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Liban - TSL

Ibrahim el-Amine et « Akhbar Beirut » condamnés à payer une amende de 26 000 euros

Ibrahim el-Amine. Capture d’écran

Le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) a condamné hier le rédacteur en chef du quotidien al-Akhbar proche du Hezbollah, Ibrahim el-Amine, reconnu coupable d'outrage pour avoir publié des informations sur des témoins confidentiels dans le cadre des procédures concernant l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri.

« M. Amine est condamné à une amende de 20 000 euros (environ 22 500 dollars), et Akhbar Beirut, la société éditrice du journal, à une amende de 6 000 euros (environ 6 700 dollars) », selon un communiqué publié hier par le tribunal. « Le juge compétent en matière d'outrage a ordonné que les deux amendes soient réglées en totalité le 30 septembre 2016 au plus tard », ajoute le texte avant de préciser que « le juge Nicola Lettieri a également déclaré que les motifs écrits de sa décision seront publiés prochainement ».

Pour rappel, dans son jugement du 15 juillet, le juge Lettieri avait déclaré les deux accusés « coupables d'un chef d'accusation unique, pour avoir délibérément et sciemment entravé l'administration de la justice en publiant des informations sur de prétendus témoins confidentiels dans l'affaire Ayache et autres, sapant ainsi la confiance du public dans la capacité du tribunal à protéger la confidentialité des informations fournies par des témoins ou des témoins potentiels ou les concernant », souligne le communiqué du TSL.

De sources juridiques locales, on apprend toutefois qu'il revenait au tribunal des imprimés libanais de juger al-Akhbar et son rédacteur en chef, en vertu d'une clause du règlement intérieur du TSL selon laquelle le travail du tribunal est régi par le droit libanais. Dans les mêmes milieux, on fait savoir que le TSL devrait obtenir l'autorisation de l'État libanais pour examiner tout dossier qui pourrait être en lien avec celui de l'assassinat de Rafic Hariri, le 14 février 2005. Or, dans le cadre du dossier d'al-Akhbar, cette procédure n'a pas été appliquée. Il s'agit là d'une atteinte à la souveraineté de l'État.

 

Le risque d'emprisonnement
Plus tôt dans la journée, le procureur Kenneth Scott avait requis « une peine de deux ans d'emprisonnement et une amende de 75 000 dollars » contre M. Amine, absent de l'audience. Le procureur avait également requis une amende de 112 700 euros (126 000 dollars) contre le journal.

De son côté, le conseil principal assurant la défense d'Ibrahim el-Amine et de la société Akhbar Beirut, Antonio Abou Kasm, a indiqué à L'Orient-Le Jour que « la défense a réussi à convaincre le juge du fait qu'en droit libanais, les journalistes ne peuvent être emprisonnés. Et comme le TSL applique le droit libanais, les accusés ont été condamnés à payer des amendes uniquement ». « L'accusé a le droit d'interjeter appel, et a beaucoup de chances de gagner parce que le dossier est lié aux libertés publiques », a précisé M. Abou Kasm, avant de noter que « M. Amine a un délai de 15 jours après la présentation des motifs écrits du jugement pour opter pour ce choix ».

Selon M. Abou Kasm, « si Ibrahim el-Amine n'interjette pas appel et ne paie pas l'amende dans les délais (avant le 30 septembre prochain), il risque d'être emprisonné en vertu de l'article 135 du règlement de procédures et de preuves du TSL. Dans ce cas, l'État libanais est obligé de coopérer avec le tribunal, en vertu du même règlement ».

 

« Le TSL devrait plancher sur le dossier Hariri »
Joint par L'Orient-Le Jour, le ministre de l'Information, Ramzi Jreige, commentant le jugement, a fait savoir qu'il souhaitait qu'« Ibrahim el-Amine et le quotidien al-Akhbar soient déclarés innocents ». « Le TSL a émis un jugement, et je ne commente pas les décisions juridiques », a-t-il souligné, avant d'estimer que « le tribunal devrait plancher sur l'assassinat de feu Rafic Hariri, pour en identifier les auteurs ».

À son tour, le président de l'ordre des rédacteurs de presse, Élias Aoun, a estimé qu'« au lieu de juger M. Amine et son journal, le TSL devrait identifier et poursuivre ceux qui ont laissé filtrer les noms des 32 témoins au rédacteur en chef d'al-Akhbar, sachant que plusieurs médias occidentaux ont évoqué l'assassinat de Rafic Hariri et n'ont pas été poursuivis en justice ». « Le TSL devrait déployer ses efforts pour identifier les auteurs du crime qui a coûté la vie à Rafic Hariri », a-t-il dit à L'OLJ.

 

 

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« M. Amine est condamné à une amende de 20 000 euros...

commentaires (1)

ils pensent pouvoir entraver la justice en publiant des informations secretes. ils pensent entraver la justice en envoyant des faux-temoins. ils pensent entraver la justice en disant que les inculpes sont des saints ils pensent etre plus intelligent que les autres ils tomberons tot ou tard

George Khoury

09 h 23, le 30 août 2016

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Commentaires (1)

  • ils pensent pouvoir entraver la justice en publiant des informations secretes. ils pensent entraver la justice en envoyant des faux-temoins. ils pensent entraver la justice en disant que les inculpes sont des saints ils pensent etre plus intelligent que les autres ils tomberons tot ou tard

    George Khoury

    09 h 23, le 30 août 2016

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