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Lifestyle - Papilles

La cuisine multicolore de Maha Kobrosly Farroukh

Photo DR

« À mes cinquante ans, j'ai décidé de faire les choses que j'aime », lance Maha Kobrosly Farroukh dans un éclat de rire. Cette femme, qui a décidé de changer de carrière en ouvrant une table d'hôte dans sa résidence secondaire de Souk el-Gharb, donne d'emblée dans le ton léger. Spontanée, limpide, généreuse et débordante d'énergie, elle aime faire plaisir aux autres et se faire plaisir. « Si les gens qui mangent chez moi sont heureux, je suis heureuse. S'ils viennent célébrer leur anniversaire, c'est comme si je fêtais le mien », dit-elle.

Depuis deux ans, une fois par mois, Maha Kobrosly organise un dîner à thème dans sa maison d'été : Saint-Valentin, printemps, Noël, Thanksgiving, automne, etc., toujours en utilisant les produits de saison et diverses épices, et faisant preuve surtout d'une créativité débordante. « Je n'aime pas les choses fades et ma teinte préférée est le rouge », ajoute-t-elle, pointant du doigt l'un des murs, d'un rouge éclatant, de l'espace qu'elle a consacré à son projet baptisé Kitchen Stories, confiant aussi qu'elle privilégie les touches de vert, de jaune et de rouge dans chaque plat qu'elle confectionne. « Le fait de me lancer dans ce domaine est le résultat d'un long cheminement et, finalement, quand j'y pense, je trouve que je suis en train de réaliser un rêve, celui de faire un métier qui conjugue communication et culture. Et la nourriture, c'est ça », explique-t-elle. « Sa » nourriture, des plats thaïlandais, essentiellement, du poulet à l'orange, est donc composée d'ingrédients de toutes les nuances, un festival de couleurs rouge (des tomates ou des pommes pour les desserts), orange (des carottes) ou encore jaune (des poivrons ou du safran). « Ma priorité, confirme-t-elle, ce sont les couleurs des plats que je sers. Même si parfois ces derniers sont un peu épicés ! »

Maha Kobrosly Farroukh a suivi des études de sciences politiques et d'affaires publiques à l'Université américaine de Beyrouth et à New York. « Je voulais devenir interprète de conférences. Mais à l'époque Beyrouth était encore divisé. Il m'était difficile de passer à Beyrouth-Est pour suivre les cours de l'école de traducteurs et d'interprètes à l'Université Saint-Joseph. Mon dossier avait été accepté à l'École d'interprètes de Paris, mais mes parents, ultraconservateurs, ne m'ont pas laissé partir », se souvient-elle. « Plus tard, à New York, tout en continuant ma spécialisation initiale, j'ai préparé une licence en interprétation. Les langues, c'est comme la nourriture, une façon de communiquer et un véhicule de culture. Je suis arrivée, d'une manière différente, à mon point de départ et à ce dont j'aspirais », explique-t-elle avec un grand sourire.

À son retour au Liban, elle travaille dix ans auprès de l'Unicef, puis huit ans dans l'administration de l'Hôpital universitaire Rafic Hariri. « J'étais rongée par la fatigue et le stress. Lorsque j'ai décidé de partir, je me suis souvenue d'une vieille passion : la cuisine. Quand je me suis installée aux États-Unis, durant les années 1980, j'ai habité chez mon oncle pour un certain temps. C'est là que je me suis mise à la confection de plats libanais et de pâtisseries orientales à l'intention de nos amis libanais et américains. C'était un succès », raconte-t-elle. Maha Kobrosly se marie ensuite au Liban. Elle continue à faire la cuisine et à recevoir des amis autour de sa table.

Quand elle quitte son travail, elle dévore les centaines de livres culinaires qu'elle achète, se plonge dans les multiples blogs et, lors de ses voyages, part à la découverte de ses chefs préférés en essayant leurs recettes. Elle trouve enfin le temps nécessaire pour créer des recettes inspirées des quatre coins du monde, notamment l'Asie. Puis elle entame son projet de table d'hôte, fait construire une grande cuisine dans sa résidence secondaire, achète des tables, des chaises et tous les détails pour dresser une belle table conviviale. Sa générosité est contagieuse, elle est aidée par ses amies. L'une propose de confectionner le pain, l'autre s'occupe des réseaux sociaux. Et tout le monde lui ramène des connaissances à la table d'hôte mensuelle qui peut accueillir jusqu'à 28 personnes.

Mona Kobrosly Farroukh a d'autres projets pour Kitchen Stories, entre autres celui de se lancer, plus tard, dans un catering bien spécifique : les hors-d'œuvre. Entre-temps, elle fait de la danse, du sport et part toujours en voyage à la découverte de nouvelles passions.

 

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