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À La Une - conflit

Nouveaux bombardements turcs sur al-Bab, en Syrie : neuf civils tués

Plus de 40 jihadistes exécutés par un groupe extrémiste rival.

Des combattants rebelles appuyés par Ankara, le 15 février 2017, près d’al-Bab, en Syrie. Rafat Ahmad/AFP

Neuf civils ont été tués dans de nouveaux bombardements de l'armée turque sur al-Bab, un fief du groupe Etat islamique (EI) dans le nord de la Syrie, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Ankara n'a pas parlé de la mort de civils mais affirmé que "13 terroristes" avaient péri dans les bombardements terrestres et aériens contre "des dizaines de positions de l'EI" à al-Bab, selon l'agence officielle Anadolu.
Trois femmes figurent parmi les neuf victimes civiles, a précisé l'OSDH, en soulignant que "les raids et les bombardements turcs ont tué 45 civils dont 18 enfants et 14 femmes ces dernières 48 heures".

Al-Bab, dernière place forte encore aux mains de l'EI dans la province d'Alep, est la cible depuis août d'une offensive conjointe des forces turques et de groupes rebelles syriens. L'objectif est de chasser l'EI, ainsi que des milices kurdes, des zones syriennes frontalières de la Turquie.
Les forces turques sont entrées dans cette ville de 100.000 habitants et le Premier ministre Binali Yildirim a affirmé qu'une grande partie était désormais "sous contrôle" turc.

L'OSDH a cependant assuré que les forces turques y avaient fait peu de progrès.
Un commandant rebelle sur le terrain, Abou Jaafar, a indiqué jeudi à l'AFP que les jihadistes se battaient avec acharnement. Plusieurs rebelles ont été blessés et leur équipement endommagé dans une attaque perpétrée par un kamikaze de l'EI, a-t-il précisé.

Les jihadistes "prennent position dans des bâtiments résidentiels ou publics et utilisent les civils comme boucliers humains", a indiqué vendredi un porte-parole rebelle, Mahmoud Hadi. "Ils recourent aux attaques suicide et se déplacent à travers les sous-sol et les tunnels. Ils se glissent parmi les civils fuyant les opérations militaires pour tenter de parvenir derrière les lignes des factions rebelles", a-t-il expliqué.

 

(Lire aussi : Ankara remporte la première étape de la course pour al-Bab)

 

Des dizaines de civils fuient quotidiennement al-Bab, selon l'OSDH.
Vendredi, une file de résidents en fuite était visible à travers les champs à l'extérieur de la ville, d'où résonnaient des tirs. Sur une route menant à la ville d'Aazaz, distante d'une cinquantaine de km et tenue par les rebelles, des résidents transportaient leurs affaires sur des charrettes ou s'y rendaient à bord de mobylettes. A Aazaz, les déplacés ont été accueillis à bras ouverts mais certains ont continué leur chemin plus à l'ouest, vers la province voisine d'Idleb, sous contrôle des rebelles.

Dans le sud de la Turquie, le chef d'état-major interarmées des Etats-Unis, Joe Dunford, avait rencontré vendredi son homologue turc Hulusi Akar à Incirlik. Le général Akar a appelé à davantage de soutien aérien de la coalition internationale antijihadistes dirigée par les Etats-Unis, selon l'armée turque.

Le ciel syrien est encombré par les avions du régime syrien, ceux de la Russie, alliée du régime, et également ceux de la Turquie et de la coalition internationale.

 

Plus de 40 jihadistes exécutés par un groupe rival
Déclenchée par la répression de manifestations prodémocratie, la guerre en Syrie qui a fait plus de 310.000 morts est devenue très complexe avec la montée en puissance de groupes jihadistes, l'implication de forces régionales et de puissances internationales, sur un territoire très morcelé.

Vendredi, un groupe jihadiste a exécuté 41 combattants de l'ex-branche d'el-Qaëda et de factions qui lui sont alliées lors de combats entre organisations rivales dans la province d'Idleb. Selon l'OSDH, le groupe jihadiste Jund al-Aqsa a exécuté lundi par balles 41 de ses adversaires dans la localité de Khan Cheikhoun, mais leur mort n'a été confirmée que vendredi.

Une guerre d'influence oppose depuis cinq jours les extrémistes de Jund al-Aqsa à Fateh el-Cham et ses alliés dans la province d'Idleb (nord-ouest), aux mains des rebelles et jihadistes. Fateh el-Cham combat au côté de groupes rebelles sous la bannière du front "Tahrir al-Cham" et les combats se sont étendus à la province voisine de Hama. La guerre, selon l'OSDH, a tué depuis lundi 125 combattants, dont les 41 exécutés.

En octobre, Fateh el-Cham avait annoncé avoir repris sous son aile Jund al-Aqsa, un groupe désigné comme "entité terroriste" par Washington et détesté des rebelles. Mais il y a près d'un mois, il revenait sur sa décision et chassait le groupuscule de ses rangs. En janvier, Fateh el-Cham s'était affronté avec d'autres groupes rebelles durant dix jours également dans la province d'Idleb et des dizaines de combattants avaient été tués. Ces combats illustrent la bataille acharnée de ces groupes pour la prééminence dans une province qui échappe au régime.

 

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