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Liban - Présidence

Aoun salue la « normalisation » des rapports avec les monarchies du Golfe

Au CPL, on souligne la continuité du discours du président, et au Futur, on se félicite du « pas en avant » sur la voie de la rectification du cours des relations avec les États concernés.

Le président de la République en compagnie du président du CDR, Nabil Jisr (deuxième à partir de la droite), et de la délégation koweïtienne menée par Abdel Wahab al-Badr.

Le président de la République, Michel Aoun, s'est félicité hier de la « normalisation » des relations entre le Liban et les monarchies du Golfe, soulignant que le soutien arabe et international au Liban, exprimé depuis son élection à la tête de l'État, se traduira par des réalisations concrètes qui conduiront le pays vers la prospérité.
« Les relations du Liban avec les États du Golfe sont redevenues normales », a déclaré M. Aoun, selon un communiqué de la présidence, à l'issue de rencontres au palais de Baabda avec des responsables arabes et locaux du monde économique, notamment le président du Fonds koweïtien de développement, Abdel Wahab al-Badr, et le président du Conseil du développement et de la reconstruction (CDR), Nabil el-Jisr.
« La confiance arabe et internationale qui s'est renouvelée à l'égard du Liban depuis l'élection présidentielle constitue une impulsion importante pour le lancement d'un processus de changement dans le traitement des problèmes socio-économiques et de développement, basé sur une réforme économique, dont le fondement serait un plan global au niveau de l'ensemble des secteurs », a ajouté le président de la République.
« Les visites que nous allons entamer dans les pays arabes, notamment dans les monarchies du Golfe, contribueront à renforcer les relations de coopération entre le Liban et ces pays », a-t-il dit, estimant que « cette prochaine étape consolidera la confiance dans l'État libanais et ses institutions ».
Cette déclaration présidentielle semble refléter une évolution claire des positions de part et d'autre, près d'un an après la décision de l'Arabie saoudite d'interrompre son aide de trois milliards de dollars à l'armée. Ce soutien financier avait été suspendu à la suite du refus du ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, d'exprimer la solidarité du Liban avec l'Arabie saoudite face aux attaques contre l'ambassade saoudienne à Téhéran, comme l'avaient fait tous les pays de la Ligue arabe.
Désormais, les relations semblent ainsi devoir se normaliser, M. Badr ayant affirmé à l'issue de sa visite à Baabda que « les responsables koweïtiens poursuivront leur appui politique et économique au Liban ».
Cet assainissement des relations avec les pays arabes a également transparu à travers la visite au palais présidentiel d'une délégation d'hommes d'affaires libanais travaillant en Arabie saoudite, en présence de l'ambassadeur du Liban à Riyad, Abdel Sattar Issa, qui a fait part à M. Aoun de « la bénédiction des responsables saoudiens à l'égard de ce nouveau mandat ». En réponse à cela, le chef de l'État a réaffirmé devant la délégation que « les relations libano-saoudiennes se sont améliorées jusqu'à devenir très bonnes », réitérant son désir de les consolider par une prochaine visite en Arabie saoudite.

« À égale distance de tout le monde »
Face à ce contentement exprimé par M. Aoun à l'égard du retour à la normale des relations avec les monarchies du Golfe, la question qui se pose est de savoir comment le Hezbollah réagirait face à cette évolution, sachant qu'il mène une campagne virulente contre l'Arabie saoudite, qu'il accuse pratiquement de presque tous les maux de la région.
Pour obtenir des commentaires à ce sujet, L'Orient-Le Jour a tenté en vain d'entrer en contact avec plusieurs responsables du parti chiite. En revanche, au CPL, le vice-président Nicolas Sehnaoui s'est déclaré « nullement étonné » de la teneur des propos présidentiels.
« Dans son discours d'investiture, le président de la République avait affirmé sa volonté d'entretenir de bonnes relations avec tous les pays », a souligné M. Sehnaoui, soulignant que les plans de M. Aoun concernant sa prochaine visite à Riyad s'inscrivent parfaitement dans ce sillage et doutant qu'une telle décision puisse susciter une objection de la part du Hezbollah. Dans son discours, vendredi dernier, le secrétaire général du Hezb, Hassan Nasrallah, a « réitéré (sa) confiance à l'égard du chef de l'État, affirmant que le président peut voyager où bon lui semble et qu'il est de son droit de se rendre aussi bien en Arabie saoudite qu'en Iran », a souligné M. Sehnaoui.
Pour le courant du Futur, la déclaration de M. Aoun s'inscrit également dans le cadre de sa volonté d'adopter une position digne d'un président de tous les Libanais. Le ministre d'État sortant pour la Réforme administrative, Nabil de Freige, rappelle à L'Orient-Le Jour que le chef de l'État a adopté cette attitude à maintes reprises, depuis le discours d'investiture jusqu'à celui de l'indépendance, en passant par les propos qu'il a tenus le dimanche qui a suivi son élection, lorsqu'il a ouvert les portes du palais de Baabda à ses partisans.
« Le président Aoun oublie désormais son statut de chef de parti et veut montrer qu'il est à égale distance de tout le monde », constate M. de Freige, reconnaissant qu'« il s'agit d'un pas en avant » pour rectifier le cours des rapports avec les pays du Golfe. Le député du Futur a souhaité dans ce cadre que cette position présidentielle se renforce et se manifeste concrètement à divers niveaux, notamment « diplomatique et économique », et soit par ailleurs « corroborée par une position correspondante de M. Bassil », si ce dernier est reconduit à la tête du ministère des Affaires étrangères dans le prochain gouvernement.

L'aide koweïtienne

Le président du Fonds koweïtien de développement, Abdel Wahab al-Badr, a annoncé hier à Baabda avoir informé le président de la République que son pays a accordé une aide de l'ordre de 60 millions de dollars pour la région de Sarafand (Liban-Sud) et octroyé un don de 25 millions en faveur des déplacés syriens. Un accord en ce sens venait d'être signé par M. Badr, représentant la partie koweïtienne, et Nabil el-Jisr, président du Conseil du développement et de la reconstruction, représentant la partie libanaise, au siège du CDR.
M. Jisr a relevé que la totalité des prêts koweïtiens s'élève à 850 millions de dollars et l'ensemble des dons à 450 millions, et salué l'État koweïtien pour sa « grande générosité ».

Le président de la République, Michel Aoun, s'est félicité hier de la « normalisation » des relations entre le Liban et les monarchies du Golfe, soulignant que le soutien arabe et international au Liban, exprimé depuis son élection à la tête de l'État, se traduira par des réalisations concrètes qui conduiront le pays vers la prospérité.« Les relations du Liban avec les États...

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