire depuis ! Advenant que les apparitions, les manifestations et les « visions » des voyants s'avèrent fondées, en tout ou partie, ou qu'elles aient quelque fondement, comment peut-il, par ses positions aussi négatives et catégoriques, prendre le risque d'un discrédit personnel et la responsabilité morale et spirituelle d'une atteinte à la vérité, surtout si celle-ci provient du Ciel ? Comment peut-il se permettre de jeter ce trouble, ce pavé dans la marée humaine de croyants, sans tenir compte d'un fait indéniable et fondamental, à savoir que le phénomène Medjugorje rapproche les gens de Dieu et renforce la foi chrétienne, ainsi que le culte à la Vierge. On ne compte plus le nombre de conversions depuis l'émergence de ce phénomène. À supposer que les manifestations et « visions » soient fictives (ce qui ne serait pas le cas), leur effets positifs et bénéfiques sont bien réels, à n'en point douter. Medjugorje rend les gens heureux, et il y en a qui veulent jouer les trouble-fêtes, pour des raisons purement subjectives. Cette localité, fût-elle définie comme un lieu de prière, de pèlerinage, ou comme un sanctuaire, est une formidable réserve de foi et d'espérance, source d'innombrables conversions et vecteur de communion sacramentelle. Et c'est l'aspect le plus miraculeux du phénomène Medjugorje.

Deuxième tache
L'évêque affirme mordicus que « la Vierge de Medjugorje n'est pas la Vierge de l'Évangile ». Mais alors elle est la Vierge de quoi ? De qui ? Elle ne peut être une manifestation du Malin ou servir sa cause puisque les pèlerins affluent vers Dieu, vers l'Amour, vers la Miséricorde, et non leurs contraires respectifs, et s'en retournent plus engagés que jamais aux valeurs chrétiennes et plus attachés que jamais au dogme de la Trinité et au culte de la Mère de Dieu. Si elle n'est pas la Vierge de l'Évangile, cette Vierge sert bien la cause de l'Évangile et de sa Vierge ! Outre que l'évêque reconnaît en cela, implicitement, une manifestation surnaturelle !

Troisième tache
L'évêque accuse les voyants de manipulation et de supercherie. Ce serait faire preuve de sérieuse mauvaise foi que de rejeter en bloc l'expérience et les témoignages des voyants et considérer que tous les six, qui étaient des enfants et des adolescents au début des apparitions en juin 1981, se sont concertés et ont ourdi une machination pour duper, durant 36 ans, le monde entier, ainsi que l'Église. Il serait insensé de prétendre qu'ils sont eux-mêmes victimes de quelque illusion, hallucination ou manipulation sans que la duperie ou la mise en scène n'ait été découverte, depuis le temps des apparitions. Les six voyants devraient être des acteurs surdoués – et d'égal talent – pour jouer aussi bien la comédie, se faire enlever et entrer dans un état de (fausse) extase, avec une imagination aussi débordante, un sens si poussé du détail, et un prophétisme inégalé qui leur permet de produire et délivrer – de manière coordonnée – une telle quantité de messages de la Reine de la Paix sur une aussi longue période. Il aurait fallu oscariser les six il y a belle lurette ! Ces personnes ont expérimenté quelque chose d'extraordinaire, qui les dépasse et nous dépasse, qui ne peut sortir de leur psychisme, ni tenir du Malin, à en juger par les fruits spirituels, fournis à profusion jusqu'à ce jour, car « Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. Cueille-t-on des raisins sur des épines, ou des figues sur des chardons ? » (Matthieu 7 :16). D'ailleurs, les expertises pluridisciplinaires conduites par les plus grands spécialistes sur les voyants en état d'extase ont démontré, sans l'ombre d'un doute, l'authenticité de leur ravissement et exclu toute fraude ou simulation. Si l'évêque de Mostar n'en a pas pris connaissance, il lui sera toujours possible de le faire en cliquant sur le lien qui suit :
http ://pda.medjugorje.ws/en/apparitions/docs-scientific-research-medjugorje-visionaries/

Quatrième tache
L'ambiguïté des apparitions, selon l'évêque, qui ne sont pas compatibles avec les apparitions reconnues par l'Église. Le fait, par exemple, qu'elle ne soit pas la première à parler, qu'elle disparaisse subitement, qu'elle se mette à rire de façon étrange, qu'elle acquiesce aux désirs des voyants et du curé, qu'elle permette qu'on marche sur son voile étendu par terre, qu'elle n'adopte pas la tenue vestimentaire habituelle, que sa main frissonne... Toute une analyse kinesthésique qui porte un jugement humain et ne remet pas en question le côté surnaturel du phénomène. L'évêque a-t-il vu ou entendu le rire de la Vierge de Medjugorje pour en juger? En s'offusquant du piétinement du voile, n'est-il pas en train de projeter son propre protocole humain ? Voudrait-il imposer à la Vierge son étiquette à lui, fondée sur les convenances temporelles de son genre ? Piétiner le récit des apparitions, advenant leur bien-fondé, serait bien plus grave, pour la Vierge, que marcher sur son voile étendu par terre ou toucher son vêtement. Et pourquoi la Vierge, qui est Mère, n'acquiescerait-elle pas à la demande de ses enfants, les voyants et le curé en l'occurrence ? Serait-ce aussi une position cléricale symptomatique du paternalisme qui caractérise l'attitude de l'évêque vis-à-vis de ses ouailles qui sont tenues de lui obéir ? La Vierge n'a pas cette mentalité humaine et hautaine. Elle n'est pas pointilleuse sur ces convenances sociales, mais sur d'autres convenances, spirituelles, bien plus importantes à ses yeux.

Cinquième tache
Outre les voyants, l'accusation de connivence et de machination portée au curé et aux prêtres qui les encadrent ou les accompagnent. C'est une accusation grave, non prouvée, qui ne sied pas à Son Excellence. Les franciscains, en charge de la paroisse, les ecclésiastiques d'autres congrégations, les accompagnateurs spirituels, les organisateurs de voyage, etc., ne peuvent se prêter à de telles pratiques « diaboliques », ni accepter d'être de faux témoins, ni être aussi naïfs pour se laisser duper tout ce temps-là.
Sur ces « taches », entre autres, on conclura en affirmant que la complexité du phénomène Medjugorje ne permet pas d'affirmations à l'emporte-pièce, encore moins venant d'un ministre du culte qui devrait veiller justement sur le culte, notamment celui de la Vierge, stimuler la foi et encourager le croyant... et attendre la position finale de la Congrégation pour la doctrine de la foi, au lieu de la court-circuiter. C'est au pape de trancher la question, et encore... Que de saints, que de voyants, que de témoins de la foi avaient été discrédités, voire persécutés par l'Église, avant d'être réhabilités et reconnus par celle-ci. Et que d'apparitions mariales authentiques attendent encore d'être authentifiées !

Ronald BARAKAT

Nous ne nous arrêterons pas sur les motifs et le timing de l'article de l'évêque de Mostar, Ratko Peric, reliés aux conflits et luttes de pouvoir entre l'évêque diocésain et les franciscains en charge de la paroisse de Medjugorje, ni sur sa coïncidence avec l'arrivée imminente de l'envoyé spécial du pape François, Mgr Henryk Hoser, pour une mission pastorale.Nous nous arrêterons...

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