Chanel au Ritz avec les bébés-stars

Ouvert en 1898, le Ritz a commencé sa carrière dans un Paris proustien, accueillant au fil de son histoire têtes couronnées, artistes et stars qui ont marqué leurs époques. Gabrielle Chanel, dite aussi Coco, ou Mademoiselle, et qui avait, en 1918, installé sa maison de couture 31 rue Cambon, à un jet de pierre de la place Vendôme, logeait au-dessus de son espace commercial avant de louer, en 1937, une suite au 3e étage du Ritz qu'elle considérait depuis lors comme sa maison, et qu'elle avait décorée selon son goût. Elle l'occupera jusqu'à sa mort en 1971. Après quatre longues années de travaux, le Ritz, qui appartient aujourd'hui au milliardaire égyptien Mohammad al-Fayed, a ouvert ses portes en juin dernier, presque à l'identique, selon le principe qu'il faut « que tout change pour que rien ne change ».

Histoire et métiers d'art
La maison Chanel, pour sa part, qui s'est attelée sous la houlette de Karl Lagerfeld à racheter tous les ateliers au savoir-faire précieux pour la haute couture, du parurier Desrue au plumassier Lemarié, du bottier Massaro au plisseur Lognon, en passant par le modiste Maison Michel, une dizaine en tout, les a regroupés dans une filiale, Paraffection, où travaillent aujourd'hui un millier d'artisans dont un grand nombre possèdent le titre de « meilleur ouvrier de France ». C'est en leur honneur que Chanel lance cette collection Métiers d'art, unique en son genre dans le calendrier des défilés. À travers cette collection, elle rend aussi hommage à sa fondatrice, Gabrielle Chanel, en organisant le défilé Métiers d'art sur les lieux qui ont marqué son histoire personnelle ou dans les pays avec lesquels elle a collaboré. Après la rue Cambon, Édimbourg, Salzbourg ou Dallas, les années précédentes, le Ritz dans sa version rénovée s'imposait de soi-même.

(Pour mémoire : Les cadavres exquis de Chanel)

Flash-mob
Ce n'était pas un défilé à proprement parler, mais un déjeuner raffiné au cours duquel des mannequins inattendus (comme Lily-Rose Depp, la fille de Vanessa Paradis et de Johnny Depp ; le petit-fils de Bob Dylan, Kenya Kinski-Jones ; la fille de Nastassja Kinski, Sofia Richie ; Georgia-May Jagger, Selah Marley, Sistine Stallone ou Lottie Moss, la sœur de Kate Moss, ainsi que des tops – Mica Arganaraz, Cara Delevingne, Mariacarla Boscono –)
se faufilaient à travers les tables en dansant parfois entre eux comme dans un flash-mob de rêve.

(Pour mémoire : Haute couture automne-hiver 2016/2017 : Chanel met à l’honneur ses ateliers)

La vie de palace
Sans thème précis, sinon le cosmopolitisme de la vie de palace et celui de Paris en général, la collection déclinait des tenues de styles divers pour tous ces moments précieux hérités de la Belle Époque : déjeuner au bar Vendôme, promenade dans les jardins, thé devant la cheminée, soirée au Ritz Club. Entre tailleurs en tweed crème, doudounes en cachemire, pardessus en tweed rubis ou smoking or et noir entièrement brodé de sequins, c'est tout un art de vivre éminemment parisien que ressuscitaient les créations de cette collection dont les contrepoints, accessoires, parures et souliers soulignaient la sophistication. Une mention spéciale a été attribuée aux bibis à voilette Maison Michel ornés de camélias fuchsia, ou encore aux derbies vernis, à talons, réalisés par Massaro. Le bottier a été le premier à réaliser, en 1957, la fameuse sandale bicolore, beige et noire, pour Coco Chanel.
La musique du défilé était un remix réalisé par Michel Gaubert, le DJ haute couture, sur le tube de Taco, Puttin'on the Ritz. Rappelons que Chanel avait déjà défilé au Ritz par deux fois avant sa réfection, en 1996 et en 1997. Le spa du palace est d'ailleurs dédié aux lignes cosmétiques de la maison.

Pour mémoire
Le printemps connecté de Chanel