Saad Hariri, chargé la veille par le président de la République Michel Aoun de former un nouveau gouvernement à l'issue des consultations parlementaires menées mercredi et jeudi, a débuté vendredi ses consultations auprès des blocs parlementaires. Ici avec le chef du Législatif, Nabih Berry. Photo Dalati et Nohra.
Saad Hariri, chargé la veille par le président de la République Michel Aoun de former un nouveau gouvernement à l'issue des consultations parlementaires menées mercredi et jeudi, a débuté vendredi ses consultations auprès des blocs parlementaires. Bien que l'ensemble des parties aient exprimé leur volonté d'une formation rapide de l'équipe ministérielle, les contours de cette dernière restent à définir.
Berry maintient le flou
"Nous ne demandons aucun portefeuille en particulier, mais nous avons demandé que le processus soit juste", a déclaré Anwar el-Khalil, secrétaire général du bloc parlementaire présidé par le chef du Parlement, Nabih Berry. Ce dernier "a promis de bien faire et il ne rompra pas cette promesse", a ajouté M. Khalil.
M. Hariri et M. Berry s'étaient entretenus vers midi au siège du Parlement avant le début de ses consultations. Le président de la Chambre n'a fait aucune déclaration à l'issue de cet entretien.
Certaines indiscrétions laissent penser que M. Berry convoite le ministère des Finances, que demanderaient également les Forces libanaises comme l'a sous-entendu le chef des FL, Samir Geagea, il y a quelques jours. Néanmoins, le leader du mouvement Amal n'a pas encore annoncé si son parti intégrerait le gouvernement. La veille, Nabih Berry avait nommé Saad Hariri à la tête de l'Exécutif tout en expliquant que la formation du cabinet était "une autre paire de manches".
(Lire aussi : Le gouvernement pourrait voir le jour rapidement)
Tiers de blocage
De manière plus générale, plusieurs responsables consultés, opposés au Hezbollah, ont exprimé l'espoir que le gouvernement ne comporte pas de tiers de blocage. La veille, Saad Hariri avait exprimé sa volonté de former une équipe ministérielle d'"entente nationale".
"J'ai exprimé l'espoir que la composition de l'équipe gouvernementale soit harmonieuse afin que les gens retrouvent confiance en l'Etat. Pour cela, il ne doit pas y avoir de tiers de blocage au sein du cabinet", a déclaré le vice-président de la Chambre, Farid Makari.
De son côté, le chef du bloc parlementaire du Futur, Fouad Siniora, a appelé toutes les formations politiques à faciliter la formation du gouvernement. "Nous avons besoin d'un gouvernement qui soit rapidement formé. Pour ce faire, tout le monde doit faciliter ce processus, et non le paralyser", a-t-il déclaré. Pour sa part, le Premier ministre sortant Tammam Salam a assuré que M. Hariri "ne sera pas impuissant à former le gouvernement".
Des requêtes précises
Les députés du bloc du Changement et de la réforme, qui était dirigé par Michel Aoun avant son élection à la magistrature suprême, ont de leur côté demandé "que le respect du Pacte national soit le principal critère lors de la formation du gouvernement". "Nous avons également réclamé que les portefeuilles ministériels soit distribués conformément à des critères démocratiques et sur la base de la rotation", a déclaré le député Ibrahim Kanaan qui s'exprimait au nom du bloc.
Plus tôt dans la journée, le président Aoun a déclaré que "les Libanais se sont rassemblés autour d'une seule et même politique intérieure et se rassembleront autour d'une politique étrangère unique", indiquant que l'adoption d'une nouvelle loi électorale constituera "l'une des priorités de la prochaine étape". Les élections législatives doivent se dérouler en juin prochain après la prorogation du mandat des députés.
Si le chef du bloc parlementaire de la Rencontre démocratique, Walid Joumblatt, a réclamé "le minimum" (en ce qui concerne la formation du prochain gouvernement), soulignant que le plus important était "que le gouvernement soit formé rapidement", d'autres blocs sont allés droit au but en exposant leurs requêtes. C'est le cas des Forces libanaises qui ont demandé à avoir un portefeuille régalien, un ministère lié aux services essentiels et un ministère de moyenne importance. "Nous avons demandé que le gouvernement soit formé de 24 ministres", a déclaré le député Georges Adwan qui s'exprimait au nom des députés des FL qui ont également demandé que les forces politiques souhaitant bloquer le fonctionnement du gouvernement ou être dans l'opposition ne fassent pas partie de l'équipe ministérielle. "Concernant la déclaration ministérielle, elle doit être calquée sur le discours d'investiture", a ajouté M. Adwan.
Quant au chef des Marada, Sleiman Frangié, il a réclamé "un portefeuille essentiel au sein du gouvernement". "Nous ne sommes attachés à aucun ministère", a-t-il néanmoins ajouté. Le chef du parti démocrate libanais, Talal Arslane, a de son côté demandé "que toutes les forces politiques fassent partie du gouvernement et que le parti démocrate soit représenté".
Le chef des Kataëb, Samy Gemayel, a assuré que les députés de son parti seront "positifs vis-à-vis de la formation du gouvernement". M. Gemayel a précisé que le Premier ministre désigné a demandé aux Kataëb de faire partie du cabinet, indiquant que le parti va y réfléchir.
Enfin, le député Assem Kanso, membre du Baas prosyrien, a souhaité "que le gouvernement englobe toutes les parties et qu'il soit un gouvernement de réconciliation nationale". "Si nous pouvons rendre service en ayant le ministère des Affaires sociales, nous sommes prêts", a-t-il déclaré.
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commentaires (2)
Bon courage! Il va en avoir besoin. C'est déja ça... qu'il va essayer de former un gouvernement sans son horrible barbichette saoudique (...), c'est un bon début!
Ali Farhat
05 h 04, le 05 novembre 2016