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Culture - Exposition

L’éternité devient encore plus palpable dans la cité du Soleil

La citadelle de Baalbeck, plusieurs fois millénaire, accueille l'espace d'un mois, sous l'intitulé Silent Echo, les œuvres de neuf artistes contemporains.

L’installation de Cynthia Zaven dans le temple de Bacchus, sponsorisée par le Festival de Baalbeck. Photo Ibrahim Dirani/al-Mussawir

Samedi, une foule constituée d'artistes, de diplomates et de journalistes, venus tous de Beyrouth, ainsi que des habitants de Baalbeck ont découvert neuf œuvres portant la signature de Ai Weiwei, Marwan Rechmaoui, Cynthia Zaven, Ziad Antar, Lurent Grasso, Theo Mercier, Paola Yacoub, Susan Hiller et Danica Dakic. The Silent Echo, qui se tiendra jusqu'au 17 octobre, est organisé par Studiocur/Art, une plate-forme basée à Paris et fondée par Karina Hélou, sous le patronage du ministère de la Culture et en partenariat avec l'Unesco et la municipalité de Baalbeck.

C'est au coucher du soleil que l'exposition a été inaugurée par le ministre de la Culture Raymond Arayji. Et c'est une atmosphère magique qui a ensuite régné sur la citadelle illuminée. Des fillettes en costumes traditionnels multicolores et scintillants ont montré le chemin à ceux qui venaient de Beyrouth. Des visites guidées à l'intérieur du musée archéologique ont été organisées. De la sfiha baalbakié ainsi que du kecheck, purs produits du terroir, ont rassasié ceux qui avaient faim, alors que le vin était servi non loin de l'entrée du temple de Bacchus.

Est-ce un hasard si l'une des plus belles pauses de cette exposition se situe justement dans cette enclave fraîchement restaurée ? C'est là que l'installation de Cynthia Zaven, une artiste audio libanaise, est exposée. Quelques petits coussins couleurs ocre sont placés par terre. Ils sont entourés de douze haut-parleurs vissés à de fins poteaux. Chaque seconde, dans le sens de l'aiguille d'une montre, un haut-parleur émet une note de musique. Baptisée « Perpetuum Mobile » et créée en 2014, cette œuvre de Zaven est sponsorisée par le Festival de Baalbeck.

On peut passer de longues minutes à visualiser le temps qui passe avec les notes de Cynthia Zaven, dont l'onde se propage vers les murs millénaires et festonnés du temple de Bacchus, et aussi vers le ciel. Une œuvre qui amplifie le sentiment d'éternité qui émane de toute la citadelle de Baalbeck, lieu de culte par excellence du monde romain.

 

(Lire aussi : Une minute de silence pour notre héritage d’hier et de demain)

 

C'est toujours ce sentiment d'éternité, mais d'une façon beaucoup plus ludique qui revient avec l'installation de l'artiste français Théo Mercier, intitulée « Ghost » et créée en 2015. Théo Mercier, nominé au prix Marcel Duchamps, présente douze sculptures en polystyrène qui regroupent une archéologie mixte, celle du monde entier, de l'Afrique à l'île de Pâques en passant par l'Amérique latine et l'Europe. Le polystyrène donne un air moins sérieux et plus avenant aux dieux de pierre vénérés par les anciennes civilisations. Ces statues sont placées à l'entrée du musée archéologique de Baalbeck, comme pour accueillir les descendants de l'une des plus vieilles civilisations du bord de la Méditerranée. Pour Théo Mercier, toutes les anciennes civilisations ont des valeurs et des rituels communs, et la croyance en des forces universelles divines est une sorte de magie.

Foundation, une installation d'Ai Weiwei est placée dans une salle du musée archéologique. Grandiose, comme de nombreuses œuvres de l'artiste chinois, elle occupe tout l'espace et invite celui qui vient la découvrir, à la toucher ou marcher sur son socle en bois de chêne et ses bases de colonnes en granit. L'œuvre, qui date de 2015, a déjà été exposée au musée du Louvre et à la Royal Academy de Londres.
Les bases des colonnes en granit viennent de Chine, pays natal de l'artiste qui vit aujourd'hui à Berlin. Pour lui, elles rappellent la démocratie instaurée par les Grecs. Le chêne, qui forme la base de l'installation, est symbole d'éternité.
C'est justement ce sentiment d'éternité et de plénitude que l'on retrouve toujours quand on se rend à Baalbeck. Il n'est qu'amplifié avec le choix des œuvres exposées dans le cadre de Silent Echo. Une exposition qui se vit autant qu'elle se laisse voir.

Il convient de signaler que l'entrée à la citadelle est gratuite durant la période de l'exposition, jusqu'au 17 octobre.

 

 

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commentaires (1)

Le soleil est aussi , l'emblème principal depuis 4000 ans ... du drapeau du peuple Kurde , qu'il flotte haut pour l'éternité ....

M.V.

07 h 58, le 19 septembre 2016

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Commentaires (1)

  • Le soleil est aussi , l'emblème principal depuis 4000 ans ... du drapeau du peuple Kurde , qu'il flotte haut pour l'éternité ....

    M.V.

    07 h 58, le 19 septembre 2016

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