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Liban - L’éclairage

Le « grand jihad » cher à Berry est-il à l’œuvre ?

Dans les milieux proches de la nouvelle alliance au pouvoir, on s'interroge sur les raisons qui empêchent la mise sur pied du tout premier cabinet du mandat Aoun et entravent de ce fait son démarrage. Sachant que les principaux protagonistes qui avaient voté pour M. Aoun sont en désaccord sur plusieurs dossiers, en dépit de l'unification de leur position à la présidentielle, on se pose dans ces milieux la question de savoir si le président de la Chambre ne serait pas en train de mettre en œuvre aujourd'hui « le grand jihad » qu'il avait évoqué à la veille de l'élection.

Selon les visiteurs de Aïn el-Tiné, les débuts laborieux du sexennat sont principalement dus au refus de la plupart des protagonistes, et essentiellement les Forces libanaises, le Courant patriotique libre et le courant du Futur, de négocier « le package deal » réclamé par le tandem chiite par la bouche de Nabih Berry, préalablement à l'élection du président. Du point de vue chiite, ce package deal était censé consacrer le rôle du tandem Amal-Hezbollah comme partenaires des maronites et des sunnites dans la gestion de l'exécutif, ce que le système politique et la Constitution ne prévoient pas.

Des observateurs politiques estiment que les entraves actuelles prouvent que certains dossiers épineux exigent une entente entre les formations politiques qui soutiennent le sexennat. Il s'agit notamment de la loi électorale, de l'exploitation de ressources en hydrocarbures, de la déclaration de Baabda, du dossier des armes et de plusieurs autres sujets tout aussi épineux. Pour eux, les obstacles retardant la mise sur pied du cabinet Hariri sont le reflet de ce tableau complexe, qui est doublé de relations floues entre certaines formations.

 

(Lire aussi : Gouvernement : après le chaud, le froid...)

 

Ainsi, dit-on, il faudrait trouver une formule à même de rapprocher des choix politiques contradictoires, en dépit du fait que le concours d'intérêts de certaines formations les a conduites à mener Michel Aoun à la tête de l'État.

On rappelle dans ce cadre qu'on a besoin de temps pour remédier à ces désaccords qui ne sauraient être dépassés pour la formation du nouveau cabinet parce qu'ils portent sur des sujets fondamentaux.
On donne ici l'exemple de la loi électorale : alors que les propositions de lois sur un mode de scrutin composite prenaient le dessus jusqu'à tout récemment, les positions se sont à nouveau radicalisées. On voit ainsi Nabih Berry rappeler son attachement à la proportionnelle, quelques jours après une annonce similaire de la part du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui a appelé à l'adoption d'une loi axée sur ce mode de scrutin sur base de la circonscription unique, repoussoir total pour des formations comme le courant du Futur. Cela a fait dire à un ancien député du 8 Mars que le gouvernement ne verra pas le jour avant une entente autour de la législation électorale.

Un autre ancien député du même camp va jusqu'à placer le processus de formation du cabinet dans une perspective régionale : il n'y aura pas de nouvelle équipe ministérielle avant que le paysage syrien ne soit clarifié, notamment après la chute d'Alep.

 

(Lire aussi : Aoun salue la « normalisation » des rapports avec les monarchies du Golfe)

 

Face à cette série de contradictions, des observateurs jugent « difficile » que le gouvernement voie le jour si les protagonistes n'abandonnent pas leurs conditions implicites liées à des dossiers locaux et régionaux. D'autant plus que les piliers du nouveau mandat (en l'occurrence le courant du Futur, les Forces libanaises et le Hezbollah) divergent sur la politique étrangère. L'un d'eux gravite autour de l'orbite de la moumanaa conduit par l'Iran, et l'autre autour de celui du « changement par les institutions » proche de l'Occident et des pays arabes, dont notamment l'Arabie saoudite.
Parallèlement à ces tractations, les craintes exprimées quant à la stabilité du Liban augmentent, notamment à l'heure où les affrontements entre l'État islamique et le régime syrien et ses alliés se rapprochent à nouveau de la frontière libano-syrienne.

 

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Dans les milieux proches de la nouvelle alliance au pouvoir, on s'interroge sur les raisons qui empêchent la mise sur pied du tout premier cabinet du mandat Aoun et entravent de ce fait son démarrage. Sachant que les principaux protagonistes qui avaient voté pour M. Aoun sont en désaccord sur plusieurs dossiers, en dépit de l'unification de leur position à la présidentielle, on se pose...
commentaires (3)

Le président aoun n'est pas le général aoun !! Surprise sur surprise attendez et vous verrez

Bery tus

15 h 19, le 16 décembre 2016

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • Le président aoun n'est pas le général aoun !! Surprise sur surprise attendez et vous verrez

    Bery tus

    15 h 19, le 16 décembre 2016

  • JIHADISTES DE SOUS-SOLS... JIHADISTES DE SURFACES... WIL TA2EM COMPLET !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 15, le 16 décembre 2016

  • Tout ce micmac honteux était évident et prévu avant "l'élection" du Président de la République...et lui le savait aussi ! Mais son obsession de la "Présidence" était telle...qu'il n'a pas hésité à sacrifier le peuple libanais pour y accéder... Et maintenant, où en sont les réformes et le changement ainsi que la lutte contre la corruption qu'il clamait haut et fort dans tous ses discours ??? De laisser Berry et Co. lui forcer ainsi la main...n'est-ce pas aussi de la corruption ? Irène Saïd

    Irene Said

    11 h 06, le 16 décembre 2016

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