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Liban - Rencontre

Aoun à l’ordre des rédacteurs : « Exprimez-vous, nul ne peut vous obliger à aller contre vos convictions ! »

Pas de stabilité sans une nouvelle loi électorale, a redit le chef de l’État à ses hôtes journalistes. ANI

À Baabda, à Rabieh, en France, au ministère de la Défense ou sur le front de Souk el-Gharb, Michel Aoun reste le même, un militant porteur d'un projet et d'une vision pour son pays et la région.

Depuis son élection à la tête de l'État le 31 octobre 2016, il n'a changé ni son attitude ni ses propos, considérant la présidence comme une nouvelle étape dans sa lutte pour un Liban ouvert à tous ses fils et équitable envers eux. Président, Aoun continue à croire dans la force du peuple et dans sa capacité à changer les choses. C'est d'ailleurs le principal message qu'il a délivré aux membres de l'ordre des rédacteurs qu'il a reçus hier avec leur président Élias Aoun.

En dépit des nombreux problèmes de la presse écrite que l'ordre des rédacteurs voulait exposer au chef de l'État (les documents explicatifs lui ont d'ailleurs été remis), ce dernier a réussi à redonner aux journalistes ployant sous le poids de la crise des médias la volonté de se battre pour un Liban plus juste. Le président leur a même rappelé que leur mission va au-delà de la transmission d'une photo, car les rédacteurs creusent, vérifient, et vont plus loin que l'image pour expliquer les vrais problèmes et contribuer à trouver les réponses. « Certes, aujourd'hui, la presse écrite, a-t-il dit, a des problèmes graves, qui ne sont pas uniquement libanais, car il s'agit d'une crise mondiale due essentiellement au développement des moyens de communication, mais nous avons chargé le ministre de l'Information de chercher des solutions qui devraient aider ce secteur en difficulté ». Il ajouté que cela ne devrait pas empêcher les rédacteurs de s'impliquer dans les causes du peuple. « Personne ne peut vous obliger à agir contrairement à vos convictions, et si vous ne pouvez pas les écrire, exprimez-vous dans les salons ou sur toutes les tribunes possibles », a lancé le chef de l'État.

Pour lui, les choses sont claires : l'unité du Liban a été réalisée et la sécurité est globalement assurée. Il reste à compléter ces acquis par l'édification d'une société stable. Or celle-ci passe par l'organisation d'élections législatives. L'idée d'adopter une loi équitable est dictée par la volonté d'assurer une stabilité politique au Liban, basée sur la nécessité de rassurer toutes les communautés pour éviter des frustrations qui peuvent se transformer en facteurs de déstabilisation ou d'affaiblissement structurel. Au début, le CPL avait proposé ce qui avait été appelé « le projet grec-orthodoxe » et qui permettait à chaque communauté d'élire ses députés, selon un même critère et en assurant une représentation réelle au sein du Parlement. Ce projet a été critiqué et a été accusé d'être confessionnel. « Mais, a-t-il ajouté, le système actuel est confessionnel et nous nous battons pour nous en sortir. Seulement, même une loi contre les violences faites aux femmes a dû tenir compte des considérations confessionnelles. »

La seule exigence du président est que la nouvelle loi tourne autour d'un critère qui est le même pour tous, c'est-à-dire qui ne fait pas de discrimination entre une région ou une communauté et les autres. Mais selon Michel Aoun, qui s'est exprimé avec sa franchise habituelle, le problème, c'est qu'au fond, les composantes politiques ne veulent pas d'une nouvelle loi électorale. « Chaque partie veut supprimer la minorité rivale au sein de sa propre communauté et piocher chez les autres pour leur piquer quelques sièges. Ce n'est pas ainsi qu'on édifie une patrie », a-t-il affirmé, ajoutant : « C'est un peu comme si quelqu'un avait dit : voilà, nous vous avons mis des lignes rouges et vous ne pouvez pas les dépasser. » Le chef de l'État a aussi déclaré qu'il est déterminé à se battre pour une nouvelle loi électorale, sans craindre les confrontations. « Car s'il n'y a pas de nouvelle loi électorale, il n'y aura pas de justice et de stabilité politique dans le pays », a-t-il déclaré.

 

(Pour mémoire : Riachi préside une réunion sur le projet d’aide à la presse écrite)

 

 

Référendums
Le président a encore précisé que la loi qui paraît à certains désavantageuse aujourd'hui pourrait devenir avantageuse demain. De même, le changement dans certains sièges pourrait assurer une stabilité sociale. « Sinon, cela signifierait que nous ne croyons ni à la démocratie ni à la possibilité de changement. Le parti que j'ai fondé a remporté tous les sièges dans des circonscriptions, il pourrait en perdre quelques-uns si le mode de scrutin proportionnel était adopté (à Baabda, au Kesrouan et à Jezzine, par exemple). Mais un tel changement dans certains sièges assurerait la justice dans notre société », a-t-il poursuivi.

