Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a annoncé vendredi que le parti chiite ne ferait pas partie du prochain gouvernement sans le mouvement Amal dirigé par le président du Parlement, Nabih Berry. Le leader chiite a néanmoins salué l'élection de Michel Aoun à la présidence de la République et rejeté les accusations de ses adversaires sur ce dossier.
"Nous voulions vraiment que Aoun accède à la présidence"
"Pendant deux ans et demi, nous avons été accusés de ne pas vouloir d'élection présidentielle. La séance du 31 octobre dernier a montré que cela était faux", a déclaré Hassan Nasrallah dans un discours télévisé prononcé à l'occasion d'une cérémonie du souvenir en l'honneur de Moustapha Chehadé, commandant militaire du parti.
"L'Iran et la Syrie ont toujours considéré que la présidentielle est une affaire libanaise", a lancé le leader du Hezbollah, rejetant les accusations selon lesquelles ce parti laissait traîner ce dossier en raison des négociations sur le nucléaire iranien, le conflit en Syrie ou celui qui oppose l'Iran à l'Arabie saoudite dans la région.
"Nous avons toujours été sincères sur ce dossier", a-t-il assuré. "Nous voulions vraiment que l'élection ait lieu et que Michel Aoun accède à la présidence", a-t-il ajouté, saluant en M. Aoun "un homme sincère, courageux, indépendant et attaché à la patrie" avec lequel le chef du Hezbollah déclaré avoir bâti "une relation de confiance inébranlable".
Le leader du parti chiite a également salué "le rôle important joué par Nabih Berry lors de cette élection". "M. Berry aurait pu faire sauter le quorum mais il ne l'a pas fait. Il a une nouvelle fois montré qu'il était un homme d'Etat", a-t-il ajouté. Hassan Nasrallah a également salué le chef des Marada, Sleiman Frangié, candidat malheureux à l'élection présidentielle, "un allié fidèle et digne".
"Nous demandons que tout le monde fasse en sorte que le mandat de Michel Aoun se déroule bien", a-t-il conclu sur le sujet.
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Berry va mener les négociations
Hassan Nasrallah a ensuite évoqué le dossier de la formation du gouvernement, exprimant l'espoir que "la période de gestion des affaires courantes ne dure pas longtemps" et qu'un nouveau gouvernement soit rapidement formé.
Rappelant que le bloc parlementaire du Hezbollah n'avait pas nommé Saad Hariri pour le poste de Premier ministre, il a déclaré que son parti avait néanmoins "œuvré pour qu'il soit désigné". Il a salué la volonté de M. Hariri de former "un gouvernement d'union et d'entente nationale". Après sa désignation, M. Hariri a entamé dans la journée ses consultations en vue de la formation du gouvernement.
Rappelant les bonnes relations entre le Hezbollah et Amal, le leader du parti chiite a lancé : "Si Amal ne participe pas au gouvernement, le Hezbollah n'y participera pas non plus". Il a dans ce cadre précisé que c'est le chef du Législatif qui va mener les négociations (avec M. Hariri) au nom du mouvement Amal mais aussi du Hezbollah.
"Nous ne ne ferons pas avorter ni la formation du gouvernement, ni la tenue des élections législatives", a toutefois assuré Hassan Nasrallah, estimant qu'avec le mandat de Michel Aoun qui s'ouvre, "les Libanais ont une nouvelle opportunité à saisir".
M. Hariri et M. Berry s'étaient entretenus vers midi au siège du Parlement avant le début des consultations du Premier ministre désigné. Le président de la Chambre n'a fait aucune déclaration à l'issue de cet entretien.
Certaines indiscrétions laissent penser que M. Berry convoite le ministère des Finances, que demanderaient également les Forces libanaises, comme l'a sous-entendu le chef des FL, Samir Geagea, il y a quelques jours. Néanmoins, le leader du mouvement Amal n'a pas encore annoncé si son parti intégrerait le gouvernement. La veille, son bloc avait nommé Saad Hariri pour être à la tête du gouvernement, tout en expliquant que la formation du cabinet était "une autre paire de manches".
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commentaires (8)
C'est bon, on va se résigner à vivre sans lui, Lol.
Christine KHALIL
13 h 24, le 05 novembre 2016