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À La Une - Repère

Où en est l'offensive sur Mossoul?

L'Irak a lancé une offensive d'envergure pour reprendre la grande ville de Mossoul au groupe jihadiste Etat islamique le 17 octobre.

Des miliciens du Hachd al-Chaabi (Mobilisation populaire, en arabe), tirant au canon contre des positions du groupe jihadiste Etat islamique au sud de Mossoul, en Irak, le 29 octobre 2016. Photo REUTERS/Stringer

L'Irak a lancé une offensive d'envergure pour reprendre la grande ville de Mossoul au groupe jihadiste Etat islamique (EI) le 17 octobre. Voici ce que l'on sait sur cette opération, la plus importante dans le pays depuis des années.

 

Quelles sont les forces irakiennes impliquées?
Le service antiterroriste et la division de réponse rapide, l'élite des forces spéciales, combattent aux côtés de l'armée, de la police locale et fédérale et des peshmergas kurdes.
Le Hachd al-Chaabi (Mobilisation populaire, en arabe) --des unités paramilitaires soutenues par l'Iran, en majorité chiites mais comptant aussi des sunnites-- avait été peu impliqué au début de l'offensive mais est aujourd'hui entré dans la bataille.
Il s'agit d'une coalition hétéroclite de forces parfois rivales qui n'ont pas opéré ensemble par le passé, mais elles ont été chargées de combattre sur des fronts différents, minimisant le risque de problèmes pour l'instant.

 

(Lire aussi : Des milices chiites à l'assaut pour couper le ravitaillement de l'EI entre la Syrie et Mossoul)

 

Où attaquent-elles?
L'offensive sur Mossoul s'est ouverte avec des attaques depuis le nord, l'est et le sud. Les forces irakiennes n'avaient dans un premier temps pas ouvert de front à l'ouest de la ville, une stratégie permettant entre autres aux populations de fuir, selon le général Joseph Votel, chef du Commandement central de l'armée américaine. La fuite de jihadistes pouvait aussi "limiter la destruction de la ville", selon lui.
Mais samedi, les paramilitaires du Hachd al-Chaabi ont lancé une opération visant à avancer du sud-ouest de Mossoul vers la ville de Tal Afar --un fief de l'EI se trouvant entre Mossoul et la frontière syrienne -- pour tenter de couper les lignes de ravitaillement des jihadistes.

 

Quelle est la réaction des jihadistes?
Violente, comme souvent par le passé. L'Onu a indiqué avoir reçu des informations sur l'exécution de plus de 250 personnes en deux jours cette semaine dans la région de Mossoul par les jihadistes de l'EI.
Les Nations unies ont aussi fait état de l'enlèvement par l'EI de près de 8.000 familles, vraisemblablement pour être utilisées comme "boucliers humains".

Les jihadistes ont en outre lancé des dizaines d'attentats suicide à la voiture piégée contre les forces de sécurité irakiennes, attaquant aussi par des tirs et de l'artillerie.
Les jihadistes ont également répliqué en attaquant ailleurs dans le pays pour faire diversion, notamment lors d'un raid spectaculaire à Kirkouk (nord-est), ville contrôlée par les Kurdes, et d'assauts dans la ville de Routba (ouest) et la région de Sinjar (nord).

Les informations sur les mouvements de l'EI pendant la bataille sont contradictoires, faisant état à la fois de retraits vers la Syrie voisine et du déploiement de renforts vers l'Irak.
Les Etats-Unis ont indiqué que la bataille avait eu un lourd impact sur les forces de l'EI, avec jusqu'à 900 tués pendant la première semaine et demie de l'opération.

 

(Lire aussi : Le Moyen-Orient, nouveau royaume des milices)

 

Quelles conséquences pour les civils?
En plus des massacres et exactions dont ils sont victimes, des milliers de civils fuient les zones contrôlées par l'EI au fur et à mesure que les forces irakiennes approchent, par peur des jihadistes et des combats à venir.

L'Organisation internationale pour les migrations (OMI) a indiqué samedi que 17.520 personnes avaient été déplacées depuis le début de l'opération, mais ce chiffre doit nettement augmenter avec l'avancée des forces irakiennes.
Selon l'Onu, un million de personnes pourraient être déplacées, provoquant une urgence humanitaire sans précédent car les camps existants, en train d'être construits ou en projet ne peuvent accueillir que près de la moitié de ce nombre.

Ces déplacements sont particulièrement difficiles pour les communautés rurales, dont les possessions consistent en des terres et des bêtes qu'elles ne peuvent emmener dans les camps.
La situation sera encore plus difficile avec l'approche de l'hiver et ses pluies.

 

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