Michel Aoun a affirmé qu'en réclamant l'adoption d'une nouvelle loi électorale équitable envers toutes les composantes de la nation, il se base aussi sur la volonté de changement au sein de la population. Toutefois, lorsqu'il a déclaré qu'il rejetait à la fois la tenue des élections sur la base de la loi actuelle et une nouvelle prorogation du mandat de la Chambre, il a été critiqué et accusé de vouloir le vide institutionnel. « Qu'on ne nous fasse pas peur avec le vide, a-t-il lancé. En réalité, il y a d'autres possibilités. L'une d'elles est l'organisation d'un référendum pour voir si les Libanais veulent ou non une nouvelle loi électorale. Rien dans la Constitution n'interdit l'organisation d'un référendum. Si nous ne faisons pas tout pour l'adoption d'une nouvelle loi électorale, que restera-t-il de notre démocratie à laquelle nous sommes tellement attachés ? » Il a ensuite rappelé que le peuple est la source de tous les pouvoirs.

En réponse à une question, le chef de l'État a qualifié sa relation avec le Premier ministre d'excellente, ajoutant : « Il n'y a pas de conflit entre nous. » Il a ensuite rappelé qu'il se considère comme le « père de tous » et qu'il veillera « aux intérêts de tous sans exception ou discrimination ».
Il a ensuite évoqué la lutte contre la corruption et la nécessité de relancer les organismes de surveillance, ajoutant que le ministère d'État contre la Corruption est un début. Le chef de l'État aspire à la création d'un haut comité pour la lutte contre la corruption qui aurait accès aux informations et la possibilité d'intervenir. Michel Aoun a ensuite demandé : « Comment le peuple libanais accepte-t-il de payer trois factures d'eau, alors que ce pays est considéré comme le réservoir d'eau de la région ? Y a-t-il un État au monde qui utilise ses réserves d'eau profonde en période de sécheresse alors que l'eau superficielle va dans la mer ? Sommes-nous devenus un pays désertique qui importe l'eau potable ? Même chose pour les doubles factures d'électricité... C'est devenu inacceptable ! » Le président a affirmé qu'il faut un changement radical dans la façon de penser pour retrouver les valeurs sociales et la possibilité de réclamer des comptes.

 

 

Pour mémoire

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Depuis son élection à la tête de l'État le 31 octobre 2016, il n'a changé ni son attitude ni ses propos, considérant la présidence comme une nouvelle étape dans sa lutte pour un Liban...

commentaires (5)

LA SACRO SAINTE LIBRE EXPRESSION...

LA LIBRE EXPRESSION

22 h 17, le 05 février 2017

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Commentaires (5)

  • LA SACRO SAINTE LIBRE EXPRESSION...

    LA LIBRE EXPRESSION

    22 h 17, le 05 février 2017

  • "Äâoûn aspire aussi à la création d'un haut comité pour la lutte contre la corruption qui aurait accès aux informations et la possibilité d'intervenir." ! Même sur les "origines" de ses "biens familiaux!" ou sur celles de la création" de son OTV ?!

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    11 h 36, le 04 février 2017

  • "Pour ce Äâoûn, les choses sont claires : la sécurité(?) est globalement(!) assurée." ! "Globale ment" ? Comme le "le bilan globalement positif de l'URSS", selon l'autre comique Georges Marchais ?!

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    11 h 02, le 04 février 2017

  • "Äâoûn : Personne ne peut vous obliger à agir contrairement à vos convictions, et si vous ne pouvez pas les écrire, exprimez-vous dans les salons ou sur toutes les tribunes possibles." ! "Sacré" boSSfééér, va ! Ainsi, pour lui, un rédacteur est obligé ; sometimes, mahééék ; à ne pas pouvoir écrire selon ses convictions.... ICI chez NOUS au Liban ! Et devra donc "s'exprimer" alors ; obligé ; only, yâââï, dans les "salons!".... de thé e.g, ou bien ; yîîîh ; dans les "dîners!" en viiille ! Yâ hassirtîîîh ! Léééh, äâïynéééh ? A cause de "pressions" d'amis Per(s)cées ? yâ wâïyléééh !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 56, le 04 février 2017

  • "À Baabda, à Rabieh, en France, au ministère de la Défense ou sur le front de Souk el-Gharb, Michel Aoun reste le même, un militant porteur d'un projet et d'une vision pour son pays et la région." ! Même réfugié ; SEUL, sans même sa femme et ses filles ; à l'Ambassade de France, ou laissant "ses?" soldats se battre "SEULS!" à Dâhrélwahhéch ? "Sacrée" Scarlett ! INCORRIGIBLE !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 38, le 04 février 2017

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