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À La Une - Irak

Un complot au sein de l'EI déjoué à Mossoul

L'assaut contre le dernier bastion du groupe jihadiste en Irak serait imminent.

Un combattant du groupe Etat islamique (EI) brandissant un drapeau de l'organisation jihadiste. Photo d'archives AFP.

Les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) qui tiennent la ville de Mossoul, au nord de l'Irak, ont déjoué la semaine dernière un complot fomenté par un de leurs chefs décidé à aider les forces gouvernementales à reconquérir la métropole du nord de l'Irak, a-t-on appris auprès de membres des services de sécurité irakiens et d'habitants.

Cinquante-huit personnes soupçonnées d'être impliquées dans ce complot ont été exécutées par noyade et leurs corps ont été jetés dans une fosse commune en bordure de la ville, rapportent des habitants joints par téléphone dans les rares quartiers où les communications restent possibles.

L'instigateur était un adjoint local d'Abou Bakr el-Baghdadi, précisent cinq d'entre eux, ce que confirment Hicham al-Hachimi, spécialiste de l'EI et conseiller du gouvernement, ainsi que le colonel Ahmed al-Taïe, membre des services de renseignement du commandement militaire de la province de Ninive.

Pour la sécurité des membres de leurs familles, Reuters a décidé de ne pas donner les noms des conjurés. Leur objectif était d'affaiblir les défenses de la ville pour faciliter la tâche des forces gouvernementales, dont l'offensive serait imminente.

Selon Hicham al-Hachimi, c'est un message téléphonique évoquant une livraison d'armes qui a permis de déjouer le complot. Le propriétaire du téléphone a ensuite avoué que trois caches d'armes avaient été constituées en vue d'une participation à l'offensive gouvernementale, a-t-il poursuivi, ajoutant que les jihadistes en avaient pris possession le 4 octobre.

 

(Lire aussi : À Mossoul, la guerre contre l’EI deviendra-t-elle régionale ?)


Assaut imminent
Dernier grand bastion de l'EI en Irak, Mossoul, qui comptait deux millions d'habitants avant l'arrivée des jihadistes, en juin 2014, est de loin la localité la plus importante à être tombée entre leurs mains. La bataille qui se profile sera sans doute d'une ampleur sans précédent depuis l'intervention américaine de 2003.

Vendredi, l'agence de presse officielle turque Anatolie a rapporté que l'assaut contre la ville devrait débuter dans quelques jours. Citant des responsables turcs qui viennent de participer à des discussions avec les Etats-Unis, et des sources irakiennes, l'agence ajoute que cette offensive annoncée de longue date sera lancée dans les prochains jours "à moins que ne se produise un développement extraordinaire".

Des combattants arabes sunnites, qu'Ankara prépare et entraîne depuis des mois dans le camp militaire de Bachika, dans le nord de l'Irak, participeront à l'assaut, dit encore Anatolie.

La Turquie a répété jeudi qu'elle ne souhaitait en revanche pas que les peshmergas kurdes participent à l'offensive contre Mossoul, assimilant ces derniers aux séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) avec lesquels elle est en conflit. "Les informations selon lesquelles le PKK pourrait participer à l'opération à Mossoul nous inquiètent au plus haut point", a déclaré le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a réaffirmé que son pays souhaitait participer à cette offensive et qu'il mettrait en œuvre un "plan B" s'il en était empêché, sans fournir de précision sur cette alternative stratégique. Dans un discours prononcé à Konya et diffusé en direct à la télévision, M. Erdogan a précisé qu'il ferait connaître dans les prochains jours son souhait à ses partenaires de la coalition formée contre le groupe Etat islamique.

 

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Cinquante-huit personnes soupçonnées...

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