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À La Une - scandale

"C'est cuit" : en France, les électeurs de droite déboussolés par le "Penelopegate"

Les électeurs divisés entre ceux qui vont soutenir coûte que coûte François Fillon et ceux qui vont se rabattre sur un autre candidat pour la présidentielle en avril.

Des statues à l'effigie d'Emmanuel Macron, Francois Fillon et Marine Le Pen (de gauche à droite), le 2 février 2017 à Nice. REUTERS/Eric Gaillard

Faut-il soutenir coûte que coûte François Fillon, chaque jour affaibli par de nouvelles révélations, espérer qu'il jette l'éponge ou se rabattre sur un autre candidat pour la présidentielle en avril ? Les électeurs de la droite française ne savent plus à quel saint se vouer face au "Penelopegate".

"Moi, je ne voterai pas Fillon, c'est cuit! Même si ses idées politiques sont bonnes". Carole, ancienne cadre dans l'informatique, rencontrée dans un quartier aisé de Marseille (sud-est), avait pourtant choisi François Fillon lors de la primaire de la droite, qui l'avait triomphalement désigné en novembre.
Mais "je suis tout à fait déçue de son manque d'intelligence. Demander aux gens de se serrer la ceinture quand on se sait en situation irrégulière", se désole cette femme de 58 ans, qui a "toujours voté à droite".

François Fillon est englué depuis huit jours dans des soupçons d'emplois fictifs de son épouse Penelope, comme assistante parlementaire et collaboratrice d'une revue littéraire, pour un montant de plus de 900.000 euros bruts sur une dizaine d'années selon les montants publiés par le journal Le Canard Enchainé.

 

 

"On est très mal, moi j'ai un tas de SMS, de mails de militants de base pour le député de base que je suis, qui me disent 'mais qu'est-ce qu'on fait ?' Que voulez-vous que je réponde?", s'est interrogée mardi sur la radio France Info Arlette Grosskost, députée du parti Les Républicains, en Alsace (est).

Si les élus de droite sont de plus en plus nombreux à s'interroger ouvertement sur le choix d'un autre candidat, Carole ne voit personne d'assez "fort et costaud" pour prendre le relais. "Au pire, je n'irai pas voter", avoue cette électrice déboussolée qui ne veut pas donner son nom.

Ce désarroi, Régis, un autre électeur marseillais de droite, le partage. "C'est un gros gâchis, j'ai honte, on est la risée du monde", se lamente ce retraité de 78 ans. "Malgré tout, je préfère que Fillon reste" pour aller au bout de la campagne, explique-t-il.

 

(Lire aussi : "Je n'ai jamais été l'assistante de mon mari", disait Penelope Fillon en 2007...)

 

"Disqualifié"
Dans l'adversité, certains militants serrent les rangs derrière Fillon, comme Lahcen, 53 ans, rencontré en marge d'une réunion du parti de centre-droit UDI à Lyon (centre): "Tant qu'il est innocent, pour moi c'est mon candidat. Il y a du vrai, du faux mais pour moi, tant que cela n'a pas été prouvé ou justifié, c'est du vent".

 

 

Henri Delannoy, qui a travaillé chez un important armateur à Marseille, a, lui, franchi le pas : il finira, "comme tout le monde" par glisser un bulletin Macron dans l'urne.
Emmanuel Macron, ancien ministre de l’Économie du président socialiste François Hollande, qui se définit comme "progressiste", au positionnement "ni droite ni gauche", est donné finaliste de la présidentielle avec 23%, derrière la candidate d'extrême droite Marine Le Pen (27%), à 80 jours du premier tour du scrutin.
Avec 20% des intentions de vote (en chute de 5 points), François Fillon, lui, serait éliminé dès le premier tour. Alors qu'il était encore favori de la présidentielle il y a quelques jours.

D'autres voient comme ultime recours à droite l'ancien Premier ministre et maire de Bordeaux (sud-ouest) Alain Juppé, 71 ans, vaincu par François Fillon au second tour de la primaire.
"François Fillon ferait mieux de se retirer: il est disqualifié. Il ne répond pas aux accusations. Juppé n'arrête pas de dire qu'il ne veut pas se présenter, ça serait bien qu'il le fasse", estime Anne-Serise Dupuis, psychiatre à Bordeaux.
"Juppé hélas, il est trop âgé, il ne représente pas l'avenir même pour un mandat", regrette pour sa part Franck Boidin, 53 ans, employé de banque à Bordeaux.

 

 

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Faut-il soutenir coûte que coûte François Fillon, chaque jour affaibli par de nouvelles révélations, espérer qu'il jette l'éponge ou se rabattre sur un autre candidat pour la présidentielle en avril ? Les électeurs de la droite française ne savent plus à quel saint se vouer face au "Penelopegate".
"Moi, je ne voterai pas Fillon, c'est cuit! Même si ses idées politiques sont bonnes"....

commentaires (3)

Vas-y mon Grand "petit" Hamon Benoît !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

11 h 36, le 03 février 2017

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Commentaires (3)

  • Vas-y mon Grand "petit" Hamon Benoît !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    11 h 36, le 03 février 2017

  • Désastreux, seul commentaire que l'on puisse faire. Comment un homme politique "confirme par des années de participation au gouvernement" a t il oublie de "déminer le terrain" avant d'entrer dans l'arène? On est surpris par tant de naïveté qui transparaît dans ce couple...qui a cru qu'il pourrait passer entre les torrents sans paraplie

    Chammas frederico

    19 h 27, le 02 février 2017

  • En 1958, le gouvernement français s'était rendu à Colombey-les-deux-Eglises pour appeler le général de Gaulle à reprendre les affaires de l'Etat. Aunourd'hui avant demain, j'appelle "Les Républicains" à se rendre à Bordeaux pour appeler Alain Juppé à se présenter à l'élection présidentielle.

    Un Libanais

    18 h 18, le 02 février 2017

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