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Liban - Francophonie

La maire de Paris visite Beit Beyrouth

Anne Hidalgo a participé, aux côtés de la secrétaire générale de l'OIF Michaëlle Jean, à l'ouverture officielle du Congrès de l'Association internationale des maires francophones (AIMF).

Anne Hidalgo avec ses hôtes libanais devant Beit Beyrouth, réaménagé en partenariat avec la mairie de Paris. Photo AFP

En visite au Liban, la maire de Paris, Anne Hidalgo, a effectué hier une tournée dans la Maison Jaune (Beit Beyrouth), dont la façade, à l'angle de la rue de Damas, attire immanquablement le regard. Dès le patio d'entrée, les murs criblés de balles renforcés par des travaux récents mettent en relief la principale caractéristique de ce projet : faire d'un immeuble des années 1920, devenu durant la guerre civile un poste de francs-tireurs, un espace moderne qui permettra aux Beyrouthins de s'approprier leur histoire. Certaines pièces n'ont pas changé depuis la guerre. D'autres ont désormais une apparence moderne. La Maison Jaune sera accessible au public en 2017, si la date d'ouverture, initialement prévue pour 2013, n'est pas repoussée une nouvelle fois.

« Ma décision est prise, je suis prête à vous accompagner dans ce projet, Paris sera avec vous. Foncez », a insisté Anne Hidalgo, enthousiasmée lors de sa visite des lieux. Durant sa visite au pas de course, guidée par l'architecte Youssef Haïdar, la maire de la capitale française a pu visiter les différents étages du bâtiment, d'ordinaire vides, avant de terminer sa tournée sur le toit. La municipalité de Paris est partenaire du projet depuis ses débuts, en septembre 2008. La première édile de Paris a profité de sa venue pour glisser quelques conseils : « Ce serait vraiment bien si vous intégriez le cinéma à ce projet. » Ziad Chbib, mohafez de Beyrouth, a aussi fait le vœu d'une ouverture prochaine : « Espérons que le programme culturel mettra bientôt de la vie au sein de ce lieu. » « Cette structure aura le statut d'un établissement public autonome », a-t-il précisé.

 

(Lire aussi : Michaëlle Jean à « L'OLJ » : Le Liban est déjà dans ma vie)

 

Bien qu'une partie des murs aient été refaits, les traces de balles sont omniprésentes. « Il y a là une innovation, une nouvelle façon de faire parler la mémoire. Je vois déjà ce que peut être ce lieu à la vie de Beyrouth », lance Anne Hidalgo. Une fois rempli, l'espace comportera notamment des expositions et comptera deux auditoriums, l'un adapté à la projection de films, l'autre à des conférences, avec la particularité de ne pas séparer physiquement les sièges des intervenants de ceux du public. Il pourra également accueillir chercheurs et artistes. La maire de Paris a promis de revenir une fois l'établissement ouvert.

 

 

 

 

 

Ouverture du congrès de l'AIMF
Plus tôt dans la matinée, Anne Hidalgo s'était rendue à l'hôtel Phoenicia, où étaient réunis plusieurs centaines de maires de l'espace francophone pour l'ouverture de la 36e édition du congrès de l'Association internationale des maires francophones, sous le thème : « Construire la ville du vivre-ensemble. » Elle s'est exprimée en sa qualité de présidente de l'AIMF. « Le français est une langue qui unit, qui n'exclut pas les autres. Il est porteur d'une culture de tolérance, qui se nourrit du mélange des cultures », a-t-elle rappelé à cette occasion. Elle a également évoqué le vivre- ensemble, thème des ateliers qui ont suivi, avant de saluer « les maires qui font face à des crises dues aux réfugiés et font des efforts pour les accueillir, en particulier à Beyrouth et à Bamako ».

De nombreuses personnalités libanaises et internationales étaient présentes à l'ouverture du congrès qui était placé sous le patronage du Premier ministre, Tammam Salam, représenté par le ministre de la Culture, Rony Arayji.

 

(Lire aussi : Les femmes francophones à l'assaut de l'entrepreneuriat)

 

Jamal Itani, président du conseil municipal de Beyrouth, a mis l'accent sur l'importance de la capitale libanaise « qui a, à plusieurs reprises, confirmé sa capacité à construire l'avenir grâce à la coexistence de ses composantes confessionnelles », avant de lancer : « Vive cette entente entre pays que nous chérissons tant. »
Michaëlle Jean, secrétaire générale de l'Organisation internationale de la Francophonie, a livré un plaidoyer, très applaudi, pour le vivre-ensemble. « Face au discours haineux qui nous menace, nous sommes dans l'urgente nécessité de fédérer nos solutions », a-t-elle rappelé. Mme Jean a souligné la nécessité pour les différents pays du monde de « donner à la jeunesse un espoir de vivre librement ensemble » et de « lutter contre le terrorisme par l'unité ».

Ziad Chbib a mis en relief, pour sa part, la résilience de Beyrouth. « Le vivre-ensemble à Beyrouth est un fait historique incontestable. La succession de plusieurs cultures et l'usage de plusieurs langues tout au long de son histoire dit quelque chose de cette réalité qui a marqué la capitale libanaise dès sa fondation.(...) Mais ce vivre- ensemble est loin d'être une tâche facile, de vouloir et de pouvoir vivre avec les autres. Vivre avec l'autre qui est différent à cause de la culture, de la langue, de la religion, n'est pas une donnée anthropologique simple et évidente », a-t-il affirmé en estimant que Beyrouth « est une ville résiliente par définition (...) et représente une volonté de vivre et a un pouvoir secret de renaître de ses cendres ».

Rony Arayji a, de son côté, rappelé que « l'action au niveau local est le premier pas vers la paix ». Il a insisté sur le rôle des responsables dans la consolidation du vivre-ensemble et de la vie socioculturelle, loin du confessionnalisme, pour l'intérêt de leur ville. « Mais pour que cela puisse se réaliser, une coopération avec les pays francophones est nécessaire », a-t-il conclu.

 

 

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